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Skoda Enyaq iV 80 : le choix idéal pour les familles ?

En automobile, nous avons tous des préférences. Et naturellement, lorsqu’il s’agit de réaliser un essai, on a naturellement tendance à s’orienter vers ce qui nous plaît. Sur le papier, le Skoda Enyaq ne m’a jamais vraiment intéressé. Et c’est pourtant le modèle qui nous a été confié, le temps de quelques jours. Partons donc à la découverte de ce SUV 100 % électrique qui nous a surpris sur bien des points. Le plus impressionnant, c’est sans doute à quel point ce modèle a fasciné les passants. La raison est simple : notre exemplaire d’essai dispose de la fascinante calandre Crystal Face. On vous explique tout cela, et bien plus encore, dans cet essai complet du Skoda Enyaq iV 80.

Fiche technique du Skoda Enyaq iV 80

Dimensions4,65 x 1,88 x 1,62 mètres
Poids2 111 kg
TransmissionPropulsion
Boîte de vitessesAutomatique, 1 rapport
CommercialisationDepuis 2021
MoteurMoteur électrique synchrone à aimant permanent
Puissance204 chevaux
Couple310 Nm
0 à 100 km/h8,5 secondes
Vitesse maximale160 km/h
Puissance fiscale5 CV
Consommation mixte16,1 kWh/100 km
Prix du neufdès 53 190 € (version 80)
environ 66 000 € (notre exemplaire)

Skoda Enyaq : un SUV de plus dans la gamme ?

Il y a encore 20 ans, la gamme Skoda était assez sinistre et sans audace. Depuis quelque temps déjà, Skoda est devenue tendance, avec une vraie montée en gamme et des styles bien plus affirmés. Surtout, la marque tchèque continue d’entretenir un positionnement intéressant, en tant que constructeur de voitures familiales. Tirant parti de la force du groupe Volkswagen, Skoda a développé une gamme complète de SUV qui a été complétée dès 2020 par l’Enyaq iV. C’est le premier SUV 100 % électrique de la marque. Calqué sur la base technique du Volkswagen ID.4, celui-ci est pourtant produit dans l’usine historique de Mladá Boleslav, en République Tchèque, au nord-est de Prague.

Dès 2019, Skoda présentait le Vision iV Concept. Ce prototype donnait ses lignes fortes au futur Enyaq de série et plus particulièrement à la version coupé arrivée en 2022. La gamme de SUV Skoda était alors composée du SUV urbain Kamiq, du SUV familial Karoq et du vieillissant Kodiaq, capable d’accueillir jusqu’à 7 personnes. La plateforme technique MEB permet aux constructeurs du groupe Volkswagen de composer une gamme électrique, depuis une base existante modulaire. Nommée MEB, celle-ci accueille logiquement le Skoda Enyaq iV, au même titre que son cousin, le Volkswagen ID.4. Une économie d’échelle qui a permis de développer rapidement une offre électrique complète… pour les compactes et SUV du groupe ! D’ailleurs, la berline Skoda Octavia pourrait également passer à l’électrique.

L’opération séduction de Skoda

Long de 4,65 mètres, le Skoda Enyaq iV (le iV est facultatif) séduit par son design fort. La marque tchèque a opéré un travail de design complexe afin de véritablement se démarquer et d’y apporter de nouveaux codes. C’est donc un dessin fort, qui marche bien. Notre exemplaire d’essai, sympathiquement confié par Skoda France, arbore la finition haute Sportline et s’habille du joli Gris Arctic (option à 635 €), combiné aux grandes jantes alliage de 21 pouces noires à dominante noire, nommées Supernova. Autant dire que cette configuration en met plein les yeux. Sur le configurateur, ce gris paraît assez terne. Dans la réalité, c’est une teinte complexe et très élégante, mariage d’un bleu clair et d’un vert eau, avec beaucoup de reflets. Cela met donc particulièrement en valeur l’Enyaq.

Ce qui frappe, c’est la calandre Crystal Face, composée de 130 LED. Celle-ci est présente en option, au sein du pack Advanced Sportline, facturé à 2 300 €. Cette calandre dispose d’un éclairage. En roulant, les bandes verticales sont illuminées, ce qui donne un côté très futuriste. Mais surtout, lorsque la voiture démarre ou s’arrête, une animation s’enclenche. Cela hypnotise littéralement les piétons alentours ! On appréciera aussi les superbes optiques avant à LED, avec fonction Matrix. Non seulement c’est très esthétique mais l’éclairage est purement exceptionnel de nuit. Les lignes de l’avant sont assez équilibrées et résolument sportives. Les arêtes sont nombreuses et les traits sont acérés. Le capot est doublement nervuré, ce qui renforce ce côté musclé. On valide. La finition Sportline de notre exemplaire est encore plus sportive dans sa présentation avec des boucliers spécifiques, notamment.

