En décembre 2024, DS Automobiles a officialisé sa dernière création : le N°8. On ne parle pas d’un parfum de luxe mais bel et bien d’un SUV 100% électrique qui casse les codes, en s’affranchissant de certaines habitudes prises par les concurrents. La marque nous a convié en Suisse pour nous permettre de prendre les commandes de plusieurs versions. Nous avons eu l’occasion d’essayer plus longuement la version la plus haute, dont les deux moteurs électriques développent une puissance cumulée de 350 chevaux. Hors des sentiers battus, ce DS N°8 interpelle et propose une expérience différente. À vrai dire, j’ignore toujours si j’ai envie d’avoir (ou non) ce modèle dans mon garage. Ce qui est certain, c’est que c’est un essai que je ne suis pas prêt d’oublier. Sans plus attendre, on embarque à bord du dernier-né de chez DS Automobiles !
Fiche technique de la DS N°8 AWD 350
| Dimensions | 4,82 x 1,90 x 1,58 mètres |
| Poids | 2 289 kg |
| Transmission | Intégrale |
| Boîte de vitesses | Automatique, 1 rapport |
| Commercialisation | Depuis 2025 |
| Moteur | 2 moteurs électriques (un par essieu) |
| Puissance | 350 chevaux |
| Couple | 509 Nm |
| Batterie | 97,2 kWh |
| Autonomie | 688 kilomètres |
| Consommation mixte | 16,6 kWh/100 km |
| 0 à 100 km/h | 5,4 secondes |
| Vitesse maximale | 190 km/h |
| Prix | Dès 74 600 € |
Audace & tradition
L’histoire de DS n’est pas un long fleuve tranquille. Elle puise son origine dans les années ’50 lorsque Citroën remplace la Traction… par la DS ! C’était alors une grande berline au style futuriste, qui a multiplié les innovations. Au fil des années, c’est même devenu une icône, ce qui fera d’elle une voiture présidentielle, à plusieurs reprises.
Sa faculté à rouler avec les pneus crevés a même sauvé la vie au général de Gaulle lors de l’attentat du Petit Clamart, en 1962. L’histoire de la DS a pris fin en 1975, après 20 ans de production tout de même, avec un nouveau chapitre : CX. Toujours très attachée à son histoire, la marque aux chevrons a ressuscité DS sous la forme d’une citadine premium : la DS 3. Une gamme se développa assez vite, ce qui légitima la transformation de DS Automobiles en tant que marque à part entière, à partir de 2015.


En 10 ans, DS Automobiles a relevé de nombreux défis, parvenant à séduire par ses inspirations littéraires, culturelles, son amour des belles matières et un certain sens du raffinement. Au fil du temps, les DS ont gagné en maturité. Naturellement, la marque a bien tenté de revenir sur son segment originel : celui des routières. Aussi excellente soit-elle, la DS 9 se destinait au marché chinois, ce qui a justifié sa fabrication sur place. En Europe, cela a malheureusement été un échec… Son remplacement plus ou moins direct est désormais assuré par cette DS N°8. Tirant son inspiration de différents univers, la nouvelle venue prend la forme d’un crossover, à mi-chemin entre le SUV et la berline. Si son nom évoque l’univers de la parfumerie de luxe, nous avons rapidement compris que la marque française a de belles ambitions…
La DS N°8 questionne…
Lorsque l’on nous sommes arrivés en Suisse, deux grandes rangées de DS N°8 nous attendaient. Notre choix s’est assez vite porté sur la finition Jules Verne, limitée dans le temps, associée à la motorisation électrique de 350 chevaux ; c’est le fleuron de la gamme. On découvre alors un modèle assez volumineux, qui s’étend sur 4,82 mètres de long, pour 1,90 de large et 1,58 de haut. Cela lui donne un profil à mi-chemin entre la berline et le SUV. Ce n’est pas désagréable. Même si la plateforme STLA Medium est similaire à celle du dernier Peugeot E-3008, les proportions (comme la ligne) n’ont rien en commun. Commençons par évoquer le design de cette nouveauté. Avant tout, le « numéro » qui précède le chiffre 8 donne un côté précieux que l’on retrouve au niveau de la présentation du modèle, le raffinement est rapidement perceptible, évoquant une célèbre fragrance de la maison Chanel.

