Au milieu des années ’90, Porsche a stoppé la production de ses modèles à moteur avant. Une ligne originellement prévue pour succéder à la 911… Mais on ne remplace pas une icône ! Peu de temps après, c’est finalement le Boxster qui a été créé. Un savoureux roadster à moteur en position centrale arrière, qui a constitué un véritable succès ! À cette époque, la marque allemande se porte au mieux puisqu’elle peut aussi compter sur son SUV à succès : le Cayenne. En 2004, la firme de Stuttgart a officialisé le lancement d’une nouvelle génération de Boxster : le type 987. Un nouveau modèle que nous avons eu le plaisir d’essayer dans sa version sportive S, d’une puissance de 280 chevaux. À l’approche des beaux jours, c’est un plaisir qui s’apprécie les cheveux au vent…
Fiche technique du Porsche Boxster S (987)
Dimensions | 4,33 x 1,80 x 1,30 mètres |
Poids | 1 345 kg |
Transmission | Propulsion |
Boîte de vitesses | Manuelle, 6 rapports |
Commercialisation | 2004 à 2006 |
Moteur | 3.2 litres atmo. 6-cylindres à plat |
Puissance | 280 chevaux à 6 200 tr/m |
Couple | 320 Nm dès 4 700 tr/m |
0 à 100 km/h | 5,5 secondes |
Vitesse maximale | 268 km/h |
Puissance fiscale | 19 CV |
Consommation mixte | 10,5 L/100 km |
Côte actuelle | ~ 32 000 € |
Le succès impressionnant du Boxster
Lorsque le Porsche Boxster de première génération (type 986) a été présenté, l’accueil fut très enthousiaste. Un petit roadster sexy, avec un moteur flat-6 en position centrale arrière, ça a tout pour plaire ! Sa ligne se voulait très contemporaine tandis que les optiques étaient joliment dessinées. La ligne était assez pure et de belles combinaisons de couleurs étaient de la partie. Même s’il n’était pas situé au même endroit, le moteur 6-cylindres à plat était directement tiré de la 911. C’était d’ailleurs pour le meilleur comme pour le pire puisque malgré une sonorité superbe et de belles performances, ce moteur a connu les fameux problèmes d’IMS ! Toujours est-il que la Porsche 911 type 996, dévoilée l’année suivante, reprenait le même faciès que le Boxster. En soit, ce n’était pas vraiment un problème car c’est une belle gueule… Mais cela a aussi créé un peu de confusion pour les néophytes.



La carrière du Porsche Boxster est belle ! C’était d’ailleurs le modèle d’entrée de gamme de la marque ! Commercialisé dès 1996, ce modèle a vite trouvé son public. Il faut dire que Porsche avait déjà bien tâté le terrain avec une réflexion débutée dès 1992 et le concept Boxster Concept de 1993 teasait déjà les grandes lignes et de nombreux détails. Toujours est-il que le petit roadster a trouvé son public rapidement. Assez vite, aux côtés du modèle “classique” à moteur 2.5 litres de 204 chevaux, il y a eu une version Boxster S dont la puissance était portée à 252 chevaux. La carrière du premier Boxster, le type 986 donc, s’est achevée en 2004, après un restylage réalisé en 2000.

Après avoir décoté pendant longtemps, la valeur de ce roadster est repartie à la hausse depuis plusieurs années déjà. D’autant plus qu’une seconde génération de Boxster a vu le jour ; le type 987.
Le Boxster 987, une évolution logique
Après huit ans de bons et loyaux services, le Boxster type 986 nécessitait une mise à jour. La 911 type 996 s’inscrivait dans cette même logique. Mais contrairement au Boxster, la 911 s’était offert un tout nouveau regard lors de son restylage, avec des phares plus affirmés. Toujours est-il que les nouveaux Boxster et 911, codés respectivement 987 et 997 sont présentés presque conjointement. Au Mondial de l’Automobile de Paris de 2004, les visiteurs ont pu découvrir un Boxster relativement proche du précédent, qui conserve sa ligne générale. On retrouve quelques similitudes par rapport à la “nouvelle” 911 d’époque mais le style s’en distingue assez nettement avec des phares plus étirés notamment et un pare-chocs avant redessiné.

