
En découvrant la nouvelle Citroën C4, nous avons été beaucoup à être interloqués. Dans son interminable communiqué, la marque aux chevrons nous explique, en plus de 9 000 mots, à quel point la nouvelle compacte de la gamme est audacieuse, innovante et intelligente. Si la C4 2020 ne manque pas d’intérêt, il convient de tempérer quelque peu l’autosatisfaction de la marque et de porter un regard plus général sur ce modèle. S’agit-il d’un futur modèle à succès ? La nouvelle C4 a-t-elle inventé la compacte du futur ? Doit-on y voir une nouvelle ligne directrice pour les modèles à venir de Citroën ? Beaucoup de questions qui restent en suspens et dont nous allons tenter de vous apporter des éléments de réponse.
Le difficile positionnement de la nouvelle C4
L’être humain a tendance a vouloir classer les gens et les objets dans des cases. Et je ne vous cache pas qu’en voyant la nouvelle C4, j’ai longuement hésité entre “SUV” et “compacte”. C’est un fait : la nouvelle C4 conserve son positionnement originel : celui des compactes. Pour l’anecdote, la toute première Citroën C4 a vu le jour en 1928 et depuis, elle s’est toujours inscrite en tant que modèle compact au sein de la gamme. La C4 millésime 2020 mixe les genres. Malgré une longueur de 4,36 mètres et une hauteur de 1,52 mètre, elle demeure une stricte compacte. Cependant, l’inspiration SUV est indéniable : grosses jantes, lignes de caisse élevées et protections de carrosserie en attestent.



La ligne générale, quant à elle, est à la fois chargée et aérienne. De profil, on trouve à la Citroën C4 une certaine légèreté, avec une ligne de caisse bien dessinée, des lignes bien tendues, un avant plongeant et un arrière fuyant. Beaucoup y voient un rappel à la Citroën GS. Mais ne parlez pas de néo-rétro aux designers ! Aucun élément stylistique du passé n’est intégré en tant que tel, seule l’évocation compte. À cela s’ajoute un avant assez torturé et un arrière plus lourd encore avec des feux dont les lignes partent dans trois directions opposées. Pour autant, ce style brouillon d’apparence a une certaine unité.
Beaucoup de technologies (vraiment)

Au sein du groupe PSA, la hiérarchie entre les gammes se dessine de plus en plus. DS officie en tant que vitrine technologie et témoin d’un savoir-faire. Peugeot conforte une image plus sportive et technologique tandis que Citroën entretient une image ludique, moderne et plus accessible. D’ailleurs, une fois encore, les codes repartent d’une feuille blanche et la parenté entre les modèles 2010 et 2020 est loin d’être évidente. Pour cette nouvelle génération, la marque aux chevrons mise beaucoup sur les technologies. Elles sont au nombre de 20 et comprennent le freinage d’urgence automatique, la surveillance des angles morts, le Highway Driver Assist (conduite semi-autonome de niveau 2) ou encore le Coffee Break Alert, qui préconise une pause toutes les deux heures.



À cela s’ajoute différentes alerte, l’affichage tête haute, le démarrage main-libre, l’aide au stationnement latéral, la caméra de recul, le Park Assist ou le contrôle de stabilité de l’attelage. Le ConnectedCam est un équipement permettant de réaliser une photo ou une vidéo de ce qui se passe devant son véhicule, à la manière d’une dashcam. Pratique et sécurisant ! Néanmoins, nous ne savons pas si toute cette belle dotation sera de série ou accessible uniquement sur les finitions supérieures. Un grand écran tactile de 10 pouces prend place sur le milieu du tableau de bord et un plus petit derrière le volant. L’ensemble comprend des graphismes très simples. Quant à l’intérieur, il s’avère assez spacieux, avec un coffre de 380 litres et s’habille de motifs de chevrons sur la planche de bord. On trouve aussi des éclairages d’ambiance.
Une offre de motorisation assez complète

Au même titre que la Peugeot 208, la nouvelle Citroën C4 a été pensée pour être déclinable en version thermique et électrique. Dans ce second cas, elle prend le patronyme de “e-C4” et bénéficie de quelques éléments stylistiques spécifiques. Du côté des diesel, on trouve le BlueHDI de 110 et 130 chevaux. Le premier est disponible en boîte manuelle à 6 rapports et le second en boîte automatique EAT8. Du côté des essence, il y a le PureTech 100 chevaux (boîte manuelle 6), le PureTech 130 (boîte manuelle ou auto) et le PureTech 155 exclusivement conjugué à la boîte automatique à huit rapports. La version électrique développe 136 chevaux et exploite une batterie de 50 kWh permettant une autonomie de 350 kilomètres.
Du côté des finitions, Citroën met le paquet. On nous promet des sièges Advanced Confort de série… dès les versions cœur de gamme ! Avec un matelassage et des surpiqures qui rappellent ce que l’on avait sur les BX et GS. La mousse est épaisse de 15 millimètres et celle-ci est d’une haute densité pour un bon vieillissant. On apprend aussi sur les sièges ont une assise et un dossier large tout en ayant un maintien renforcé.



Citroën présente aussi son Smart Pad Support, un “astucieux et inédit système de transport rétractable en Première Mondiale“. Dans les faits, il s’agit d’un support qui se déploie pour y connecter une coque amovible permettant d’accueillir une tablette tactile voire un smartphone. Là encore, seules les versions de cœur de gamme (et au-delà) en seront équipées. On apprend par ailleurs que les jantes 18 pouces sont de série, bien que là encore, seuls les milieux de gamme seront équipés. De série (vraiment cette fois), il s’agira de jantes en tôle de 16 pouces avec enjoliveurs. Et nous n’avons aucun doute que le rendu sera tout autre…
Beaucoup de blabla pour pas grand chose ?
C’est certain, Citroën joue beaucoup avec cette nouvelle Citroën C4. L’objectif, c’est de faire oublier le précédent opus, au style banal et vieillissant. Là, la marque française joue la carte de la modernité en tutoyant l’univers du SUV pour tenter de s’ouvrir à une nouvelle clientèle. La parenté avec le Toyota C-HR est indiscutable au niveau du fond comme de la forme… Les lignes fortes et chargées du modèle français ne feront sans doute pas l’unanimité bien que la marque soit dans une certaine logique.

En revanche, le discours marketing pompeux agacera certains. Des évolutions : oui certainement mais cette nouvelle Citroën C4 n’innove en rien. La technologie moteur existe déjà au sein du groupe, la forme compacte/SUV n’est pas nouvelle et la majorité des codes esthétique est déjà présente sur d’autres modèles. À titre d’exemple, le capot moteur avec ses deux parties incurvées sur les bords dérive de celui du C5 Aircross. Le marketing ne fait pas cependant pas tout. Les retours des internautes sur le style chargé témoigne d’un certain problème… La compacte SUVisante sera-t-elle l’avenir ? Là par contre, c’est probable…
Combien coûtera la Citroën C4 ?

Enfin, si la nouvelle Citroën C4 est déjà disponible à la vente en miniature, le prix de vente du modèle à l’échelle 1 demeure mystérieux. Pour séduire, la marque devra offrir un positionnement séduisant. Nous tablons d’ailleurs sur des prix similaires à ceux du Peugeot 2008. À titre d’exemple, l’entrée de gamme pourrait s’afficher autour des 20 000 €. Pour la version électrique, le tarif sera certainement supérieur à 30 000 €. Toujours est-il que le positionnement qu’adoptera Citroën sera décisif sur les volumes de ventes.