Au niveau de la face avant, nous sommes sur une construction entièrement nouvelle, qui inaugure de nouveaux codes stylistiques. Nommée Luminascreen, cette calandre s’illumine avec élégance dès le second (et dernier) niveau de finition nommé Étoile. Inspirée par le concept DS Aero Sport Lounge, cette DS N°8 tire son inspiration de plusieurs modèles avant-gardistes de chez Citroën, comme la SM ou la DS. Sans avoir une approche passéiste, cette nouveauté impressionne assez vite. Sceptique en photo, j’ai davantage apprécié le rendu du modèle en l’ayant face à moi. On remarque aussi rapidement le travail aérodynamique accompli puisque le Cx est de seulement 0,24… Un score de voiture sportive contemporaine ! On remarquera aussi les DS Lightblade (les feux de jour) avec une jolie signature en V qui renforcent le côté statutaire. C’est bien équilibré.

Autre élément stratégiquement intéressant : le fait de proposer une carrosserie bi-ton. En option, il est possible d’avoir le capot et le toit en noir nacré. Les références automobiles de luxe ne manquent pas lorsque l’on pense à ce type d’agencement coloré. On pourra citer Bentley, Rolls-Royce ou encore Maybach… La ligne de caisse de la N°8 est bien dessinée, avec des traits à la fois simples et épurés. Nous avons une caisse bien cintrée et un vitrage assez haut, qui expose joliment les volumes… C’est agréable à regarder.
La DS de la maturité ?
Durant cette session d’essais organisée pour la presse, nous avons eu le plaisir d’échanger avec les équipes DS, notamment Vincent Lobry, responsable design Couleurs, Matières et Finitions chez DS Automobiles, qui nous a parlé du choix des matériaux, des inspirations : c’était passionnant. Cette même rigueur se perçoit à différents endroits de la voiture, tout en composant avec des contraintes aérodynamiques sévères. Et justement, chaque élément a été optimisé dans le but d’avoir un impact significatif sur l’autonomie. Ces différents gains permettent d’atteindre une autonomie maximale de 750 kilomètres pour la version Grande Autonomie de 245 chevaux, avec la grande batterie de 97,2 kWh. Ci-dessous, voici un aperçu des différents appendices esthétiques et leur impact mesuré sur l’autonomie électrique de la DS N°8.
| Élément de style | Autonomie cycle WLTP | Autonomie sur autoroute |
|---|---|---|
| Volets mobiles avant | + 18 km | + 22,5 km |
| Becquet | + 12 km | + 15 km |
| DS Lightblade avant | + 8 km | + 10 km |
| DS Lightblade arrière | + 4 km | + 5 km |
| Jantes aéro | + 4 km | + 5 km |
| Soubassements carénés | + 14 km | + 18 km |




À l’arrière, la DS N°8 offre un pavillon fuyant, construit autour de belles optiques qui affichent un motif en écaille très raffiné. Le lettrage est assez imposant mais c’est bien dosé avec toujours une inspiration portée par les maisons du luxe. Le nom du modèle est placé subtilement en dessous tandis que les versions dotées de la transmission intégrale sont complétées par un discret sigle « AWD ». Notre exemplaire, en finition Jules Verne, dispose d’une couleur qui permet de bien apprécier les lignes du modèle : le Cristal Pearl. Sobre d’apparence, elle révèle les lignes et une pureté générale…
Dans cette optique, les poignées des portes arrière ont été intégrées dans les montants C, tandis qu’un insert couleur carrosserie vient habiller l’ensemble. Les jantes de 21 pouces remplissent bien les ailes, avec un design contemporain et chic. Ce qui perturbe le plus, c’est ces dimensions assez inhabituelles qui ne permettent pas d’identifier formellement un SUV, il y a toujours une certaine forme d’ambiguïté intelligente qui empêchent de mettre trop rapidement la DS N°8 dans une case.

