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Une Citroën 2CV Sahara sera bientôt aux enchères

Les défauts d’une voiture, c’est souvent ce qui fait le charme et qui donne de l’âme. Dans ce cas de la Citroën 2CV Sahara, lister tous les inconvénients nous occuperait pour plusieurs heures. Pourtant, c’est un modèle très recherché qui s’arrache à des prix stratosphériques. Cela tombe bien, une 2CV Sahara passera sous les marteaux, dans l’Indiana, en octobre prochain. Si vous avez toujours rêvé d’avoir une traction, une propulsion et un 4×4 dans votre garage, vous pouvez réunir les trois en une voiture. Elle est pas belle la vie ? Passons en revue la plus incroyable des 2 CV… Et sa conception hors du commun qui a contribué à son échec d’hier… Et son succès d’aujourd’hui.

Une double transmission, littéralement

Durant les trente glorieuses, la consommation de carburant d’une voiture n’était pas vraiment un critère d’achat. Dès lors, tout était permis, ou presque. C’est ainsi qu’en 1960, est née la Citroën 2CV Sahara. Comme son nom l’indique, celle-ci se destine à parcourir l’Afrique Subsaharienne dans le but d’emmener des prospecteurs pétroliers au travail. Pour évoluer dans ces conditions difficiles, il était nécessaire d’avoir un véhicule adapté, comme des Jeep. Mais Citroën a tenu a apporté une réponse quelque peu différente. Nous sommes alors en 1960 et les acheteurs de 2CV avaient la possibilité de commander une 2CV Sahara. Celle-ci se reconnait immédiatement par son style.

De nos jours, il suffit parfois d’extensions d’ailes, d’un sur-élèvement de deux 20 millimètres, de barres de toit et de rajouts en plastique sous les pare-choc pour passer d’une voiture “classique” à un modèle faussement tout-terrain. La 2CV Sahara, quant à elle, affiche du concret. Renforts en métal en guise de pare-choc, protection de soubassements, roue de secours sanglée sur le capot, châssis intégralement revue et carénages de roue arrière moins prononcés sont les principaux éléments significatifs. Mais surtout, la deuche bénéficie de la transmission intégrale, afin que les quatre roues soient motrices. Et le système retenu est inédit !

Citroën 2CV Sahara

Une 2CV où tout compte double !

La conception retenue par Citroën continue de fasciner aujourd’hui. La 2CV Sahara dispose en effet de deux moteurs de 425 cm3 chacun pour une puissance totale de 24 chevaux et une puissance fiscale… de 4 CV ! Le second moteur prend place dans le coffre, anéantissant tout espoir d’y placer ne serait-ce qu’un sac de course. Mais cela n’est pas seul inconvénient de la 2CV Sahara. Celle-ci dispose également de deux réservoirs. Le second est situé sous les sièges avant. Et pour continuer dans la multiplication par deux, le prix de vente était aussi le double de celui d’une 2CV 6 “classique”.

Par ailleurs, de nombreuses modifications avaient du être réalisées pour implanter le second moteur dans le coffre, relier les deux et faire en sorte qu’ils puissent chacun, intervenir sur un essieu. Ainsi, cette configuration permettait de n’utiliser qu’un moteur sur les deux (celui de l’avant ou de l’arrière) ou bien conjointement. Vous aviez donc le choix entre rouler en mode traction, propulsion ou transmission intégrale. Mais malgré la puissance en hausse, il fallait composer avec un poids en hausse (735 kg), une fiabilité inférieure et une consommation supérieure.

Ne l’appelez pas “Sahara”

Produite de 1960 à 1966, la 2CV Sahara ne s’est vendue qu’à 693 exemplaires. Une production assez faible qui en fait un échec commercial. Elle témoigne d’une époque où la marque aux chevrons prenait des risques, parfois payants, parfois non. Contrairement à la Traction 22 (L’Arlésienne), il reste des exemplaires en circulation ! Le modèle que je vous présence ici date de 1965, il ne s’agit donc pas en réalité mais d’une 2CV 4×4 puisque l’appellation “Sahara” fut abolie dès 1962. Mais je vous l’accorde, c’est bien cette dernière qui est entrée dans l’histoire pour parler de cette improbable 2CV à transmission intégrale.

Il est assez difficile d’estimer la cote d’une 2CV Sahara tant la production fut restreinte et les exemplaires restants rares. En 2016, un modèle (châssis 0033) fut vendu aux enchères par Artcurial pour 172 800 €. Cette fois, il s’agit du châssis 0714. Cet exemplaire ayant appartenu à un collectionneur mexicain a été soigneusement restauré à l’origine. Elle sera vendue aux enchères sans réserve par RM Sothebys, lors de la vente The Elkhart Collection, les 23 et 24 octobre 2020, dans l’Indiana, aux États-Unis. Découvrez toutes les informations sur cette vente aux enchères sur RM Sothebys.

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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