Sur circuit en Fiat Panda 100HP, ça donne quoi ?

Rouler en Fiat Panda sur circuit, cela peut prêter à sourire. Pourtant, c’est bien l’expérience que j’ai vécu cette semaine… Et je l’attendais avec une certaine impatience. Après déjà plus de sept ans à son volant, j’avais envie de tester ma Fiat Panda 100HP sur piste, en l’occurrence sur le circuit de Loire-Atlantique, à Fay-de-Bretagne. Une expérience qui m’a permis d’apprécier pleinement le tempérament sportif de ma petite italienne et même d’essayer de décrocher un chrono sympa. Beaucoup de propriétaires de petites sportives hésitent à poser leurs roues sur piste, voici donc un petit retour d’expérience pour vous convaincre de vivre cela. On parlera également des préparatifs avant d’aller sur circuit…

La Fiat Panda 100HP en quelques mots

Avant d’aborder la question du circuit, revenons brièvement sur ma voiture, que certains connaissent bien puisque j’ai déjà eu pas mal de fois l’occasion d’en parler. Nous sommes donc sur la variante sportive de la Fiat Panda 2 (type 169) commercialisée à partir de 2006 et jusqu’en 2011. Cela a malheureusement été un échec commercial puisqu’à peine plus de 1 700 exemplaires ont été produits, ce qui a rapidement valu à la Fiat Panda 100HP, le titre de collector avant l’heure. Cette version devait signer le retour du blason Abarth. Elle bénéficie d’une préparation assez complète avec un rabaissement de 10 millimètres, des suspensions raffermies, une plateforme de Panda 4×4 pour une meilleure rigidité (tout en restant une traction) et quatre freins à disques.

Une Fiat Panda sur circuit, cela prête à sourire, non ?

Sous le capot, elle embarque le moteur Fire de 1.4 litre emprunté à la Grande Punto. Il a bénéficié de diverses améliorations pour sortir 100 chevaux. On trouve aussi une boite de vitesses à 6 rapports, avec un étagement très court, qui se prête bien à la piste. Côté look, des jantes alliage de 15 pouces sont présentes, ainsi que des boucliers spécifiques, une calandre unique, des feux fumés, des vitres teintées, des extensions d’ailes et même un spoiler. Visuellement identifiable, la Fiat Panda 100HP reste très méconnue et rare… C’est justement cette exclusivité qui m’a attiré. Par rapport à ses concurrentes, la petite italienne est très ferme et semble davantage orientée avec un tempérament sportif. Mon exemplaire d’octobre 2007 est d’origine niveau mécanique, avec simplement une boîte à air BMC ainsi qu’une ligne d’échappement Ragazzon.

Ouvrir le capot permet de refroidir plus rapidement le moteur

100 chevaux, 131 Nm de couple et le 0 à 100 km/h abattu en 9,5 secondes : ce sont des chiffres qui n’ont rien d’extraordinaire. Pourtant, choisir ce modèle, ce n’est pas du hasard. On favorise les sensations à la performance pure… Et sur circuit, il me tardait de voir ce que cela allait donner. Précisons également que je m’apprêtais à remplacer mes pneus juste après la sortie circuit… Et que nous avons eu une météo plutôt clémente.

Un événement organisé par Alpine Grand Ouest

Pour rouler sur circuit, l’idéal est de profiter d’une session organisée par un club ou une association. Il y en a régulièrement, partout en France. Dans mon cas, l’invitation est arrivée de la part de François, directeur de l’entreprise AFC Detailing. Il avait réservé quelques places pour une journée circuit organisée par l’association Alpine Grand Ouest, sur le circuit de Loire-Atlantique. Chaque participant pouvait ainsi profiter de la piste pour tester sa voiture et améliorer les compétences de pilotage.

C’est l’occasion idéale pour parfaire ses trajectoires et découvrir plus amplement sa voiture sans avoir à se soucier des limitations de vitesses. Pour autant, pas question de prendre des risques, de se mettre en danger soi-même ou les autres. C’est d’ailleurs ce dernier aspect qui m’avait toujours refroidi à l’idée de mettre ma Panda 100HP sur piste. Étant très maniaque, j’ai toujours eu la crainte de rouler avec des « kékés » prêts à prendre tous les risques.

Les modèles Renault Sport et Alpine étaient les plus nombreux

Ce mercredi 20 août 2025, les choses étaient bien différentes. Nous avons eu plusieurs membres de l’association RS Days 53 qui étaient de la partie. Un plateau idéal, composé pour moitié de modèles Renault Sport et d’Alpine mais aussi de quelques prototypes et monoplaces. Les petites sportives sont naturellement moins représentées mais nous étions tout de même trois à prendre le départ. On y trouvait une Citroën Saxo, entièrement vidée et préparée avec un moteur de VTS, la Volkswagen Up! GTI de notre ami Grégory et bien sûr la Panda. C’est toujours agréable d’avoir des modèles du même niveau de puissance pour se challenger.