Aussi, la DS N°8 s’inspire massivement du concept-car Aero Sport Lounge. Les lignes ciselées et incisives en dérivent directement… Et ça passe plutôt bien ! Les équipes ont réussi à aboutir sur un profil chic et sport, malgré de grandes dimensions, à commencer par un empattement de 2,90 mètres. Pourtant, on ne pourra pas reprocher un manque d’agilité à ce modèle, c’est même tout l’inverse ! À titre personnel, j’aime beaucoup cet équilibre avec un visuel lisse et des jeux de lumière savamment étudiés qui mettent bien en valeur ces lignes complexes… La DS N°8 trouve donc assez facilement sa place dans la gamme sans pour autant faire de l’ombre au DS 7…
À bord de la DS N°8 Jules Verne
« Ah, tu vas essayer la DS avec le volant bizarre » : cette phrase, nous l’avons beaucoup trop entendue. Il est vrai que ce volant a quatre branches peut interloquer puisqu’il casse les conventions. Son inspiration semble maritime mais quid de l’ergonomie ? Avant même d’aller plus loin, je vous rassure sur ce point : la prise en main est excellente. Les mains se placent naturellement sur son pourtour, c’est vraiment super agréable. Lorsque l’on accède à bord, l’effet « Wahou » est bien là ! Nommée Jules Verne, la finition de notre DS N°8 d’un jour met dans l’ambiance… On découvre alors un intérieur résolument haut de gamme, qui s’ouvre sur un intérieur bleu, avec les emblématiques sièges en cuir Nappa avec le motif Bracelet. C’est vraiment très beau. On remarque rapidement aussi la console centrale suspendue avec un revêtement en aluminium gravé : c’est très élégant.
Sur les contreportes, c’est l’effervescence. De grandes plaques en aluminium étendent visuellement la planche de bord. L’ensemble est découpé au laser pour accueillir le système audio Electra 3D de Focal. Cela en fait de superbes pièces… Ces éléments dissimulent des poignées qui vous serviront à fermer la porte. Les revêtements sont somptueux avec des motifs inspirés par les œuvres du célèbre écrivain. Les revêtements sont agréables au toucher avec une vraie recherche formelle. Alors bien sûr, tout n’est pas parfait. Et même si la plateforme STLA Medium du Peugeot E-3008 a été reprise, on trouve encore quelques plastiques granuleux en partie basse, des ajustements pas toujours très égaux et des aérateurs extérieurs en plastique peu flatteurs. Mais dans l’ensemble, c’est tout de même cossu et les codes du premium sont bien là. ALors on ferme volontiers les yeux sur quelques petites choses.




D’ailleurs, il suffit de s’installer à bord pour apprécier immédiatement le degré de raffinement voulu par la marque. On perd le chronographe BRM sur la planche de bord, jugé pas nécessaire. Mais DS Automobiles n’a pas tourné la page de l’horlogerie pour autant. Elle a nous d’ailleurs convié en Suisse, à l’Hôtel des Horlogers ; c’est tout un symbole ! L’immense toit panoramique innonde de lumière ce bel habitacle tandis que de beaux motifs viennent l’agrémenter. C’est vraiment chic et on s’y sent bien. D’ailleurs, le choix des matériaux n’a pas été laissé au hasard. Vincent Lobry (responsable CMF chez DS), nous a expliqué chaque choix de matière opéré, en fonction des finitions. Une page de présentation du DS Studio Design lui est d’ailleurs consacrée.

Dès la finition Pallas, le responsable du design mentionne « avoir une expression de DS assez forte dès cette première finition », en soulignant certains détails de nacre. Cette même rigueur s’apprécie sur les intérieurs optionnels beige, marron ou bleu. Concernant les matériaux, on retrouve même de la marqueterie de paille, travaillée soigneusement, en plus d’un cuir Nappa véritable, issu de l’industrie agro-alimentaire. La question du confort était bien sûr au cœur des préoccupations. DS a opté pour l’Alcantara sur la partie centrale de certains sièges pour améliorer la ventilation. On retrouve aussi certains gimmicks, comme le point-perle, qui permet d’avoir une finition très chic. Les équipes ont vraiment pris plaisir à aller le plus loin possible dans le raffinement, en travaillant avec des artisans français…
Le luxe à la Française ?
Même si l’approche de DS Automobiles tient du luxe, elle se positionne pourtant dans les standards du segment premium. Alors que beaucoup de ses concurrents se contentent d’intérieurs sombres, la DS N°8 peut être agrémentée d’intérieurs colorés et cela fait vraiment plaisir à voir. L’intérieur bleu a vraiment du cachet mais nous avons aussi beaucoup apprécié l’habitacle blanc et bleu ainsi que le beige… De très belles configurations qui renforcent le côté chic et qui participent à l’expérience de conduite. Notre finition Jules Verne met bien à l’honneur le savoir-faire de la marque.

À bord de cette DS N°8, il se passe vraiment quelque chose, bien loin de l’austérité germanique. À l’avant, on apprécie cette console centrale qui tombe bien sous la main et qui donne accès à un chargeur à induction bien placé. En-dessous, on trouve un rangement coulissant bien pensé. On trouve facilement la bonne position de conduite, il y a de la place, sans cette sensation de confinement comme à bord du Peugeot 3008, avec cette épaisse console centrale qui « isole ». Nous avons davantage la sensation d’une voiture pensée pour la famille, qui laisse de la place, qui ne confine pas.

