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10 faits & anecdotes à connaître sur la Ferrari F40

Si je vous demandais de me citer votre Ferrari préférée, il y a de bonnes chances que vous me citiez la F40 et vous auriez parfaitement raison. La supercar italienne a clairement marqué l’histoire de la marque au cheval cabré. Dans cet article, je vous propose de découvrir (ou redécouvrir) dix anecdotes à propos de l’incroyable Ferrari F40. Si l’envie vous prend d’en acheter une, il vous coûtera moins cher de vous offrir une miniature plutôt qu’une originale puisque cela fait quelques temps déjà que la cote dépasse les sept chiffres avant la virgule…

1. Elle devait tourner la page du Groupe B

En 1987, Ferrari a célèbré ses 40 ans. Et un tel anniversaire, cela se fête. Pour l’occasion, les projets ne manquaient pas. L’arrêt brutal du Groupe B en 1986 nécessite de ré-orienter les choix de la marque. Enzo Ferrari décide alors de se tourner vers le projet d’une voiture de course adaptée à la route, avec une certaine amertume. Une recette qui avait toutes les chances d’aboutir sur une digne successeuse de la 288 GTO. Seulement, il a fallu faire encore mieux. Forcément. Il faut marquer les esprits lorsque l’on développe une supercar. Et encore plus quand c’est une Ferrari.

Le projet 164 commence assez vite à prendre forme. Dans un premier temps, c’est la Ferrari 288 Evoluzione qui est proposée. Mais elle est bien loin de tenir ses promesses, avec une aérodynamique décevante. Il faut donc repartir sur une page presque blanche…

Ça, c’était moi en 2013. Prendre place dans une Ferrari F40, c’était un souvenir inoubliable !

Il faut dire que le pari est loin d’être facile à tenir puisqu’en parallèle, l’abandon du Groupe B nécessite de revoir également le positionnement en compétition. La marque italienne, et plus généralement le Commendatore, prendra la décision de se tourner vers l’endurance d’autant plus que les résultats en F1 sont alors mauvais. Mais il ne faut pas perdre de temps car tout doit être prêt en 1987. Le projet ? Il est confié à un seul homme : Nicola Materazzi. À mi-chemin entre les départements course et voitures civiles, l’homme doit trouver le juste équilibre pour réaliser la nouvelle supercar pour tenir tête à la récente – et redoutable – Porsche 959.

2. C’est la dernière Ferrari née sous l’ère d’Enzo Ferrari

Si la pression est aussi énorme, c’est qu’Enzo Ferrari a pris l’habitude de dévoiler des voitures toujours plus exceptionnelles. Alors que les ventes de la marque s’essoufflaient, il fallait aller de l’avant. La légende raconte que Pietro Barilla (oui oui, le fabricant de pâtes éponyme) aurait fait remarqué à Enzo Ferrari qu’une BMW pouvait égaler les performances d’une Ferrari 308. Pour les 40 ans de la marque, il fallait clairement créer l’événement et redonner du souffle à Ferrari. Une autre composante entre en compte : Enzo Ferrari a 88 ans en 1986 et il a conscience qu’il s’agira possiblement de la dernière Ferrari qui naîtra de son vivant. L’erreur n’est donc pas vraiment permise avec cette future supercar.

La pression est importante car tout a dû être géré dans l’urgence. Pour autant, une certaine confidentialité régnait à propos de celle qui allait devenir la F40 puisque peu de personnes étaient au courant du projet en cours qui se tramait ! Quant au public, la surprise fut énorme lors de la présentation car le modèle n’avait pas vraiment été annoncé !

3. Nicola Materazzi est le géniteur de la F40

Au milieu des années ’80, Nicola Materazzi travaillait au service compétition de Ferrari. Une discussion avec Enzo Ferrari a abouti sur un constat : Materazzi obtient la charge de développer son propre moteur de supercar avec pour objectif d’atteindre les 400 chevaux. On lui confie ensuite plus globalement la charge de l’entièreté du projet. Et la charge est importante puisqu’il faut coordonner une petite équipe et notamment composer avec Pininfarina ; avec Piero Camardella aux commandes. Le but, c’était de faire oublier la 288 Evoluzione, loin d’être convaincante en matière d’aérodynamique. La Ferrari F40 se montre beaucoup plus bestiale, en extrapolant les traits. Pour cela, rien n’est laissé au hasard et la conception est assurément avant-gardiste avec des inspirations de divers univers, notamment la F1.

