
J’ai identifié la “voiture bizarre” de mon enfance !
La marmite automobile, j’y suis tombé dedans il y a bien longtemps déjà. Comme beaucoup d’entre vous, c’est arrivé sans crier “garde”. Parmi mes plus vieux souvenirs, il y avait cette petite “voiture bizarre”, de couleur bleue, chez mes grands-parents. Cette même petite voiture avait appartenu à ma mère. Avec sa carrosserie en deux-parties, cette petite voiture m’avait toujours fasciné étant gamin, avant que je ne l’oublie. Fraichement retrouvée, j’ai décidé de me replonger sur cette voiture afin de vous la présenter et surtout de vous parler de l’original car ce n’est vraiment pas un modèle commun ! D’ailleurs, elle a un nom : OSI Bisiluro Silver Fox. La classe !
Un design… très atypique !
Encore aujourd’hui, je m’interroge beaucoup sur cette voiture. Un design comme ça, il n’en existe pas deux. Heureusement, diront certains. La voiture est en réalité composée de deux parties, réunies par l’habitacle. Est-ce pour s’inspirer des catamarans ? On ne le saura peut-être jamais. Petit, j’ai longtemps pensé qu’il s’agissait d’un jouet dessiné par un fabricant de miniature, un lendemain de cuite à la vodka-orange. Mais il n’en est rien. Cette voiture a réellement existé, sous la forme d’un unique prototype, dont la vocation était de battre des records de vitesse… Et même de participer aux 24 Heures du Mans.



Remontons un petit peu le temps. La société OSI SpA voit le jour en Italie, sous l’impulsion de Luigi Segre, alias Gigi pour les intimes. Cette carrosserie prend place juste en face de Ghia. Coïncidence ? Pas vraiment ! Ghia cherchait justement de nouvelles méthodes d’industrialisation et c’est exactement ce que l’on propose en face. OSI réalise l’assemblage de petites séries de voitures, dessinées par Ghia mais pas seulement puisque l’on y trouve aussi des Innocenti et quelques Fiat. Au meilleur de sa forme, OSI emploie près de 650 personnes mais en 1963, Louis Segre décède brutalement et les affaires de la carrosserie dégringolent. Pourtant, des modèles audacieux commençaient à voir le jour.
Des choix étonnants !
Plusieurs modèles ont été fabriqués du logo OSI, dont des Alfa Romeo, des Autobianchi, Alpine et DAF. Si certains modèles ont été relativement classiques dans leur présentation, comme la 20 MTS dont les inspirations oscillent entre Alfa Romeo et BMW, d’autres ont joué la carte de l’originalité. C’est le cas de l’OSI Scarabeo qui arbore un style moderne et un immense vitrage. C’était en 1966. Trois exemplaires ont vu le jour mais aucune suite en série n’a eu lieu.

1967 marque l’apparition de notre Silver Fox, aussi nommée Bisiluro, comme marqué sous le châssis de notre modèle réduit. Que s’est-il passé pour atterrir sur un design aussi atypique ? L’objectif initial, c’était de faire sensation au salon de Turin. Pari rempli avec ce modèle composé d’un double fuselage, de trois spoilers et d’un avant entièrement réglable. Le conducteur prenait place sur la partie droite. Pour les 24 Heures du Mans, il a malheureusement fallu abandonner : depuis le décès du patron, les finances d’OSI sont au plus mal. Ghia traversera la rue pour racheter OSI. Et Ghia fut rachetée par Ford. D’ailleurs, Ghia constitue un niveau de finition, une sorte de clin d’œil à l’histoire.

Quant au moteur, c’est un 4-cylindres de 1.0 litre d’origine Alpine qui fut monté sur le côté gauche, derrière le passage. Cela permettait d’atteindre une vitesse de pointe théorique de 155 mph, soit près de 250 km/h.
Qu’est devenue la Silver Fox ?
L’unique prototype de l’OSI Silver Fox serait détenu depuis très longtemps par un collectionneur privé. Peinte en gris et roulante, elle participe régulièrement à des rassemblements de voitures. Pour ma part, je continuerais d’être fasciné par ce concentré d’audace. Cette voiture “gruyère” ouvrait la voie à de nouvelles expérimentations aérodynamiques et cette construction en forme de catamaran est très audacieuse. De nos jours, plusieurs fabricants ont reproduit ce modèle en miniature, aussi bien à l’échelle 1/43 que 1/64.

Le modèle en question, qui illustre cet article a été reproduit par Penny Politoys et porte la référence 0/200. La construction est très rudimentaire. La carrosserie comme le châssis sont en métal et les essieux sont directement reliés par une tige d’acier. Mais malgré cela, la carrosserie, comme le vitrage et les roues ont résisté à des courses poursuites pas toujours très respectueuses de la mécanique. La voiture bizarre de mon enfance a donc enfin une identité !

Merci pour cette page d’histoire automobile. On en apprend tous les jours. Vos articles sont tous vraiment intéressants , bravo
Un immense merci pour ce message très encourageant !
Je possède la miniature en gris, cette voiture m’a toujours fasciné, je pensais également qu’elle n’existait pas en réel, merci pour les infos.