Bon, aux places arrière, la place est généreuse aussi mais l’espace aux jambes pourrait être meilleur. De même, le pavillon fuyant rend le second rang un peu moins confortable, surtout pour le passager central. La bonne astuce est d’avoir le toit panoramique, qui donne davantage d’espace aux grands gabarits. Côté coffre, c’est tout à fait correct avec un volume de 620 litres pour les versions en traction et 580 litres pour notre version dotée de la transmission intégrale. Ce coffre impressionne par sa profondeur ! En revanche, pas de frunk1 à l’avant, la marque n’a pas jugé intéressant d’implanter un petit espace de rangement sous le capot avant.




On se plait à admirer les différents détails, comme les panneaux de porte gravés, en Alcantara, avec des motifs découpés au laser, dans une belle teinte teinte Beige Terre de Cassel. Là encore, c’est une référence au roman de l’exploration lunaire de Jules Verne. Les différents détails et symboles font toute la différence surc ette finition. D’ailleurs, nous avons fait le choix de la finition Jules Verne car nous la trouvions particulièrement aboutie et raffinée, avec une sellerie originale et colorée. Chaque année, DS Automobiles dévoile une nouvelle collection thématique, ce sont souvent des versions très réussies…
Et côté numérique ?
Il fut un temps où DS Automobiles envisageait de se passer d’écrans à bord de ses véhicules. Cela n’est plus à l’ordre du jour, d’autant plus que tradition et technologie peuvent cohabiter, à la condition de trouver un sain équilibre. Sur la planche de bord, on découvre alors un double écran. Celui d’instrumentation à une présentation plutôt sobre qui vous donnera accès à tous les paramètres inhérents à la conduite : la vitesse, le niveau d’énergie, les indications… Celui au centre dispose d’une belle diagonale de 16 pouces, avec un format très horizontal. Vous pourrez agencer vos widgets comme bon vous semble, comme sur votre smartphone. Rien de vraiment révolutionnaire sur la forme mais c’est assez réactif et agréable, avec le système Iris System 2.0 assez bien organisé. L’interface a toutefois été bien retravaillée pour s’inscrire pleinement dans l’ADN de cette DS N°8 : c’est cohérent et ça marche bien !

