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Faut-il acheter une voiture Diesel d’occasion en 2023 ?

Dès la fin des années ’90, s’est opérée en France une diéselisation massive du parc automobile français. De nos jours, le Diesel est quelque peu diabolisé et l’augmentation du prix au litre de gasoil le rend moins intéressant. Faut-il pour autant se détourner des voitures Diesel ? C’est ce que nous allons rapidement découvrir au sein de ce court article. Si vous comptez faire l’acquisition d’une voiture neuve ou d’occasion, il est légitime de s’interroger sur le choix du carburant. Vous hésitez à faire le choix d’un modèle Diesel ? Voici les principales informations pour vous aiguiller dans ce choix potentiellement périlleux…

Le lent désamour du Diesel

En 2007, le gouvernement français a introduit un système de bonus/malus écologique destiné à réduire les émissions de CO2 de l’automobile, avec pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une décision qui a largement promu les véhicules diesel, plus faiblement émetteurs de dioxyde de carbone que les modèles essence. Au fil des années, dans le but d’améliorer leur efficience, les moteurs Diesel modernes se sont enrichis de filtres à particules et d’AdBlue. Cela a eu pour conséquence d’assainir le bilan carbone de ces moteurs mais aussi de pénaliser les petits rouleurs. Car oui, lorsque l’on fait le choix d’une voiture d occasion à moteur Diesel pour un usage urbain, cela engendre inévitablement un encrassement du FAP.

En 2023, les discours gouvernementaux et ceux des écologistes ont bien changé. Désormais, on promeut à nouveau massivement un carburant. Mais maintenant, c’est l’électrique. À l’inverse, les voitures à moteur Diesel sont parfois perçues comme étant pestiférées. La mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) est assurément hostile aux voitures thermiques… Mais plus directement à tout ce qui tourne au Diesel ! Mais alors, faut-il vraiment se détourner du Diesel ?

À qui s’adresse désormais le Diesel ?

Rappelons que la voiture Diesel était initialement destinée aux gros rouleurs. On parle souvent d’un kilométrage minimal de 20 000 bornes à l’année pour être rentable. Dans les faits, c’est plutôt la distance parcourue à chaque trajet qui prime. L’intérêt d’un Diesel, c’est d’avoir une consommation plus faible qu’un moteur essence. Et c’est encore plutôt vrai de nos jours même si l’écart tend à se combler. À cela, s’ajoutait un atout majeur : un prix au litre nettement plus compétitif que celui du sans-plomb. Mais ça, c’est moins vrai de nos jours. La conclusion, c’est qu’un Diesel nécessite de rouler vraiment beaucoup pour être rentabilisé, surtout que le surcoût à l’achat est encore bel et bien une réalité.

Faire le choix d’une voiture Diesel doit répondre à un besoin primaire : effectuer de longs trajets. L’autoroute ne fait clairement pas peur à ce type de moteur : c’est même son intérêt principal face à ses homologues. Plus coupleux à bas régime, le moteur Diesel brille sur ce terrain. Si vous tractez régulièrement une remorque lourde ou une caravane, le Diesel sera également plus à son aise. Ce n’est pas pour rien que les camions, bus et même certains trains tournent toujours à ce carburant. À l’inverse, faire le choix d’une voiture Diesel pour un usage urbain est un non-sens absolu. C’est même bien souvent le début des problèmes. Comme il y a 15 ans, le Diesel continue d’être l’allié des gros rouleurs.

Le Diesel rejeté des villes ?

De plus en plus de villes sont désormais identifiées comme étant des ZFE, où zones à faibles émissions. Cela traduit la volonté d’éloigner des milieux urbains, les véhicules les plus polluants. Néanmoins, la mise en place de la vignette Crit’Air, censée autoriser ou non à une voiture de rouler, est assez arbitraire. Seule l’année de mise en circulation d’un véhicule et son énergie déterminent son degré de “pollution”. Dès lors, sur ce point, les voitures Diesel sont bien mal loties. Si vous achetez une voiture neuve à moteur essence, elle aura systématiquement une vignette Crit’Air 1, qu’importe que vous fassiez le choix d’une Renault Twingo SCe de 65 chevaux ou bien un Ferrari Purosangue de 725 étalons.

Si vous choisissez une voiture Diesel neuve, celle-ci aura forcément une vignette Crit’Air 2. On comprend alors rapidement que les voitures Diesel sont plus rapidement évincées des villes que leurs homologues essence. À Paris, l’interdiction des voitures ayant une vignette Crit’Air 2 devrait avoir lieu pour 2024 mais il pourra y avoir un report. Toujours est-il que la voiture Diesel continuera de perdre des parts de marché auprès des habitants de métropole. À l’inverse, ceux qui habitent loin des grandes villes, qui roulent pas mal y trouveront leur compte. Puis après tout, les transports en commun des grandes villes sont quand même bien développés et il est souvent possible de s’arranger…

Un choix auto de plus en plus restreint ?

Le marché de la voiture d’occasion découle forcément de celui du neuf. En neuf justement, la part de marché du Diesel ne cesse de diminuer. Désormais, le mazout n’est plus que le troisième carburant le plus souvent choisi. En occasion, cela aura une résonance assez forte d’ici quelques mois ou années. Il y aura un choix moindre de modèles Diesel. Une raréfaction de l’offre qui ira probablement avec une demande en berne. Cela pourrait aboutir sur un marché plus sain, avec un équilibre entre l’offre et la demande. Beaucoup d’automobilistes sont très attachés au Diesel (pas pour son bruit et ses vibrations, bien sûr), ce qui fait que l’on trouvera toujours des modèles et des acheteurs.

D’ailleurs, sur le marché du neuf, les constructeurs ont parfois tendance à éliminer certaines versions Diesel de leur gamme. Cela a notamment été le cas de Renault avec son SUV Arkana. Chez Porsche, la page du Diesel a été définitivement tournée au profit de celle de l’hybridation.

Dans quels cas choisir une voiture d’occasion Diesel ?

La voiture Diesel a ses adeptes et elle continuera sans doute d’avoir son public. Sur ce point, aucun changement n’est à prévoir quant à la cible visée : les gros rouleurs. Il n’y a donc pas de risque particulier à faire le choix d’une voiture Diesel d’occasion. Il faut simplement avoir conscience que la rentabilisation sera de plus en plus difficile… Et qu’il faudra trouver un palliatif pour les excursions dans les grandes villes d’ici quelques années.

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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