Un SUV bien dans l’air du temps !

Au niveau du profil, le Skoda Enyaq iV est assez athlétique. Notre exemplaire dispose des grandes jantes optionnelles de 21 pouces. Celles-ci renforcent la sportivité de la ligne. On notera les épais bas de caisse, peints sur notre exemplaire, qui contribuent au dynamisme. Le vitrage est élégant, avec des volumes bien dessinés. Même chose pour la ligne de caisse, joliment ceinturée. Plus on observait cet Enyaq, et plus on arrive à lui trouver de jolies lignes. Dans les faits, il faut vraiment une couleur claire et métallisée pour apprécier le travail des designers. Cependant, tout n’est pas idyllique et l’on peut rapidement bloquer sur les freins à tambour à l’arrière. Un élément habituellement réservé aux petites voitures faiblement motorisées. Malgré la laideur des tambours, ces derniers ont un intérêt autre qu’une radinerie du groupe Volkswagen.

À l’inverse, l’arrière est plus classique. On trouve un spoiler de toit qui se prolonge assez loin et qui donne un arrière très profilé. Pour autant, notre exemplaire est la version “classique “de l’Enyaq et non pas le dérivé coupé arrivé peu de temps après. On appréciera le dessin des optiques arrière ainsi que le lettrage, passé en noir. Le bouclier est plutôt simple dans sa forme tandis que l’espace dédié à la plaque d’immatriculation est joliment incurvé. Ça fonctionne bien même si l’arrière se montre plus classique que l’avant. Notre exemplaire dispose du toit panoramique mais quelques équipements manquent à l’appel, comme le hayon électrique. Cela est dû aux différentes pénuries qui sévissaient lors de notre essai.

Le positionnement du Skoda Enyaq

Avant tout, le Skoda Enyaq se positionne comme un SUV familial, un segment très prisé par les familles. Long de 4,65 mètres, c’est donc un gabarit dans la fourchette plutôt haute mais qui se cantonne à offrir cinq places seulement. Chez Skoda, pour voyager à sept, il faut faire le choix du Kodiaq. Mais surtout, l’Enyaq nourrit de fortes ambitions pour la marque, qui dispose de tout l’attirail pour développer rapidement une offre électrique. Les plus observateurs noteront que tous les SUV Skoda se terminent par la lettre “Q”. Je ne sais pas quoi faire de cette information, mais il m’a semblé bon de vous la partager. La vocation familiale de l’Enyaq est indéniable d’autant plus que ce SUV multiplie les bonnes idées à bord pour rendre à la vie à bord plus agréable. Il propose notamment un volume de coffre de 585 litres, idéal pour les excursions en famille.

Aussi, il faut souligner le design plutôt chic, qui s’inscrit pleinement dans ce qui est proposé sur le segment premium. La marque assume pleinement cette carte, en proposant notamment des noms élégants à ses ambiances intérieures : Suite, Lounge, Lodge ou Loft. Chacune correspond à une ambiance intérieure. Car oui, on peut s’offrir un intérieur coloré sur l’Enyaq… À la condition de ne pas choisir la finition Sportline, qui impose une sellerie noire, mêlant cuir et alcantara. Pas simple la vie… Toujours est-il que le positionnement de l’Enyaq est intéressant. Il suscite des questions, de l’intérêt et même de l’envie. À vrai dire, on ne s’attendait pas vraiment à cela de prime abord.

À bord du Skoda Enyaq

Déjà, l’ambiance intérieure de l’Enyaq est très agréable. La présentation est moderne, élégante bien qu’un peu terne. On découvre un habitacle généreux, avec beaucoup d’espace, des sièges bien enveloppants, des ajustements propres sur la partie haute ou encore une instrumentation entièrement numérique, qui prend le nom de Digital Cockpit. Celle-ci concentre toutes les données de conduite, en complément de l’affichage tête-haute. Pas révolutionnaire, mais pratique et bien pensée. Skoda soigne ses occupants en proposant notamment un éclairage au sol lorsque vous ouvrez les portes et même un parapluie est rangé dans la porte conducteur. C’est chic. La console centrale est relativement large mais l’espace aux jambes est bon. À l’arrière, même traitement, deux personnes seront à leur aise, une troisième devra composer avec une console centrale qui se prolonge assez loin.