Bien sûr, vous aurez accès à Android Auto et Apple CarPlay sans fil. L’intelligence artificielle ChatGPT est aussi présente. Elle pourra vous accompagner et répondre à vos questions en tout genre. Elle peut interagir avec certains équipements de la voiture mais nous sommes convaincus que de futures évolutions permettront d’aller encore plus loin. La fluidité nous a semblé un peu meilleure que sur d’autres productions Stellantis. Le tout s’inscrit avec un joli cadre, qui reprend les motifs des contreportes. Là encore, les jeux de texture sont vraiment sympas !
Autre technologie intéressante, il y a le système Hi-Fi Electra 3D développé par Focal. L’installation comprend un caisson à l’arrière et ajoute 14 haut-parleurs répartis partout dans la voiture. J’ai été littéralement bluffé par la qualité sonore. Quelle que soit la place que l’on occupe à bord de la voiture, nous avons un son parfaitement restitué, qui donne l’impression d’assister à un concert… C’est vraiment une expérience à vivre… Cet équipement est indispensable pour les mélomanes. C’est de série sur la finition Jules Verne et en option sur la finition Étoile à 2 500 € (Pack Confort Absolu).
La DS N°8 : SUV mais pas trop…
La DS N°8 repose donc sur la plateforme STLA Medium, au même titre que beaucoup de SUV électrifiés du groupe Stellantis. S’il est possible de choisir ce modèle en traction, nous avons davantage été séduits par cette version dotée de deux moteurs électriques. Elle constitue logiquement le haut de gamme mais se paye au prix fort : 80 300 € hors options pour notre modèle Jules Verne. Ça pique un peu… Pour ce prix, vous aurez d’office la grande batterie de 97,2 kWh tout de même, qui promet jusqu’à 688 kilomètres d’autonomie. Elle est produite par ACC, en France et dispose de 12 modules, avec une densité énergétique de 264 Wh/kg. Pour l’anecdote, la DS N°8 dotée de la petite batterie fait appel à des cellules BYD pour le moment, mais elle basculera prochainement aussi chez ACC.
La transmission intégrale est reconstituée électroniquement du fait que nous avons un moteur à l’avant et un second à l’arrière, ce qui légitime le nom de AWD (All Wheel Drive) pour qualifier ce fleuron. Naturellement, elle prend place sous le plancher, ce qui abaisse le centre de gravité. Cette version à deux moteurs apporte d’office la DS Active Scan Suspension. Cette suspension pilotée analyse l’état de la chaussée en temps réel grâce à une caméra placée sur la partie haute du pare-brise. Avec les différents capteurs et les trois accéléromètres, l’amortissement s’adapte en temps réel. N’oublions pas les fondamentaux : une DS, ça a toujours été l’allégorie du confort !
La puissance totale cumulée des deux moteurs atteint donc les 350 chevaux, pour 509 Nm de couple. De manière éphémère, un système permet même d’avoir un surplus de puissance lors d’une forte sollicitation. Pour cette version intégrale, on grimpera à 375 chevaux. Pas mal ! Mais n’espérez pas avoir une sportive entre les mains pour autant. Le 0 à 100 km/h s’effectue en 5,4 secondes… C’est franc mais encore insuffisant pour vous coller au siège. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment la philosophie du modèle
De même, le moteur arrière n’est pas actif de manière permanente, dans le but de réduire la consommation électrique. Il n’y a que dans les modes Sport et 4×4 que vous aurez la totalité de la puissance disponible, à tout le moment. Pour les modes Eco, Confort et Normal, cela dépendra de la lourdeur de votre pied sur la pédale d’accélérateur. Une bonne demi-seconde sera nécessaire pour enclencher le moteur arrière lors d’une forte accélération, dans ces trois modes. Ils agissent d’ailleurs sur la cartographie, la direction, la suspension et le confort thermique. Malgré la plateforme empruntée au Peugeot 3008, la perception est bien différente. D’ailleurs, au volant, on se sent davantage à bord d’une berline plutôt que dans un SUV. C’est assez déroutant (mais dans le bon sens).

Côté masse, notre DS N°8 en finition Jules Verne est donnée pour 2 289 kg. C’est un poids conséquent mais nous avons appris, au fil du temps, à dissocier la masse d’un véhicule, de la perception de cette masse. Aussi, trois modes de freinage régénératif sont disponibles, avec une décélération de 0,6 m/s, 1,2 m/s ou 1,8 m/s. Le mode One Pedal est aussi disponible, avec sa capacité de ralentir de 2,5 m/s tout en allant jusqu’à l’arrêt complet. Dans les deux premiers modes, lorsque le freinage hydraulique vient seconder le régénératif, la pédale se durcit d’un coup, ce qui n’est pas très agréable. Avec le temps, on arrive à lisser davantage.
Parmi les bonnes idées, on trouve la pompe à chaleur de série, qui permet d’adapter la température de la batterie et même de la préchauffer en amont d’une recharge. Elle participe aussi à l’alimentation de certains éléments énergivores, comme les sièges chauffants… Corrélée au système EV Routing, elle permet de s’adapter à l’itinéraire, pour consommer le moins possible. D’ailleurs, notre version transmission intégrale de la DS Numéro 8 a une consommation donnée pour 16,6 kWh aux 100 kilomètres. Pas mal !
Au volant de la DS Numéro 8 de 350 chevaux
Durant notre excursion helvétique, nous avons eu l’opportunité de tester la version Long Range (Grande Autonomie) de la DS N°8 en traction (245 chevaux) et en transmission intégrale (350 chevaux). Si la première est bien suffisante, j’ai moins accroché à sa répartition des masses malgré un arrière assez mobile (et amusant). Cette version de 350 chevaux profite, à mon sens, d’un bien meilleur équilibre. Mais revenons un petit peu en arrière… Bien installé, je dois déjà reconnaître que l’ergonomie du volant est excellente.
On trouve rapidement la bonne position pour nos mains, ça marche bien ! La position de conduite est bonne, avec un maintien judicieusement dosé. La suspension pilotée fait des merveilles, surtout en mode Confort avec une sensation de flottement agréable, sans être caricatural. Malgré les grandes jantes de 21 pouces, l’amortissement est donc très bon. Seuls quelques ralentisseurs pourront perturber l’expérience. Autre chose qui m’a surpris, c’est le toucher de pédale. Nous sommes bien loin du toucher détestable du cousin de la marque au lion. Mais surtout, au fil des kilomètres, j’en arrive à oublier que je suis au volant d’un SUV… L’insonorisation est très bonne, vous isolant des tracas auditifs du quotidien : on se sent bien !

