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BMW 128ti : une GTI au passé (mal) composé…

Lorsque BMW a renouvelé sa Série 1, beaucoup ont été déçus. Abandon du 6-cylindres, passage à la traction, généralisation de la boîte de vitesse automatique sur les versions les plus puissantes… La compacte allemande est tristement rentrée dans le rang. Pour ajouter un peu de folie et de fun, BMW vient de présenter la 128ti. Si le nom fait écho au passé, on a davantage l’impression d’une rivale de la Volkswagen Golf GTI. Cette nouvelle version a-t-elle vraiment un intérêt ? Reprend-t-elle l’ADN BMW qui semble avoir été oublié sur les autres versions ?

La carte de la nostalgie ?

Chez BMW, les lettres “ti” désignaient des versions sportives qui privilégiaient le plaisir de conduite à la performance pure. Et cela a fonctionné puisque de nombreux modèles ont bénéficié de cette combinaison de lettres, de la BMW 1600 aux Série 3 Compact ! Certaines allaient même jusqu’au “tii” pour aller encore plus loin dans le plaisir et les sensations. Ce n’est pas donc anodin que la marque allemande ressuscite cette appellation pour la tant-décriée Série 1 de troisième génération, F40 pour les intimes.

Au niveau du style, on remarque assez vite qu’une couleur complémentaire officie : le rouge. De série, on trouve le pack M, qui apporte des boucliers au style plus sportifs. Les écopes s’habillent de rouge, ce qui permet d’identifier formellement la nouvelle BMW 128ti. Un rappel que l’on retrouve sur les côtés, avec un liseré sur les bas de caisse. Des jantes alliage de 18 pouces au design exclusif font leur apparition, avec une finition aluminium brossé (style 553M) ou noire (554M) même si le 19 pouces demeure en option. Sur l’arrière des bas de caisse, on trouve aussi un stripping “ti” dans une typographie au look rétro. Un petit clin d’œil au passé qui passe assez bien et qui contraste avec les lignes arrondies de la caisse.

BMW 128ti 2021

On note aussi que les étriers de frein ont été passés en rouge et que les immenses naseaux de la calandre, comme les entourages de vitres, passent en noir. Cela donne un côté plus agressif et pas forcément désagréables. En option gratuite, les coques de rétroviseur peuvent être noires.

Un positionnement compliqué ?

La gamme Série 1 continue de se développer avec l’ajout récent des 116i et 120i. Nous nous concentrerons sur la gamme essence. Voici un rapide récapitulatif des modèles que vous pouvez commander en concession, avec la puissance et le prix de vente initial. Il permet de mieux situer la BMW 128ti au sein de la gamme.

VersionPuissanceBoîtePrix
116i109 ch.Manuelle
ou auto
24 850 €
118i140 ch.Manuelle
ou auto
27 750 €
120i178 ch.Auto33 950 €
128ti265 ch.Auto46 550 €
M135i306 ch.Auto52 950 €

Juste sous la M135i et sa transmission intégrale xDrive, la BMW 128ti se veut la sportive légère de la gamme. Pour l’occasion, elle reprend différents ingrédients de la M135i et s’enrichit d’un différentiel à glissement limité Torsen et d’une cure d’allègement de 80 kg. Dans les faits, c’est seulement la suppression de la transmission intégrale qui a permis le régime. L’objectif est clair : entrer en concurrence avec les Peugeot 308 GTI, Volkswagen Golf GTI et autres Audi S3, Mercedes A35 AMG et Hyundai i30 N. Un pari plutôt risqué mais sans trop de risques puisque les modifications opérés n’ont pas dû engendrer beaucoup de coût de recherche et développement.

BMW 128ti 265 chevaux

La suspension M Sport permet un abaissement de 10 millimètres, les amortisseurs sont plus fermes d’environ 7% tandis que l’essieu arrière est plus rigide. Les freins ont d’ailleurs été directement repris directement de ceux de la M135i à la différence de la couleur des étriers. Pour la couleur, vous aurez le choix entre du noir, du gris, du blanc, du rouge ou du bleu.

Un habitacle moderne et agréable

À bord, on découvre un habitacle essentiellement dans des tons noirs. Le rouge étant la couleur de la BMW 128ti, on retrouve logiquement les surpiqures dans ce ton, ainsi qu’un badge ti sur l’accoudoir central. Les sièges s’habillent d’un motif de carré en dégradé, pour un look rétro. L’ensemble passe assez bien même si une cure d’allègement réelle aurait pris du sens pour cette version.

La dotation est d’ailleurs plutôt riche avec de série les projecteurs avant Full LED, le kit aérodynamique, le BMW Live Cockpit Navigation Pro, les ceintures de sécurité avec liseré aux couleurs M, le kit éclairage, le ciel de toit anthracite, le grand réservoir de carburant et les palettes au volant. Vous trouverez aussi le Park Assist, la surveillance de la circulation et le régulateur de vitesse avec fonction freinage en descente. Nous sommes donc bien loin de l’esprit des modèles d’antan. Est-ce une évolution de la demande ? La volonté, pour BMW, de réduire les coûts de développement ? De ne pas traumatiser les fans de tableau de bord moussé ?

Une version vraiment exclusive ?

À mi-chemin entre la dynamique 120i et la sportive M135i, la BMW 128ti se positionne principalement comme une intermédiaire et non pas une version exclusive. Bien que l’apparence diffère et quelques réglages vont le sens du dynamisme, elle pèse tout de même 1 520 kg, soit 90 de plus qu’une Mégane 4 RS, plus puissance de 15 chevaux. À notre grand regret, BMW n’a pas osé sortir du rang et cette BMW 128ti paraît plus conformiste que jamais. Un manque d’audace qui se conjugue avec la traction, un moteur 4-cylindres traditionnel et la boîte de vitesse automatique Steptronic à huit rapports, qui est imposée. Bien sûr, une version radicale n’aurait pas eu de sens pour une Série 1, mais quelques efforts auraient été appréciés.

BMW 128ti moteur

Le moteur, quant à lui, est le même que celui de la M135i, à savoir un 4-cylindres en ligne de 2.0 litres, bridé à 265 chevaux et 400 Nm de couple dès 1 750 tr/m. Comptez 6,1 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Un score dans la moyenne. En revanche, il faudra débourser 46 550 € hors options pour vous offrir cette BMW 128ti. Un prix élevé, surtout lorsque l’on découvre que pour 6 400 € de plus, vous pouvez vous offrir la M135i.

Un bon plan ?

En jouant la carte du néo-rétro, en ressortant des vieux motifs de sièges et un sigle dessiné il y a plusieurs décennies, BMW voulait sans aucun doute jouer la carte de la nostalgie. Malheureusement, l’esprit GTI qui aurait eu du sens ici, semble bien loin. Les quelques efforts mis en place pour accroître le dynamisme semble bien désuet pour mouvoir une compacte de plus de 1,5 tonne. Comme souvent de nos jours, la performance prime sur les sensations. Il en découle des voitures puissantes, mais aseptisées et sans âme. L’absence de moteur 6-cylindres, la traction et la boîte auto imposée ne manqueront pas de décevoir les puristes qui auraient pu s’attendre à mieux. Nous, on reste sur notre faim…

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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