
C’est un fait : le marché automobile dégueule de SUV. On croise partout ces véhicules surélevés dont les aptitudes en tout-terrain sont à la hauteur de mon sens de l’orientation. Le Hyundai Tucson de quatrième génération vient tout juste d’être présenté. Le style est extrêmement agressif et cela s’explique facilement ; nous le verrons dans l’article. Hyundai consolide-t-elle une nouvelle identité visuelle ? S’agit-il d’une tentative désespérée d’apporter un peu de vent frais dans la catégorie ? Partons à la découverte de cet énième SUV que vous croiserez bientôt sur les routes…
Des codes bien choisis
En Europe, Hyundai reste assez effacée. Il y a encore dix ans, les modèles de cette marque étaient monotones, ternes et ne pouvaient compter que sur une bonne fiabilité et une généreuse garantie de sept ans. Depuis quelques années, la marque se crée une identité et tente de percer. Pendant plusieurs années, l’inspiration était clairement à chercher du côté des modèles européens. Sans jamais exceller, les Hyundai répondaient aux attentes. Il y a bien eu des tentatives audacieuses, comme le Veloster et sa carrosserie asymétrique, mais le succès a été assez relatif. Quant au segment saturé des SUV : il n’y a pas le choix que de s’y engouffrer. Impossible de pondre une brique insipide : il faut marquer les esprits. Et là, Hyundai a mis les petits plats dans les grands. Une promesse : la plus large gamme de moteurs électrifiés de la catégorie.



« Le langage stylistique “Sensuous Sportiness” a pour vocation de rehausser les qualités émotionnelles du design automobile. Le design expérimental et avant-gardiste de Tucson reflète son esprit pionnier et établit une nouvelle référence sur le segment le plus disputé du marché. »
SangYup Lee | vice-président sénior et responsable du centre de design mondial de Hyundai
Quand on regarde ce nouveau Hyundai Tucson, il se passe beaucoup de choses… Déjà, le style est très chargé, ce qui donne fatalement un look agressif. Mais ça, c’est valable pour beaucoup de constructeurs. Seulement, surcharger une ligne ne suffit pas à en faire une belle voiture. Un exemple que j’aime prendre, c’est le Lamborghini Urus. Les traits partent dans tous les sens et le résultat est très lourd, ce qui donne un effet parpaing (mais sportif). Ce Tucson montre bien la volonté des designers d’interpeller sur la route, d’offrir un visuel fort et une image statutaire. L’avant arbore une calandre qui se même aux phares. Ces derniers sont de simples esquisses, donnant un rendu très lisse. Cela donne aussi l’illusion d’une calandre encore plus massive. Une version N-Line arrivera par la suite !

Un avant de Mercedes EQC ?
Cet avant avec phares intégrés n’est pas sans rappeler le Mercedes EQC ; le SUV électrique de la marque à l’étoile. On note des optiques additionnelles sur les côtés du pare-choc, prenant la forme d’écopes qui renforcent là aussi le côté agressif, presque de manière caricaturale. La partie basse est quant à elle plus simple avec une grille dont les verticales sont pointées vers le logo Hyundai. Ce logo arbore d’ailleurs un beau diamètre. Bref, quand on aura ce Hyundai Tucson dans le rétroviseur, ça en imposera clairement.
Sur les côtés, on trouve des extensions d’ailes de forme carrée, qui donnent un côté “Jeep” et renforcent le côté baroudeur. On retrouve aussi des lignes de caisse très affirmées, en diagonale, qui donnent un côté encore plus trapu en donnant l’illusion de jantes et extensions encore plus volumineuses. Le vitrage est d’une forme relativement classique avec un soulignement chromé sur la partie supérieure et un toit de couleur noir. Cela allège visuellement la partie haute et donne l’illusion d’un pavillon fuyant. Partout, les traits sont acérés, ce qui donne une unité, que l’on aime ou non le résultat. Même si ça paraît un peu kitsch et m’as-tu-vu, il y a une unité.

Ensuite, l’arrière arbore des feux au design très dynamiques, avec de multiples éléments visuels et un bandeau qui parcourt la caisse d’un bout à l’autre. On trouve un immense diffuseur et une protection de caisse qui remonte très haut. Le logo Hyundai remonte ainsi au-dessus du bandeau, sur la lunette arrière.
Un design prometteur ?
En 2019, le concept-car Hyundai Vision T donnait de nouvelles lignes directrices à venir. La volonté du constructeur coréen, c’est donc d’entretenir une image très sportive et statutaire. Le public visé, c’est bien sûr les amateurs de voitures allemandes. Autant chez BMW que chez Mercedes ou Audi, les propriétaires aiment bien s’afficher dans des finitions au design très sportive, même si la motorisation ne suit pas. Là, on est pleinement dans ce cas. Hyundai vise donc très juste. Le design osé est complété par une multitude de détails qui contribuent à ce style. Pour autant, avec une longueur de 4,50 mètres, il ne s’agit pas d’un grand SUV.