La préparation avant circuit

Une sortie circuit, cela se prépare toujours. Ce type de journée représente de fortes contraintes pour votre voiture, qui devra pouvoir encaisser de fortes montées en température, des hauts-régimes et une endurance à tous les niveaux. Une révision récente, comprenant le remplacement de l’huile moteur, c’est indispensable. De même, vérifiez la pression des pneus avant le départ et régulièrement. Il est généralement conseillé de les sous-gonfler très légèrement. Contrôlez les suspensions, le freinage, le serrage des jantes, les différents niveaux… Une panne peut toujours survenir mais l’intérêt est d’en réduire le risque au minimum. Aussi, videz au maximum votre voiture de tout le superflu. Évitez d’avoir des choses dans le coffre ou dans l’habitacle, qui seraient susceptible de bouger.

Le crochet de remorquage est indispensable en cas de sortie de route

Concernant les équipements, le casque est obligatoire sur circuit, tant pour le conducteur que pour son passager. D’ailleurs, il faut toujours être deux personnes, au maximum, à bord. Les gants, ce n’est pas un impératif mais j’ai tendance à les conseiller. D’ailleurs, j’ai regretté de ne pas avoir anticipé cela. Mon volant ayant un revêtement faussement micro-perforé, avec la chaleur, on perd un petit peu en grip au bout de quelques tours. Sinon, les manches longues sont souvent conseillées. Une instrumentation pour se chronométrer peut être intéressante également…

IndispensableConseillé
CasqueGants
Crochet de remorquageExtincteur
Assurance à jourCaisse à outils
Permis de conduire en cours de validitéBidon d’huile/de liquide de refroidissement
Entretien à jourHuile moteur récente
Pneus en bon état

Pour votre voiture, une responsabilité civile liée au circuit est indispensable. Celle-ci est généralement incluse d’office par l’organisateur de la journée circuit. En cas de dégât au niveau de l’infrastructure, cela vous évite d’avoir de lourdes sommes à débourser. Naturellement, il faut également avoir un contrat d’assurance à jour, avec une garantie minimale au tiers (responsabilité civile).

L’organisation type d’une journée circuit

D’une manière générale, les journées circuit sont à peu près toujours organisées de la même manière. Elles tiennent compte d’une grille horaire à respecter, comprenant une heure d’ouverture précise de la piste, un temps de pause le midi et un arrêt obligatoire du roulage en fin d’après-midi. Cet impératif vient souvent de la proximité des habitations avec certaines pistes, même si cela ne semble pas le cas ici, au circuit de Loire-Atlantique, à Fay-de-Bretagne. D’ailleurs, contrairement à beaucoup d’autres pistes, celle-ci est exploitée par le Département. Elle accueille régulièrement des journées circuit, des événements, des stages de découvertes (proposés par l’entreprise Extrême Limite, implantée juste en face) et des animations de sécurité routière.

Voici le planning de notre session, assez représentatif :

Durant notre journée, 34 voitures ont été engagées. Sur piste, un maximum de 17 voitures étaient tolérées. Les prototypes circulaient entre eux, puis les Renault Sport et enfin les autres modèles. Au fur et à mesure du temps, les créneaux se sont mêlées mais les prototypes étaient toujours invités à circuler entre eux, pour éviter les différentiels de vitesse, qui peuvent être une source de danger. Rapide, le briefing est revenu sur les principales notions à connaître avant de prendre la piste, comme les règles de dépassement, les drapeaux…

Le circuit de Fay-de-Bretagne

Le circuit mesure 3,1 kilomètres et comprend 14 virages

Nous sommes donc sur une piste longue de 3,1 kilomètres qui comprend 14 virages. Dans les faits, il y a également deux circuits écoles ainsi que la piste « classique » qui nous intéresse aujourd’hui. Le premier virage est assez ouvert et offre une bonne visibilité. À 180°, il permet de maintenir une bonne vitesse jusqu’au second, qui s’ouvre à droit. Il faut veiller aux mouvements de caisse et bien se placer car trois virages successifs s’enchaînent. On fait alors plusieurs tests, en cassant plus ou moins nos entrées de virage pour repartir plus fort. C’est très intéressant.

Dommage, il y a peu de spots pour faire des photos !