On appréciera aussi les écopes latérales plus volumineuses, les nouveaux designs de jantes ou encore les feux arrière plus dynamiques. Pour autant, la recette reste la même ; elle est simplement améliorée subtilement. Pour autant, plus de 80 % des pièces sont intégralement nouvelles par rapport au précédent Boxster. Dès 2004, Porsche propose d’ailleurs deux versions. Il y a le Boxster “classique” dont la cylindrée passe à 2.7 litres et développe 240 chevaux. Et pour les plus téméraires, le Boxster S de 280 chevaux (et 3.2 litres) est de la partie. C’est justement cette dernière que nous avons eu le plaisir d’essayer pendant quelques heures. Un plaisir dont on ne se lasse pas !
Une version “S” qu’il fallait choisir !
Chez Porsche, il n’y a pas vraiment de mauvais choix… Mais certains choix sont plus recommandables que d’autres. Si vous envisagiez de vous offrir une Porsche Boxster type 987, il était préférable de prendre la version S. Outre un gain de 40 chevaux, cette version bénéficiait d’office des jantes alliage de 18 pouces, d’une double sortie d’échappement et d’une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports. Sur le modèle “classique”, la boîte mécanique n’en comptait que cinq. On pouvait cependant choisir, en option, la boîte de vitesses automatique Tiptronic. Notre exemplaire d’essai est un modèle phase 1, en version S, dans une configuration classique mais très élégante… Et surtout, elle a la fameuse boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ! Une transmission hautement savoureuse…



Le Porsche Boxster S type 987 est donc un petit roadster long de 4,32 mètres. Stricte deux-places, elle est le fruit d’un savant équilibre… La marque allemande devait en faire une version plus sportive sans pour autant faire de l’ombre à la 911. Le succès fut immédiat car la recette a tout pour plaire. Les lignes sont joliment dessinées, les ailes sont superbement galbées et il y a un petit aileron escamotable qui sert à la fois dans un but aérodynamique mais qui sert aussi d’aérofrein dès que nécessaire. Lorsque l’on accède à bord de ce roadster, on est directement mis dans l’ambiance : c’est une Porsche ! Tous les codes sont là.
Un moteur tellement savoureux !
Sur un Porsche Boxster, beaucoup sont surpris du fait que ce modèle dispose de deux coffres ! En effet, on peut loger des bagages et accessoires aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Cela s’explique par la position en centrale arrière du moteur. Pour l’équilibre des masses, c’est parfait… Mais pour l’entretien ou même pour espérer percevoir le flat-6, c’est une toute autre histoire. Notre version S s’offre donc le 6-cylindres à plat de 3.2 litres. Il bénéficie d’une amélioration pour délivrer 280 chevaux à 6 200 tr/m et 320 Nm de couple dès 4 700 tr/m. Vous l’aurez compris, il s’agit donc d’une version atmosphérique, pour notre plus grand plaisir. Ce moteur a été largement retravaillé pour optimiser la circulation de l’air, tout en conservant le refroidissement liquide. C’est un moteur particulièrement sonore et très agréable, relativement plein et qui s’apprécie pour ses envolées lyriques dans les tours…
Notre exemplaire, qui dispose de la boîte de vitesses manuelle, permet de profiter encore plus de l’expérience. Car outre le moteur, l’étagement de la boîte est une merveille absolue. Le levier est bien guidé et le ressenti mécanique est purement exceptionnel. Tout en étant relativement simple à conduire, le Boxster S se montre ultra plaisant. Porsche n’a reculé devant aucun obstacle pour rendre l’expérience toujours plus exceptionnelle. Par exemple, la pédale d’accélérateur n’est pas reliée mécaniquement au moteur. Ce guidage “sans fil” permet d’adapter l’ouverture du papillon des gaz en fonction du mode de conduite. Le rendu est juste bluffant ! Notre exemplaire de 2006 a parfaitement la santé et permet de rendre l’expérience encore plus incroyable.
Un châssis aux petits oignons !
Comme souvent chez Porsche, le châssis est une réussite. La marque a réussi à trouver un savant équilibre en faisant des choix intéressants. La caisse a été rigidifiée en torsion comme en flexion tandis que l’on retrouve des suspensions toujours aussi efficaces. Le PASM, optionnel, permet l’amortissement adaptatif et d’abaisser la caisse de 10 millimètres. Du côté des freins, on trouve quatre freins à disques de grands diamètres (318 mm à l’avant, 299 à l’arrière). Forcément, le freinage ne manque pas de mordant ! Porsche a également réussi à contenir le poids à vide à 1 345 kg. C’est plutôt raisonnable pour un roadster qui ne fait pas de compromis sur le confort !