Une telle bestialité dans la ligne, c’était du jamais-vu. Rien n’a été laissé au hasard. La Ferrari F40 est brutale, agressive… Mais sans être ostentatoire. Tout ce qui est présent une fonction clairement définie. La “décoration” et le bling-bling, c’est pas pour cette fois.

Nicola Materazzi parvient à mener à bien le projet et le résultat est à la hauteur des espérances avec un Cx de seulement 0,29. À titre d’information, même une Ferrari 458 Italia commercialisée vingt ans plus tard ne fait pas mieux. De nombreux choix stratégiques ont du être faits, notamment en matière de motorisation, si bien que c’est finalement un moteur V8 biturbo de 2.9 litres qui a été retenu. Pour autant, des évolutions sont possibles avec un moteur préparé pour l’endurance qui peut aller jusqu’à 700 chevaux.

4. C’était la voiture de série la plus performante

Lorsqu’elle est officialisée en 1987, la Ferrari F40 est directement cataloguée comme étant la voiture de série la plus puissante du monde. Les performances sont en effet assez impressionnantes, puisque le 0 à 100 km/h demande 4,2 secondes. Mais surtout, la conception mécanique est impressionnante. Les 478 chevaux sont disponibles à 7 000 tr/m. Les deux turbo IHI peuvent souffler jusqu’à 1,1 bar avec un refroidissement assuré par l’eau avec deux gros échangeurs. Avec un rapport poids/puissance de 2,3 kg par cheval de puissance, la F40 entrait dans un nouvelle ère. La masse avait été maintenue à seulement 1 100 kg. Une véritable prouesse, surtout pour l’époque car les techniques et technologies actuelles n’existaient pas.

Trois sorties d’échappement prennent place à l’arrière, au centre. Les gaz brûlés par les turbo sortaient directement par le tube central. Par ailleurs, les aérations sont nombreuses et chacune à sa fonction : ventilation de l’habitacle, refroidissement des intercoolers, freins ou encore des radiateurs d’huile… Seule coquetterie à bord, la climatisation.

5. Son appellation “F40” s’explique simplement

Le nom de F40 a été retenu de manière assez logique puisque c’était la Ferrari du quarantième anniversaire de la marque. Quant au F, c’est tout bonnement l’initiale de Ferrari. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Pour l’occasion, rien n’a été laissé au hasard. Les clients pouvaient ainsi s’offrir un véritable bout d’histoire de la marque.

Top Gear n’a pas manqué d’opposer la Ferrari F40 à la Porsche 959 !

Tout ce qui se faisait de mieux avait été intégré dans la F40. Les options étaient assez peu nombreuses. Cela portait notamment sur l’habillage intérieur. Ceux qui voulaient un petit peu plus de confort pouvaient remplacer les vitres en lexan (proche du plexiglas) par des vitres en verre avec même des manivelles.

6. Les prototypes avaient une caractéristique physique

Développer une supercar, cela implique de ne pas se tromper puisque chez Ferrari, ces modèles entrent dans l’histoire instantanément. Dès lors, plusieurs prototypes ont vu le jour, qui ont permis de perfectionner ce qu’ont été les versions produites en série. Ce fut notamment le cas de huit prototypes, qui se distinguent par une caractéristique physique : la présence de cinq ouïes latérales à l’arrière, contre quatre sur les modèles de série.

À cela, s’ajoutent d’autres modifications, comme les rétroviseurs qui sont d’une forme plus allongée, la lunette arrière en plexiglas qui comprend le double d’aérations ou encore les feux anti-brouillards arrière qui entourent la plaque d’immatriculation. Ces prototypes disposaient notamment d’une puissance supérieure, proche des 600 chevaux alors que les modèles de série ont été limités à 478 chevaux.

Ces prototypes ont permis d’élaborer la future version LM, mais aussi de tester d’autres configurations pour la boîte de vitesses, avec un triple embrayage ou encore des pièces allégées spécifiques. Sur ces huit prototypes, deux auraient été détruits et trois autres auraient été écoulés auprès de particuliers. Fait amusant, le moteur de ces prototypes portait la référence F120AB, soit un mix entre le bloc F120A des F40 routières et le F120B des F40 LM, qui dépassera les 700 chevaux.