Nous arrivons assez rapidement sur de petits cols bien sympathiques, avec des virages en épingle. C’est l’occasion idéale pour tester le comportement routier de la DS N°8 dotée de la transmission intégrale. Côté accélération, c’est franc avec bien sûr, le couple immédiat. Côté reprise, c’est plutôt bon aussi. Les deux moteurs s’activent en symbiose, avec une réactivité surprenante. Mais surtout, la rigueur est de mise avec une gestion arrière presque trop parfaite ; impossible de mettre en défaut ce SUV de près de 2,3 tonnes…
Plus impressionnant encore, la N°8 vire à plat… Malgré une direction assez légère (mais précise), la voiture surprend par sa capacité à passer très fort. C’est une bonne chose mais cela peut aussi fausser la perception donc méfiance lorsque les lois de la physique vous rappelleront à l’ordre. Autre élément un peu perturbant, il y a ce rétroviseur central caméra. C’est sans doute une question d’habitude mais le côté un peu artificiel de la chose demande un temps d’adaptation ; c’est difficile à expliquer car c’est propre à chacun…

Là où la version traction fait hurler ses pneus, la version à quatre roues motrices passe avec une facilité déconcertante. Elle se comporte comme une routière et me rappelle davantage le feeling d’une Peugeot 508 plutôt que celui d’un 3008… Je m’interroge encore comment les équipes ont réussi à tant modifier la perception de conduite.
Un autre aspect, c’est concernant le gabarit. Conducteur d’une Fiat Panda, on me reproche souvent de ne pas être à l’aise au volant de grandes voitures. Là, aucune difficulté avec la Numéro 8, même dans les cols étroits. Le gabarit s’appréhende très facilement et on oublie rapidement l’empattement à rallonge de 2,90 mètres. À vrai dire, je n’irais pas jusqu’à parler d’un coup de cœur mais je suis toujours impressionné par ce feeling de conduite. Au fur et à mesure, on enchaine les cols jusqu’à ce que le « ralentis, je vais dégueuler » de mon collègue nous incite à tester d’autres types de route.

Malheureusement, nous n’aurons pas eu de voies rapides ou même d’autoroute pour y tester cette vaillante DS N°8. Je n’en retiens que du bon… C’est une voiture bien née, avec un feeling de conduite comme on aimerait en avoir plus souvent. La puissance est bien dosée et l’autonomie est plutôt bonne puisque nous avons réussi à descendre sous la barre des 20 kWh aux 100 kilomètres. Notre trajet étant majoritairement constitué de cols, je reconnais ne pas avoir été très porté sur l’écoconduite. Mais on en retiendra un bon équilibre général, un châssis aux petits oignons et une insonorisation vraiment excellente.
Et concernant la recharge ?
Techniquement, il aurait été possible d’avoir une architecture à 800 V, mais le surcoût ne justifiait pas les quelques minutes gagnées sur une charge complète, selon les équipes de DS Automobiles. On reste donc sur du 400 V, avec une batterie qui plafonne à 160 kW. Notre DS N°8 AWD embarque donc la grande batterie de 97,2 kWh développé par ACC, dans les Hauts-de-France. Pour une charge de 20 à 80%, prévoyez 27 minutes sur une borne DC à 160 kW, 6 heures et 10 minutes avec le chargeur triphasé 11 kW de série… Et près de 39 heures sur une simple prise domestique. La trappe de recharge est placée à l’arrière gauche, j’ai été très surpris par l’immensité de la pièce qui s’ouvre vers le haut. Toutefois, nous n’avons pas eu l’occasion de faire de recharge, ne serait-ce que pour vérifier les mesures, cela fera l’objet d’un retour ultérieur.