Par ailleurs, le Boxster S type 987 dispose de série du système VarioCam, qui permet un calage variable de l’admission et des soupapes pour tirer le maximum du moteur dans les tours. L’ensemble châssis-moteur-boîte est vraiment très savoureux. Le châssis se montre à la fois très sécurisant et efficace. Il y a une vraie progressivité, ce qui permet de hausser progressivement la cadence, sans se mettre en danger, à la condition, bien sûr, de ne pas chercher à contredire les lois physiques. La direction est également très agréable. Sa démultiplication offre une bonne consistance et c’est très plaisant. Pour autant, le Boxster sait aussi se montrer très doux et souple, notamment en ville où la douceur règne. Mais dès qu’il faut élever le rythme, il vous suffit de monter dans les tours pour profiter des vocalises du moteur 6-cylindres…

L’intérieur du Boxster S type 987
Il est maintenant temps de monter à bord de notre Boxster S type 987. On prend place dans de confortables sièges baquets, assez enveloppants. Notre exemplaire dispose de pas mal d’options et notamment d’une belle sellerie en cuir noir. La finition est plutôt bonne dans l’ensemble. Il faut dire que Porsche a visé une véritable montée en gamme sur ce point, afin de pallier les reproches de la précédente génération. Les matériaux semblent rigoureux et sont agréables au toucher. L’espace à bord est restreint mais agréable. On trouve assez vite la bonne position de conduite. Sur la partie haute du tableau de bord, on trouve le pack Chrono sport qui apporte toute une panoplie d’équipement qui vont dans le sens du dynamisme.



Le levier de vitesses tombe parfaitement sous la main. La console centrale dispose de nombreuses commandes physiques et fait l’impasse sur un écran central. N’oublions pas que nous sommes sur une voiture de 2006 ! Le tout est très élégant et correspond pleinement aux standards de la marque. La position de conduite est d’ailleurs très agréable. On est assez proches du sol mais le confort est malgré tout très bon. Bref, on se sent vraiment bien ! Il ne reste plus qu’à décapoter pour profiter du soleil ! C’est là tout l’intérêt d’un cabriolet ! La clé s’insère à gauche. Un premier tour de clé puis un second et la magie opère : le flat-6 se met en éveil. Une sonorité très agréable à froid…

Bien sûr, la dotation intérieure peut varier très fortement d’un exemplaire à un autre. Des selleries colorées étaient notamment proposées. Notre exemplaire est assez sobre dans sa présentation mais il compense par une dotation assez bonne !
Bon, et sur la route ?
À Vesoul, nous commençons par sortir de la ville, à vitesse modérée bien sûr car les radars sont nombreux et il y a de la circulation. Sans monter dans les tours, le Boxster S est vraiment sage. C’est là toute la magie d’un moteur atmosphérique ! La ligne d’échappement monte petit à petit en température, en glissant de temps à autre des petits retours savoureux. Le levier de vitesses est une merveille absolue. Le ressenti très mécanique est juste exceptionnel et contribue fortement au plaisir de conduite. Petit à petit, la végétation remplace les habitations, nous commençons à hausser la cadence. Au-dessus de 4 000 tr/m, le Boxster se métamorphose. Le flat-6 s’exprime pleinement et délivre sa puissance maximale à 6 200 tr/m. La puissance de 280 chevaux lui convient d’ailleurs plutôt bien.