7. Le compteur était gradué jusqu’à 360 km/h

La Ferrari F40 reçoit un compteur de vitesse gradué jusqu’à 360 km/h. Bien sûr, il s’agit d’une valeur optimiste puisque dans les faits, la vitesse maximale était établie à 324 km/h. Ce qui était déjà remarquable. Pour autant, cela montre aussi l’ambition de la marque d’aller toujours plus loin. Pour qu’une telle vitesse puisse être atteinte par un modèle de série de la marque au cheval cabré, il faudra attendre 2002. C’est à partir de cette année que la légendaire Ferrari Enzo est entrée en action. Sa vitesse de pointe ? 363 km/h. Michael Schumacher avait eu l’occasion d’essayer la Ferrari F40 sur circuit, alors qu’il venait d’obtenir son premier titre de champion du monde. Il n’en tira que des éloges, saluant l’aboutissement et le comportement résolument sportif.

8. La conception se veut innovante à tous les niveaux

Vous l’aurez compris, la Ferrari F40 a fait l’objet d’un développement très important, qui a porté aussi bien sur le moteur, la carrosserie que le châssis. Le but ? Offrir un rapport poids/puissance bluffant. Avec seulement 1,1 tonne sur la balance, la F40 surprend par sa légèreté. En effet, cela s’explique par l’utilisation de kevlar pour une grande partie de la coque, autour d’un châssis tubulaire en acier. À cela s’ajoutent de la fibre de carbone et du plexiglas.

La mécanique n’est pas en reste puisque chaque composant a été optimisé. On trouve par exemple des culasses dans un alliage d’aluminium et de silicium mais aussi des soupapes creuses. De nombreuses pièces ont ainsi été empruntées à la compétition, si bien que la puissance de 478 chevaux se montre parfaitement dosée. Avec son rapport poids/puissance de 2,3 kg/cheval, la F40 n’est guère éloignée de la Bugatti Veyron (2,1 kg/cheval)… Le tout, desservi par une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports, avec la fameuse grille en H. Et quelle sonorité…

En plus, la répartition des masses étaient idéales, avec en plus un centre de gravité très bas. Mais surtout, la Ferrari F40 offre une ambiance unique en son genre. On fait clairement corps avec le moteur. Moteur qui est d’ailleurs placé juste dans notre dos. Il y a bien sûr une paroi qui assure (plus ou moins) l’isolation phonique mais qui fait aussi office de pare-feu en plus de rigidifier la caisse.

9. La production a été revue à la hausse

La Ferrari F40 est présentée officiellement le 21 juillet 1987, à Maranello. Cette supercar a immédiatement séduit. La production devait être limitée à 400 exemplaires… Mais les demandes ont explosé si bien que ce sont plus de 1 300 exemplaires qui ont finalement été produits, jusqu’en 1992 (1 311 pour être précis).

En 2019, un rassemblement de F40 fut organisé par la marque. Crédit photo : Ferrari.com

Les clients avaient la possibilité d’agrémenter l’habitacle de quelques options mais également de demander des réglages châssis spécifique. Enzo Ferrari n’a malheureusement pas pu profiter très longtemps de cette réussite puisqu’il décéda le 14 août 1988. Pour lui rendre hommage, la Ferrari Enzo fut dévoilée en 2002. Un modèle dont le Commendatore aurait sans doute été fier…

10. Seule une couleur fut proposée !

Les constructeurs automobiles proposent généralement plusieurs choix de coloris sur leurs voitures. Chez Ford, à une époque déjà lointaine, Henri Ford laissait un choix important à la seule condition qu’il s’agisse d’une peinture noire.

Pour la Ferrari F40, seul le Rosso Corsa fut proposé. Un choix qui permis d’uniformiser la production tout en ancrant bien l’image de cette supercar rouge. Par la suite, bon nombre d’exemplaires ont été repeint en noir, jaune, bleu et même en vert anglais. Sur le marché, on trouve toutefois une immense majorité d’exemplaires rouges. Enfin, quand il y a des Ferrari F40 à vendre bien sûr… La cote de la belle italienne se calcule désormais à plus de sept chiffres… La Ferrari F40 n’a donc pas fini de nous faire rêver.

Source
Ferrari.comAutomobile-sportive.comHisto-auto.com

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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