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Un parking dans la Tour Eiffel ? On y a échappé de peu…

Culminant à 324 mètres de haut, la tour Eiffel a été la plus haute structure du monde de sa création en 1889 jusqu’à 1930. Forcément, un tel édifice alimente tous les fantasmes de grandeur. D’innombrables projets, tous plus farfelus les uns que les autres, ont été soumis à la Société d’Exploitation de la tour Eiffel. Parmi eux, j’ai retenu un projet de 1936. André Basdevant a eu l’idée de créer un parking au deuxième étage de la tour imaginée par Gustave Eiffel. Un parking accessible depuis deux immenses rampes hélicoïdales plantées dans le Champ de Mars. Et malgré ce que l’on pourrait penser, ce projet a été très sérieusement étudiée.

Un projet anti-conformiste unique en son genre…

À l’origine, la tour Eiffel devait être démontée après l’Exposition Universelle de 1889, au même titre que la majorité des structures élaborées à cette occasion. Néanmoins, la dame de fer a traversé les décennies, donnant des idées à certains. Je ne m’étendrais pas ici sur les projets annexes mais bien sur ce projet de parking un peu. Si on porte un regard actuel sur ce projet, on ne perçoit que des barrières. La politique anti-voitures qui vise à réduire les places de stationnement dans la capitale et les écolos extrémistes ne mettraient que quelques secondes à “descendre” une telle création.

Mais dans les années ’30, l’automobile se porte bien. Les gens prennent plaisir à vagabonder avec leurs véhicules personnels. C’est un symbole de liberté, d’autonomie, d’évasion… Alors dans un tel contexte, on peut imaginer une place différente pour la voiture. Les trains étaient toujours à vapeur, le réseau de métro se développe petit à petit… La voiture a donc sa place. Mieux encore (ou pire selon certains), on aménage de grands espaces pour la voiture. Ce projet d’André Basdevant a pour objectif de permettre aux parisiens de venir se stationnement directement au niveau du deuxième étage de la tour Eiffel, à 115 mètres d’altitude. Cela permet de se rendre au restaurant sans devoir utiliser les ascenseurs ou les escaliers.

Deux immenses rampes en colimaçon

Pour acheminer les voitures jusqu’au niveau le plus haut, on trouve de chaque côté de la dame de fer des rampes hélicoïdales, prenant solidement appui sur la tour. Elles amènent directement sur un vaste plateau ou une centaine de voitures peuvent s’y stationner. Les rampes sont accessibles dans les deux sens et on imagine volontiers le mal de tête que doit se procurer cette ascension sur 115 mètres. De même, il aurait été préférable de ne pas abuser sur le vin rouge puisque le moindre écart de conduite se traduit par une chute dans le Champ de Mars.

Pour rappel, le second étage de la tour Eiffel est en réalité constitué de deux niveaux. L’unique illustration d’époque laisse penser que la structure aurait pris sa base sur le niveau inférieur, ce qui corrobore l’idée d’une base nichée à 115 mètres d’altitude. Finalement, le projet n’a pas vu le jour. Mais cela, je pense que vous vous en doutez. Malgré une étude approfondie par la Société d’Exploitation de la tour Eiffel, ce parking aérien était trop compliqué à mettre en œuvre. Est-ce une mauvaise chose ? Pas vraiment. D’autant plus qu’à la vue du contexte actuel, cela aurait clairement fait tâche… À moins de le recycler en piste pour vélo mais il faudra avoir les mollets solides.

Et c’est pas tout…

L’ingénieur André Basdevant demeure assez mystérieux, d’autant plus que l’homme possède des homonymes. Malgré tout, il élabora l’année suivante, en 1937, un projet de piste aérienne orientable, soutenue par plusieurs buildings. Une utopie tout aussi incroyable et pas forcément très gracieuse qui aurait clairement mal vieilli. Une illustration, visible ci-dessous, permet d’apprécier le projet.

Et c’est loin d’être le seul projet “audacieux” qui a fait fantasmer les ingénieurs et architectes. D’autres ont voulu voir encore plus grand. C’est par exemple le cas du Phare du Monde, présenté à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1937, par Eugène Freyssenet. Là encore, l’automobile prend pleinement place au sein de ce projet.

Haut de 700 mètres, cet immense mat comprend une rampe en spirale permettant d’accéder à différents niveaux, renfermant des places de parking mais aussi – et surtout – un restaurant, un solarium et même un hôtel. Sur cet image, on découvre la tour Eiffel en arrière-plan et différents buildings pour bien montrer la grandeur de l’édifice…

Finalement, jusqu’au début des années 2000, il était possible de se stationner, en voiture, sous la tour Eiffel. C’était moins glorieux mais tout aussi pratique et certainement moins irréversible que ces projets aussi incroyables… que discutables.

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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