Par ailleurs, l’application mobile MyDS vous permet de superviser et de planifier vos recharges. C’est compris d’office dans le Pack Connect Plus, de série dès la finition Pallas. C’est pratique si vous disposez d’une borne à domicile, avec un contrat qui tient compte des heures creuses, pour planifier vos charges. Cet essai assez court ne nous a pas permis non plus de rouler de nuit. Et c’est dommage car j’aurais beaucoup aimé tester le système Night Vision de ce SUV, capable d’identifier formellement tout obstacle/personne/animal dans les environs.
EV Routing : implanté au sein du système de navigation interne de la voiture, il vous permet de définir automatiquement vos points d’arrêts en fonction des bornes de recharge disponibles (et en état), le temps d’arrêt nécessaire ou encore votre heure d’arrivée. Le but ? Réduire le stress de la recharge en déléguant entièrement cette tâche au système.
La DS sur les champs n’est pas louée…

Pour promouvoir la N°8, DS Automobiles a fait le choix de fournir un exemplaire au Président de la République, à l’occasion du défilé du 8 mai dernier. Les équipes ont travaillé sur le développement d’un exemplaire unique, paré d’une teinte exclusive, d’un intérieur développé spécialement pour l’occasion, avec un toit ouvrant original et adapté aux parades. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de parler de ce modèle il y a peu, je vous invite à retrouver notre article de présentation complet ! Pour DS, c’est une opportunité exceptionnelle de mettre en valeur sa dernière création… Et il faut le reconnaître, cet exemplaire unique a vraiment de la gueule…
Guide d’achat de la DS N°8
Vous envisagez d’acheter une DS N°8 ? Voici un récapitulatif rapide des moteurs, finitions et couleurs qui sont proposés par la marque. Les commandes sont déjà ouvertes avec des livraisons prévues à partir de septembre 2025. Les moteurs électriques et batteries sont donc produits en France… Mais la construction finale des N°8 est réalisée en Italie, dans l’usine Stellantis de Melfi.
1. Les finitions disponibles

L’offre de finition de la DS N°8 a été volontairement restreinte. Elle ne comprend que deux finitions. L’entrée de gamme prend le nom de Pallas. Elle offre de série les jantes alliage de 19 pouces, l’intérieur noir, des décors Noir Graphique, le système embarqué DS Iris System avec la navigation connectée, Android Auto et Apple CarPlay sans fil, la climatisation automatique bi-zone, les sièges chauffants et électriques (uniquement sur la Long Range), les vitres surteintées, le système audio avec 8 haut-parleurs, la chargeur à induction pour smartphone, la pompe à chaleur ou encore la caméra de recul.
C’est une dotation déjà très complète qu’il est possible d’enrichir par quelques options. Côté moteurs, vous avez le moteur de 230 chevaux avec la batterie de 73,7 kWh ou la version de 245 chevaux avec la grande batterie de 97,2 kWh. Pour 400 €, vous pourrez avoir un superbe intérieur biton blanc et bleu…

La finition Étoile va encore plus loin. Elle apporte la calandre Luminascreen, les jantes alliage de 20 pouces, l’intérieur en Alcantara bleu Éternel (avec d’autres teintes en option), des décors en aluminium brossé, le pédalier en aluminium, le rétroviseur central numérique, le hayon motorisé, les projecteurs DS Pixelvision, les caméras à 360° ou encore la DS Active Scan Suspension, qui permet d’analyser la route en temps réel pour adapter l’amortissement. Cela en fait un haut de gamme séduisant qui s’accompagne de plein d’éléments qui font la différence. Toutes les motorisations sont disponibles avec cette finition.