Cependant, tous ces codes se plient davantage aux finitions les plus hautes et parallèlement aux motorisations les plus puissantes. De même, on imagine assez mal ce Hyundai Tucson chaussé en jantes de 16 pouces et avec un moteur diesel de 136 chevaux. Cependant, ce design correspond assez bien aux tendances du moment et nous n’avons nul doute qu’il sera capable de déclencher des coups de cœur. Et sur ce point, l’offre de Hyundai est pertinente.
Un habitacle étonnamment sobre
Chez Hyundai, on joue la carte du contraste à 100%. Le lourd plumage fait école avec un ramage relativement sobre. Cet intérieur surprend par l’absence d’éléments visuels forts. Tout est relativement épuré. Cette fois, l’esprit sportif s’efface complètement au profit d’une ambiance plutôt luxueuse. Les matériaux sont bien choisis. On découvre deux écrans de 10,25 pouces dont un accueille les compteurs. Les lignes sont sobres et harmonieuses. Les aérations sont également très bien intégrés, ce qui donne un côté lisse. L’ambiance lumineuse a aussi été particulièrement bien travaillée.


On notera ensuite que cinq personnes pourront prendre place à bord et que le volume de coffre atteint 541 litres, pas mal pour la catégorie ! Particularité : les sièges arrière (sauf celui du milieu) peuvent être inclinés suivant cinq positions. Au niveau des aides à la conduite, le Hyundai Tucson dispose d’un assistant de parking autonome, commandable depuis la clé. On trouve aussi l’affichage d’angle mort retransmis sur l’écran tactile central et le freinage d’urgence avec une surveillance du trafic avant et arrière. Pas mal ! Bien sûr, le régulateur sera capable d’adapter l’allure en toute circonstance afin de rendre la conduite la plus souple possible.
- Freinage d’urgence autonome (FCA) avec reconnaissance des véhicules, des piétons et des cyclistes
- Alerte de redémarrage du véhicule en amont (LDVA)
- Système d’assistance active à la conduite sur autoroute (HDA) 1.5
- Régulateur de vitesse intelligent basé sur la navigation avec fonction d’anticipation des virages (NSCC-C)
- Système de reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse (ISLA)
- Surveillance des angles morts (BCW)
- Système de surveillance active des angles morts (BCA)
- Assistance à la sortie du véhicule (SEW)
- Système d’assistance active au stationnement à distance (RSPA)
- Caméra 360° (SVM) [nouvelle version]
- Affichage caméra des angles morts (BVM)
- Alerte de présence de passager arrière (ROA)
- Assistance active au suivi de voie (LFA)
- Assistance active au maintien de voie (LKA)
- Détection de fatigue du conducteur (DAW)
- Alerte de circulation transversale à l’arrière (RCCW)
- Alerte de circulation transversale à l’arrière avec fonction freinage (RCCA)
- Feux de route intelligents (HBA)
Quatre motorisations pertinentes
Le Hyundai Tucson bénéficie d’une gamme de motorisations assez généreuses. En bas de la gamme, on trouve le petit 1.6 CRDI 136 chevaux avec la boîte DCT-7, proposé en traction ou avec la transmission intégrale. De plus, il constituera probablement l’essentiel des ventes, malgré sa faible puissance. Le 1.6 T-GDI de 150 chevaux est donc un moteur essence, proposé en boîte manuelle ou automatique. Cependant, il n’est disponible en traction. Enfin, une version hybride à deux roues motrices est proposée, avec 230 chevaux ainsi qu’une seconde version hybride rechargeable PHEV de 265 chevaux et en 4×4.



L’offre est donc plutôt complète. Notons que les moteurs essence et diesel disposent d’une micro-hybridation 48V. Ceux qui font le choix de la boîte manuelle (iBVM) découvriront un système électronique qui permet de désolidariser la transmission du moteur à chaque relâché de la pédale d’accélérateur. Cela optimise la consommation. Pour rappel, le Hyundai Tucson actuel n’est proposé qu’en diesel. Cette évolution de la palette moteur permettra de mieux répondre aux attentes des consommateurs.
C’est pour quand ?
Si ce Hyundai Tucson vous intéresse, il arrivera en concession en novembre 2020 et les commandes pourront être prises très prochainement. La version PHEV arrivera plus tard sur le marché, au second trimestre 2021. Une finition N Line, au look encore plus sportive est également annoncée à cette même échéance. Les prix ne sont pas encore connus.