Du fait de la largeur de la piste, les dépassements sont assez faciles. On arrive alors sur un virage assez sec puis un « S » large qui permet de monter en vitesse. Arrivent ensuite deux virages à droites, très ouverts. Mieux vaut garder un bon filet de gaz pour bien ressortir sur la longue ligne droite de 900 mètres. Là encore, un double-virage ouvert permet d’entretenir une bonne vitesse, jusqu’à un nouveau S qui se termine sur un virage à 90°, qui vous amène sur la ligne d’arrivée. Sortir rapidement de ce virage est indispensable…

Premières sensations sur piste

Vers 9h20, les premières voitures commencent à quitter leur session, cédant leur place à d’autres. C’est à ce moment-là que je décide d’y entrer. Casque vissé sur la tête, la Panda est déjà chaude ; nous avons fait 183 kilomètres pour le trajet aller quelques heures auparavant. Les premières tours de roue n’ont pas d’intérêt particulier, l’objectif est avant tout d’opérer une reconnaissance de la piste, de faire chauffer les pneus et tous les composants. À ce moment, la piste est encore un petit peu humide. Difficile de profiter pleinement car on constate un manque de grip assez général. Cette première session m’a surtout permis de travailler mes trajectoires, ma position sur la piste, à peaufiner mon placement… Bref, je prends mes marques.

Moment tant attendu : on s’élance sur le circuit de Fay-de-Bretagne

La deuxième session s’est faite sous un beau soleil qui a rapidement séché la piste jusqu’à la fin de journée. Le grip est nettement meilleur et cela change tout. Je peux enfin exploiter pleinement ma voiture. Forcément, avec 100 chevaux, les accélérations ne sont pas l’aspect le plus important ; il faut aller chercher la puissance là où elle se trouve sur un moteur atmosphérique : à 6 000 tr/m. Bien vite, je prends plaisir. On a bien sûr un léger côté sous-vireur mais c’est facile à contrôler et très prévenant. On joue constamment de la boîte de vitesses pour toujours aller chercher les chevaux. Le freinage ? Il est à la fois mordant et endurant. J’ai véritablement été bluffé par cet aspect. Je n’ai constaté aucun essoufflement particulier.

Sur la ligne droite de 900 mètres, j’ai pu atteindre les 160 km/h

Notons que mes disques de frein ne sont conformes au modèle d’origine. J’ai choisi des disques Zimmerman percés et ventilés, qui dissipent mieux la chaleur (mais du même diamètre), avec des plaquettes céramique ATE. J’ignore si l’impact a été vraiment significatif ou pas. Du fait de son poids réduit, la Panda se montre agile. Sa nervosité est un régal sur piste, on chercher l’allonge et on comprend les limites. Le châssis ? Il m’a bluffé par son équilibre. Sa grande rigidité est idéale sur piste. La voiture renvoie bien les informations et je prends juste du plaisir. On en profite pour jeter un coup d’œil aux chronos et j’arrive à descendre très légèrement sous la barre des deux minutes au tour.

Ce virage qui se referme sur la fin impose de casser la vitesse pour bien repartir

Le feeling ? Je l’ai adoré. La Fiat Panda 100HP se montre très saine dans son comportement. Le travail effectué par les équipes est surprenant. Alors que l’on pourrait s’attendre à une simple mini-citadine avec un petit peu de chevaux, on découvre un modèle sportif dans le comportement, qui offre beaucoup… Avec pas beaucoup ! Un plaisir simple et sain qui permet de passer de plus en plus fort dans les petits enchaînements sans prendre de risques. Pour autant, pas question de retarder les sportives plus puissantes, quitte à sacrifier mes temps, je me déporte toujours pour laisser passer les copains.

Ce petit enchaînement est juste génial…

Sur ce modèle, la direction est électrique. Il y a un mode Sport que j’utilise tout le temps. Il rigidifie la direction et je vous conseille de l’activer également en continu. Le capteur d’angle étant fragile sur ce modèle (surtout sur les millésimes 2006), il est préférable d’éviter de changer de mode. Il agit aussi sur la réactivité de la pédale d’accélérateur, avec une meilleure réponse. Sur circuit, c’est merveilleux ! Le feeling est super cool…

L’endurance du freinage m’a vraiment bluffé !

Au bout de quelques tours, le freinage est toujours aussi mordant et je n’ai pas constaté de surchauffe anormale. Les pneus prennent bien sûr un peu cher mais qu’importe : aujourd’hui, on est là pour profiter, s’amuser. La consommation grimpe autour des 15 litres aux 100 kilomètres, ce qui reste très raisonnable, alors que je vais chercher la puissance à 6 000 tr/m la grande majorité du temps. Sur la ligne droite de 900 mètres, c’est là où je perds logiquement en efficacité sur mes temps puisqu’il m’a été difficile de dépasser les 160 km/h alors qu’une Mégane 2 RS peut aller des 200 km/h.