L’assise est bonne, surtout à l’avant avec un très bon maintien. On appréciera aussi l’éclairage d’ambiance personnalisable, qui renforce le côté premium. Les ajustements sont bons dans l’ensemble, tout comme la sellerie, joliment surpiquée. Le toit panoramique apporte juste ce qu’il faut en luminosité. C’est clairement une option que nous vous recommandons. On trouve encore de nombreuses commandes physiques, ce qui n’est pas un mal. Quant au système multimédia, il s’affiche sur un écran tactile de 13 pouces, avec une bonne résolution et une réactivité agréable. L’ergonomie est bonne mais elle demande un vrai temps d’adaptation pour trouver certaines commandes.

Nul besoin de chercher le bouton de démarrage. Poser ses fesses sur le siège conducteur suffit à mettre en éveil l’Enyaq. Pour l’éteindre, c’est la même chose. Il suffit de se lever. C’est un peu déroutant au début mais on y prend vite goût ! Un habitacle qui tient ses promesses donc.

Le moteur du Skoda Enyaq iV 80

Avant tout, il faut savoir que le Skoda Enyaq iV est proposé avec plusieurs motorisations. Notre exemplaire d’essai est le cœur de gamme : la version 80, d’une puissance électrique de 204 chevaux. Nous avions eu l’opportunité d’avoir le modèle 80X de 265 chevaux mais la configuration colorée de ce dernier nous plaisait moins. Récapitulons brièvement les différentes versions proposées au catalogue par Skoda.

VersionPuissanceTransmissionBatterieAutonomiePrix
Enyaq 50148 ch.Propulsion52 kWh366 km39 990 €
Enyaq 60179 ch.Propulsion58 kWh397 km46 150 €
Enyaq 80204 ch.Propulsion77 kWh544 km53 190 €
Enyaq 80X265 ch.Intégrale77 kWh521 km55 460 €
Enyaq RS299 ch.Intégrale77 kWh517 km62 500 €

Notre version d’essai constitue donc un milieu de gamme idéal sur le papier. C’est celle qui offre la meilleure autonomie, tout en apportant une puissance confortable : 204 chevaux et 310 Nm de couple. Aussi, la plateforme MEB a une architecture propulsion. Ce sont donc les roues arrière qui passent la puissance au sol sur notre version 80. Les versions supérieures disposent de la transmission intégrale (4×4). Il faut noter que notre exemplaire dispose d’un unique moteur électrique, situé à l’avant et que nous disposions de la plus grosse batterie : celle de 82 kWh, mais 77 kWh utiles. Cela permet jusqu’à 544 kilomètres d’autonomie. C’est clairement honnête.

Alors bien sûr, en matière de performance pure, on n’est clairement pas collés au siège, mais ce n’est pas la vocation de l’Enyaq. Le 0 à 100 km/h en 8,6 secondes ne décoiffe pas, même si le couple immédiat de l’électrique permet de réaliser des départs canon. Le principal reproche que l’on pourra adresser à l’Enyaq iV 80, c’est qu’il est affiché à plus de 47 000 €. Cela vous empêchera l’obtention du bonus écologique. Toutefois, cette version a pourtant tout du parfait compromis.

Au volant de l’Enyaq iV 80 de 204 chevaux

Comme souvent avec les voitures électriques, la douceur est appréciable, au même titre que le silence. Bien que le gabarit soit complexe à aborder les premiers mètres, on s’y habitue assez vite même si les petites rues parisiennes peuvent être une source de stress. Heureusement, le rayon de braquage est excellent. L’avant, plutôt plongeant, demande un temps d’adaptation pour appréhender l’espace disponible devant.

Assez vite, on remarque la bonne insonorisation, qui donne l’impression d’être dans un cocon. Les bruits de roulement, quant à eux, se font entendre assez vite mais c’est quelque chose d’assez fréquent pour un SUV qui dépasse les deux tonnes. Si l’accélération est “classique”, les reprises sont globalement correctes, à la condition de ne pas s’attendre à quelque chose de sportif. Le frein moteur régénératif s’apprécie grandement, d’autant plus que son intensité dépend de la circulation, analysée en temps réel par le système d’assistance de conduite Travel Assist.

