
Ferrari continue de développer sa gamme “Icona” qui comprend notamment les Ferrari Monza SP1 et SP2. Cette fois, la nouvelle venue porte le nom de Daytona SP3. Elle affiche des lignes d’une grande fluidité qui rappellent celles de la LaFerrari. Pour autant, l’objectif initial est de commémorer des modèles de compétition prestigieux, comme les 330 P/4, 330 P4 et autres 412 P qui ont écumé les courses d’endurance dans le monde. Sous cet arrière imposant : le plus puissant moteur V12 atmosphérique jamais créé par la marque. Cette nouvelle Ferrari se destine à un public élitiste, prêt à signer un chèque de deux millions d’euros. Spoiler : elles ont déjà toutes été vendues.
Une ligne à couper le souffle
Quand on regarde cette Ferrari Daytona SP3, on est directement subjugués par le travail effectué sur la ligne. Peut-on vraiment parler d’une ligne épurée ? À vrai dire, la question est loin d’être évidente. La ligne générale est particulièrement fluide, avec notamment des ailes largement galbées, un arrière étiré et un avant ramassé. Néanmoins, bon nombre d’éléments viennent souligner les traits, comme ce pare-choc avant assez sophistiqué. Des appendices esthétiques déjà vus sur des modèles du passé. Pour autant, la Daytona SP3 est une supercar bien ancrée en son temps. Elle emprunte des traits à la LaFerrari tout en s’en distinguant, avec notamment un pare-brise bulle qui s’étire sur les côtés.

Les rétroviseurs basculent également sur les ailes tandis que les portes accueillent des lignes très techniques. À l’arrière, on découvre un immense capot et des lignes très surprenantes. Une succession d’horizontales s’achève sur un bandeau LED tandis qu’en bas, un diffuseur énorme vient ponctuer cet arrière. Sur la partie supérieure, le V12 atmosphérique peut respirer grâce à des aérations, superbement intégrées dans un enjoliveur couleur aluminium. Le résultat est clairement impressionnant. Comme à son habitude, la marque au cheval cabré a réalisé un travail exceptionnel sur l’aérodynamique. À contrario, les jantes paraissent presque classiques.
La difficile réincarnation des 330 P3/4, 330 P4 et 412 P
Avec son poste de conduite avancé, la Ferrari Daytona SP3 n’est pas sans évoquer la ligne des reines de l’endurance de la fin des années ’60 et du début des années ’70. On retrouve ce même traitement quant au galbe des ailes avec toutefois un esprit d’évocation plutôt que d’adaptation. Et heureusement… Les optiques sont certainement la partie la plus technique. La firme italienne a cherché à les renouveler tout en adoptant les technologies actuelles. Elle s’en est d’ailleurs plutôt bien sortie. L’ensemble fonctionne parfaitement bien. Le panneau mobile supérieur rappelle les phares escamotables que bon nombre d’anciens modèles de la marque ont reçu. Un bel héritage en somme.

Ferrari a également réussi à se passer d’un aileron, en l’intégrant directement dans la ligne. La lèvre, allongée, favorise l’aérodynamique tout en améliorant la portance. Les sorties d’échappement, intégrées de manière assez brut, sont là encore pour évoquer les modèles d’antan. Quant aux écopes latérales, elles accueillent directement les radiateurs. Bref, la Ferrari Daytona SP3 n’a rien laissé au hasard… Pas même son toit Targa amovible.
Un V12 atmosphérique… de 840 chevaux !
Si Ferrari commence à s’intéresser à l’hybridation, en la généralisant notamment sur la 296 GTB avec une technologie PHEV, les bons gros V12 sont encore bien représentées. La Ferrari Daytona SP3 fait donc appel au généreux V12 atmosphérique de 6.5 litres, le même que celui qui équipe la 812 Competizione, mais en position arrière. La puissance atteint désormais les 840 chevaux, sur les roues arrière, et 697 Nm de couple. La belle italienne dispose de bielles en titane, de pistons traités au carbone adamantin, d’un vilebrequin plus léger de 3 % et d’une injection entièrement revue qui permet de réduire les émissions polluantes de 30 %. Le 0 à 100 km/h ne demande que 2,85 secondes tandis que 7,4 secondes sont nécessaires pour passer de 0 à 200 km/h. La vitesse de pointe ? Plus de 340 km/h.

Chez Ferrari, la boîte de vitesses manuelle à disparu depuis bien longtemps. La Ferrari Daytona SP3 dispose ainsi de la boîte F1 à double embrayage maison. Afin de rappeler la célèbre grille en H, le sélecteur reprend la forme générale de cette pièce emblématique, en la plaçant entre les sièges. Bien sûr, les palettes derrière de volant sont toujours présentes. Malgré la redoutable efficacité de cette transmission automatique, les palettes permettent encore plus de réactivité.
Sièges et châssis ne font qu’un
La Ferrari Daytona SP3 repose sur la monocoque en fibre de carbone de la LaFerrari Aperta. Les sièges sont donc inclus directement dans le châssis. Un gain de poids et d’espace qui nécessite des adaptations. Par exemple, seul le volant peut être avancé, tout comme le pédalier. Si le gain de poids indus est méconnu, la hauteur de caisse est maintenue à seulement 1,14 mètre. Par ailleurs, tout l’habitacle est habillé d’une jolie couleur bleue. Les compteurs sont intégralement numériques, avec une dalle incurvée de 16 pouces.



Toutes les informations inhérentes à la conduite et celles gérant le multimédia y sont concentrées. Un habitacle relativement épuré en somme avec l’impression d’avoir des sièges flottants. On notera aussi le sigle “Daytona SP3” présent sur la partie droite de la planche de bord. C’est très élégant. Et là encore, le clin d’œil au passé est judicieux. Seuls 599 exemplaires seront produits et tous ont déjà trouvé leur acheteur. À deux millions d’euros TTC, la Ferrari Daytona SP3 n’était pourtant pas donnée… Vivement la SP4 !