Avec le 0 à 100 km/h effectué en 5,5 secondes, on n’est pas collés aux sièges. Mais le plaisir de conduite est vraiment là. Dans les petits virages serrés, les transferts de masses se font très facilement et d’une manière très douce, c’est perturbant de facilité. Alors on se plaît à affiner les trajectoires tout en profitant de ce châssis sportif et accompli. L’admission variable apporte son charme en offrant encore plus de caractère à ce roadster. Ce Boxster S offre un feeling génial et procure des sensations qui mettent tous les sens en éveil. On se plaît à hausser le rythme, bien encouragés par la sonorité parfaite. Il est d’ailleurs possible de monter jusqu’à 7 000 tr/m pour profiter des vocalises mais cela ne doit bien sûr être fait qu’à chaud et sans en abuser !

L’équilibre des masses entre l’avant et l’arrière fait que l’arrière décrochera difficilement, ce qui est assez rassurant. Même dans les courbes serrées, cette Porsche surprend par son grip. Le train avant parvient à suivre et donne de bonnes remontées d’informations. Le tout se fait avec un niveau de confort assez bluffant. C’est très difficile de faire le moindre reproche à ce modèle car le compromis est véritablement génial. Par ailleurs, le PSM (Porsche Stability Management) est inclus de série sur la version S. Cette recette à l’ancienne est inlassable…
Faut vraiment la rendre ?

Il y a certaines voitures qui vous marquent plus que d’autres… Et ce ne sont pas toujours les plus puissantes ! Ce Porsche Boxster S type 987 de 2006 a été une véritable bonne surprise. C’est vraiment une machine 100 % plaisir qui impressionne par sa précision, son équilibre et ses performances. Son savoureux moteur 6-cylindres à plat de 3.2 litres participe pleinement à l’expérience. Au final, je n’ai pas grand chose à redire sur ce modèle. De là à parler de coup de cœur, il n’y a qu’un pas que je franchis volontiers. On ne pourra pas non plus reprocher la consommation, qui s’est élevée autour des 13 litres aux 100 kilomètres pour un usage mixte, plutôt dynamique. Dans les faits, il est possible de se stabiliser autour des 10 litres.

Lorsque l’on se rappelle que ce modèle était originellement l’entrée de gamme, on se dit que Porsche a quand même une sacrée maîtrise. Précisons que ce superbe exemplaire nous a sympathiquement été prêté par RS Selection. Ce service vous permet de louer des Boxster pour des balades d’une journée à une semaine. Vous pourrez notamment participer au RS Club et ainsi assister à une ou plusieurs sorties du club dans divers coins de la France. En plus, RS Drive propose les tarifs les plus bas du marché pour une Porsche ! Pour avoir plus d’informations à ce sujet, je vous invite à retrouver notre fiche de présentation de Sélection RS et de contacter l’équipe par mail à cette adresse.
Le mot de la fin
Aujourd’hui, il faut prévoir un budget d’environ 30 à 35 000 € pour s’offrir un joli Porsche Boxster S type 987 phase 1. Les modèles équipés de la boîte de vitesses manuelle sont les plus recherchés et on comprend pourquoi, tant le feeling est incroyable. Sur le marché de l’occasion, on trouve une grande diversité de modèles plus ou moins bien équipés. Sur ce point, nous vous conseillons vivement de commander un rapport MecaVin pour connaître la liste réelle des équipements et des options, surtout si c’est un modèle importé. Pour le reste, il ne vous reste plus qu’à profiter au maximum de ce roadster génial. Une vraie Porsche donc ! Encore merci à Bertrand et ses équipes pour cet essai fort appréciable !












Bel essai passion ! Les sensations ont l’air très sympa ! La sonorité du 6 à plat doit être envoûtante. Comme quoi pas besoin d’une voiture de 600 chevaux pour prendre du plaisir ! 🙂