Les trajets se font facilement, avec le système Skoda Connect qui indique les points de recharge disponibles à proximité, avec même la capacité de charge proposée pour chacun. C’est donc plutôt pratique pour planifier efficacement les trajets. En matière de confort, rien à signaler : c’est tout à fait convenable grâce à l’amortissement piloté qui équipe notre exemplaire. La batterie, qui pèse tout de même 500 kg, prend place sous le plancher, ce qui abaisse le centre de gravité. Dès lors, le poids ne se ressent pas tant que ça. La direction est également plutôt légère. Au volant, pas d’émotion particulière donc. L’Enyaq iV fait le travail, rigoureusement sans émotion particulière. Quel que soit le type de route, on a vraiment un sentiment de sécurité. Les nombreuses aides à la conduite et l’analyse de la route en temps réel renforcent ce sentiment.

Les jantes de 21 pouces qui équipent notre exemplaire n’altèrent que très peu le confort, qui reste largement acceptable. L’amortissement, même sur chaussée dégradée, est tout à fait correct. Le freinage est également bon malgré les freins à tambour. D’un beau diamètre, ceux-ci s’expliquent par le fait que le freinage régénératif permet de ne pas solliciter beaucoup les freins, surtout ceux de l’arrière. Alors oui, des freins à tambour, c’est très laid mais cela fait largement le travail. Reste qu’en termes d’image, cela fait assez cheap et c’est dommage.

Et pour recharger la Skoda Enyaq iV 80 ?

Le Skoda Enyaq iV 80 est donc proposé avec une unique batterie de 82 kW, dont 77 kW utiles. L’autonomie de 547 kilomètres dépend bien sûr du type de parcours et de la conduite. Dans les faits, nous avons davantage été autour des 400 kilomètres, en mixant les types de parcours. Sans surprise, l’autoroute est l’ennemie jurée des voitures électriques. L’autonomie fond littéralement et force à réduire la vitesse. L’autonomie peut alors rapidement être divisée par deux. La consommation est donnée, en cycle mixte, à 16,1 kWh/100 kilomètres, ce qui est correct par rapport au gabarit.

Pour la recharge, ce SUV intègre de série un connecteur Type 2 qui permet la recharge accélérée AC à 11 kW. Le Combo CCS est disponible pour la charge rapide DC, jusqu’à 125 kW. Comptez 4 h 15 pour passer de 20 à 80 % de charge sur une borne à 11 kW et seulement 0 h 27 depuis une borne à 150 kW. C’est donc plutôt honnête même si nous déplorons toujours un réseau de recharge trop souvent mal en point, avec des bornes très dégradées ou tout simplement en panne.

Équipements de série

Optiques à LED avec animationsDigital Cockpit
Jantes alliage 20 poucesSièges avant réglables électriquement
Kit esthétique SportlineSmartlink sans fil (Apple CarPlay et Android Auto)
8 haut-parleursPeinture opaque bleu Energie
Caméra de reculSellerie cuir/alcantara

Principales options

Peinture métallisée Gris Arctic, Gris Argent, Blanc Lune, Bleu Racing ou Noir Magic (635 €)Peinture métallisée Rouge Velvet ou Orange Phoenix (1 055 €)
Jantes alliage Supernova 21″ (1 540 €)Pack Advanced Sportline (2 300 €)
Pack Transport (380 €)Pompe à chaleur (1 100 €)
Toit ouvrant panoramique (1 050 €)Crochet d’attelage électrique (990 €)
Filet de séparation dans le coffre (200 €)Jantes alliage 20″ noires (0 €)

Le mot de la fin

Le Skoda Enyaq iV 80 tient ses promesses. Ce SUV électrique se montre accueillant, chic et agréable à conduire. Plutôt bien positionné en matière de prix, il séduit par sa dotation riche et son grand niveau de confort. Nous avons été agréablement surpris par les regards appuyés déclenchés par cette calandre lumineuse. Quant à la finition Sportline, elle permet d’apporter plus de caractère et d’équipement à ce SUV. Alors pourquoi s’en priver ? Malheureusement, il faudra faire une croix sur le bonus écologique, qui aurait pu permettre d’alléger le budget. Sinon, il faudra vous tourner vers une motorisation plus faible. Si la puissance n’est pas une priorité, alors vous y trouverez sans doute votre compte.

Notre avis sur le Skoda Enyaq iV 80

dès 53 190 €
5.8

Niveau de satellisation

5.0/10

Feeling

9.0/10

Provocation d'acouphènes

3.0/10

Nécessité de vendre un rein

6.0/10

On a aimé...

  • Design affirmé
  • Niveau d'équipement
  • Technologies embarquées
  • Confort

Ça nous a déplu...

  • Freins à tambour à l'arrière
  • Pas éligible au bonus écologique

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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