La Panda 100HP est-elle crédible sur circuit ?

Sur circuit, on trouve plusieurs profils : ceux qui viennent pour établir des chronos, ceux qui cherchent à prendre du bon temps et ceux qui viennent pour s’amuser. La Fiat Panda 100HP rentre parfaitement dans cette dernière catégorie même si elle n’est pas ridicule sur piste, bien loin de là. Un petit peu plus de chevaux ne serait évidemment pas de refus, surtout pour aller plus vite dans la ligne droite… Mais est-ce vraiment un problème ? La partie qui m’intéressait le plus, c’était bien sûr les virages et de ce côté-là, je n’ai pas été déçu. L’amortissement très ferme, la grande rigidité, le moteur vif et le freinage puissant participent pleinement à l’expérience… Et je suis très content d’avoir eu l’occasion de tester ma voiture en conditions.

La largeur de la piste facilite les dépassements, c’est appréciable !

Dans un monde où la course à la puissance règne, les petites sportives ont une carte à jouer. Elles sont plus accessibles, plus simples et constituent une excellente école pour débuter sur circuit. Du fait de notre activité, nous avons régulièrement l’occasion de rouler sur circuit, aussi bien des voitures « classiques » que des supercars. Si le plaisir est différent à chaque fois, le fait d’y conduire ma Fiat Panda 100HP a eu une saveur toute particulière et je me suis vraiment amusé. Avoir la voiture la moins puissante du plateau constitue un challenge supplémentaire : pour gagner du temps, il faut parfaire les trajectoires, identifier les gains potentiels et chercher à tout optimiser. Et ça, j’ai adoré !

Et le reste du plateau ?

Nous avons aussi eu l’occasion de faire quelques tours en passager dans les voitures de quelques copains, ce qui est toujours très chouette. On avait d’ailleurs un plateau vraiment cool comprenant une Citroën Saxo VTS, une Volkswagen Up! GTI, plusieurs Alpine A110 et Renault Mégane 3 RS de différentes générations, une Toyota MR-2, plusieurs BMW M3 et même une Volkswagen Scirocco ! En somme, un plateau assez diversifié et intéressant, avec une ambiance vraiment cool et beaucoup de respect sur la piste. Les tours se sont enchainés jusqu’à la fin de la journée. Vers 17h00, le nombre de voitures sur la piste commençait à décroître, signe d’une fatigue générale des voitures et/ou des pilotes…

Il faut le dire, la conduite sur circuit est assez physique ! D’ailleurs, il est toujours conseillé faire plusieurs sessions de 5 à 7 tours plutôt qu’une seule longue le matin ou l’après-midi. Cela vous maintiendra davantage en éveil et en état de vigilance. L’impatience et la surcharge de travail avaient grandement restreint notre temps de sommeil la veille du roulage. Il était donc important de s’arrêter au moindre signe de fatigue. Finalement, tout s’est bien déroulé, hormis pour deux collègues, après une petite sortie dans le bac à gravier pour l’un, un souci de frein pour l’autre.

Vidéo découverte

Nous avons également profité de l’expérience pour réaliser une vidéo de cette journée circuit. C’est l’occasion pour vous d’entendre ronronner ma petite italienne et de vous parler plus concrètement de son comportement sur circuit.

On rentre en dépanneuse ?

Vers 18h00, nous formons un petit convoi de quatre voitures et on s’apprête à reprendre la route, direction Laval, pour une courte escale chez AFC Detailing. Sur ce trajet d’environ 150 kilomètres, je me félicitais de ne pas être tombé en panne. Malgré un entretien à jour, les voitures italiennes ont toujours cette réputation de voitures pas fiables. Il n’aura pas fallu bien longtemps avant que le voyant de batterie ne s’allume. Et c’est en me garant sur le parking de chez AFC que je suis tombé en panne. Plus de direction, plus d’éclairage : plus rien. Capot ouvert, on remarque assez vite que la courroie d’accessoires a cédé. Bon, rien de bien grave finalement mais cela nous laissera des souvenirs et surtout un sentiment de chance puisque cette courroie aurait pu céder sur piste mais non ! Elle aura attendu que l’on arrive chez AFC pour se rompre !

La courroie d’accessoires a cédé PILE sur le parking !

C’est donc en Peugeot 2008 que nous avons repris la route jusqu’à Mayenne. Quel bilan tirer de cette journée ? À vrai dire, je n’en retiens que du bon. Je me suis vraiment amusé, j’ai pu faire découvrir la voiture a pas mal de curieux et je me conforte dans le choix de cette voiture que j’aime toujours autant, malgré les années qui passent. C’est certain : j’ai vraiment une voiture qui me correspond.

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