Temporaire, la finition Jules Verne apporte une sellerie exclusive, différents ornements spécifiques, les jantes de 21 pouces, des badges exclusifs, le toit panoramique feuilleté, le DS Night Vision et tous les équipements de la finition haute Étoile. Elle est donc particulièrement bien équipée puisqu’elle apporte aussi l’excellent système Hi-Fi Electra 3D de Focal ou le pavillon noir… Cette finition à durée limitée dans le temps ne donne pas accès à la « petite » batterie, ce qui engendre un prix d’appel supérieur.
Notre finition coup de cœur : la finition d’entrée de gamme Pallas en offre déjà beaucoup. Je vous conseille simplement d’opter pour l’intérieur Toile DS Perle et Bleu Éternel, en option à 400 €, qui donne un rendu très chic. Si vous avez 700 € en trop, le Bi-ton étendu peut aussi apporter une touche d’élégance supplémentaire…
2. Prix du DS N°8
Si la palette tarifaire est amenée à évoluer, voici les prix commerciaux du DS N°8 en fonction de la finition et du moteur que vous souhaitez.
| FWD 230 ch. | Long Range 245 ch. | AWD 350 ch. | |
|---|---|---|---|
| Pallas | 59 200 € | 63 300 € | / |
| Étoile | 66 480 € | 70 900 € | 74 600 € |
| Jules Verne | / | 76 600 € | 80 300 € |
3. Coloris proposés
Ci-dessous, vous retrouverez les cinq coloris disponibles sur le DS N°8. Le bleu Topaze est la couleur proposée de série, sur toutes les finitions. Sur la finition Jules Verne, ce bleu et le Cristal Pearl sont les uniques teintes proposées. Il est d’ailleurs possible de compléter votre configuration par le toit et le capot de couleur noir. À titre personnel, j’aime beaucoup le Cristal Pearl, qui offre de superbes reflets et qui souligne bien les traits du modèle…
![]() | Bleu Topaze métallisé MOBC | De série |
![]() | Cristal Pearl nacré MOPH | 1 100 € |
![]() | Gris Palladium métallisé MOGG | 1 100 € |
![]() | Noir Perla Nera nacré MO9V | 1 100 € |
![]() | Blanc Albâtre métallisé MOSU | 1 100 € |
4. Les motorisations
Trois moteurs électriques sont donc disponibles sur la DS N°8. Les deux premiers sont en traction, le troisième offre la transmission intégrale grâce à l’ajout d’un second moteur électrique (synchrone à aimant permanent) sur l’essieu arrière. Le plus petit niveau de puissance arbore toujours la « petite » batterie de 73,7 kWh qui dépasse déjà les 500 kilomètres en cycle WLTP. Parmi les deux versions supérieures que nous avons pu essayer, je dois reconnaître avoir préféré celle de 350 chevaux. La 245 chevaux est plus amusante, avec un train arrière mobile mais le feeling général reste inférieur à celui de sa grande sœur. Le choix dépendra donc de vos envies et de votre budget car l’écart de prix est compris entre 3 et 4 000 € en fonction de la finition…
| FWD 230 Standard Range | FWD 245 Long Range | AWD 350 Long Range | |
|---|---|---|---|
| Volume coffre | 620 L | 620 L | 580 L |
| Poids à vide | 2 132 kg | 2 180 kg | 2 289 kg |
| Puissance | 230 chevaux | 245 chevaux | 350 chevaux |
| Couple | 343 Nm | 343 Nm | 509 Nm |
| Transmission | Avant | Avant | Intégrale |
| 0 à 100 km/h | 7,7 secondes | 7,8 secondes | 5,4 secondes |
| Vitesse maximale | 190 km/h | 190 km/h | 190 km/h |
| Capacité batterie | 73,7 kWh | 97,2 kWh | 97,2 kWh |
| Autonomie mixte | 550 km | 750 km | 688 km |
| Conso mixte WLTP | 15,7 kWh/100 km | 15,9 kWh/100 km | 16,6 kWh/100 km |
Équipements de série sur Jules Verne
| Peinture bleu Topaze métallisé | Toit panoramique feuilleté |
| Jantes alliage 21 pouces Cassiopeia | Climatisation automatique bi-zone |
| DS Night Vision | Sièges Lounge avec DS Neck Warmer |
| Système Hi-Fi Electra 3D by Focal | DS Extended Head Up Display |
| Pédalier aluminium | Badge de capot Jules Verne |
Principales options
| Peinture Cristal Pearl (1 000 €) | Attelage RDSO (990 € |
| Bi-ton étendu (300 €) |
Faut-il acheter une DS N°8 de 350 chevaux ?
Lorsque DS Automobiles a présenté la N°8, j’étais un peu sceptique. Après l’avoir essayée, j’ai un avis plus nuancé. Je ne la voudrais pas nécessairement dans mon garage mais j’ai beaucoup apprécié l’expérience. J’ai découvert une voiture atypique, bien pensée et avec un vrai souci du détail. DS atteint les standards premium sur de nombreux aspects et cette N°8 montre une vraie maturité.
La marque continue son évolution, en affinant ses traits, en peaufinant ses choix de matériaux, tout en entretenant un amour inconditionnel pour l’univers du luxe, que ce soit la parfumerie, la bijouterie, l’horlogerie… Ce nouveau modèle ouvre une nouvelle ère qui augure de bonnes choses pour la suite. Maintenant, on peut s’interroger… Qui va vraiment acheter une DS N°8 ? Si les prix sont assez hauts, le modèle ne manque pas d’arguments et séduira celles et ceux qui en feront un essai. Maintenant, il y a aussi des points sensibles, comme une finition inégale et bien sûr, l’addition…
- Frunk : c’est un petit espace de stockage habituellement situé sous le capot avant des véhicules électriques, qui peut servir d’emplacement pour les câbles de recharge. ↩︎























