
Les ludospaces étaient-ils à côté de la plaque ? Après avoir été successivement ringardisés par les monospaces puis par les SUV, on pourrait penser ce concept mort et enterré. Pourtant, les constructeurs persistent. Treize ans plus tard, Renault signe une nouvelle génération de Kangoo. On a tous une histoire à raconter avec cette voiture. C’est la voiture de patrouille de gendarmerie, c’est le déplaçoire-qui-pue-la-clope de Véronique et même l’outil de travail de votre plombier. Bref, le Kangoo, c’est un couteau suisse. Et même si ce n’est pas la voiture la plus glamour, elle répond à pas mal d’usages. Voici cinq choses à connaître absolument sur cette nouvelle génération.
1. Le Kangoo ne ressemble plus à un jouet
Il faut bien l’admettre, le Renault Kangoo 2 n’était pas un canon de beauté. En 2007, le style de la marque au losange a le cul entre deux chaises. Les designs sont patauds, sans âme et terriblement ennuyants. Sur la Megane 3 Coupé, Renault a bien tenté d’apporter des canules grises qui prolongent le phare tandis que la Laguna 3 transpire la morosité à cent mètres… Et ça vieillit mal.
Pour le Kangoo, c’est encore pire lors de sa présentation en 2007. On a découvert un style tout en rondeurs qui donnait l’impression d’un jouet. On ne peut pas être sérieux en roulant en Kangoo 2. Et ce n’est pas le Kangoo Be Bop qui a relevé le niveau, malgré un peu d’audace (cette fois). Pourtant, c’est pas une mauvaise voiture, bien loin de là, n’en déplaise aux détracteurs de la marque. Le restylage de 2013 a enfin donné un peu d’âme, de caractère et de cohérence au Kangoo. Mais c’était déjà trop tard.

Venons au Renault Kangoo 3, fraichement dévoilé par Renault. Le style évolue très fortement, vers plus de rigueur. La partie avant est une reprise directe de ce que l’on trouve sur les autres modèles de la marque. Les optiques sont plus rectangulaires, la calandre est assez imposante. Pas de prise de risque donc. Le profil est nettement plus sobre avec une ligne de caisse bien dessinée, de jolies barres de toit… Bref, c’est simple. On perçoit quand même une rigueur presque germanique qui vise le minimalisme. Quant à l’arrière, bien que seuls des esquisses le dévoilent, c’est une interprétation des codes stylistiques en vigueur, là encore. Les feux s’excentrent dans la continuité du “bourrelet” de carrosserie, façon Dacia. C’est simple mais ça fonctionne !
Au final, on a un rendu nettement plus sérieux. Cela passe par un soin accordé aux détails. Les rétroviseurs ne ressemblent plus à des téléviseurs 4/3, le vitrage est intégré en une seule partie, on a de belles jantes et… Aucune protection de carrosserie. Bref, le ludospace marque des points ! Malgré tout, je reste un peu déçu du rendu. Le Kangoo 1 avait marqué les esprits par son style décalé et fun. Là, on est clairement sur un véhicule qui est rentré dans le rang. Trop de rigueur ? Pas assez d’audace ? Donnez-moi votre avis en commentaire.
2. Il offre un super accès à bord
Le Renault Kangoo arbore une toute nouvelle base, qui dérive de la plateforme CMF-C du Scenic 4. Cela permettra d’apporter bon nombre de nouveauté, au niveau des motorisations notamment. Mais le principal avantage, c’est la suppression du montant entre les portes avant et celles de l’arrière, qui sont coulissantes… Uniquement pour la version van ! Cela dégage une ouverture de 1,42 mètres. Déménager le buffet de Véro’ devient une simple formalité mais pour attacher les enfants à l’arrière du Kangoo “classique”, il faudra composer avec un montant. Le Ford B-Max avait déjà inauguré ce concept en 2012. L’Easy Side Access imaginé par Renault tient donc avant tout du marketing puisque cela n’est aucunement une révolution.

D’ailleurs, Renault n’emploie pas le terme de ludospace mais de combispace. Là encore, l’objectif du département marketing est de gommer l’image ringarde. D’ailleurs, contrairement aux concurrents, le Kangoo ne sera proposé qu’avec une unique longueur, proposant cinq places à bord. Le Kangoo Van pourra s’étendre d’une petite trentaine de centimètres, en option, affichant jusqu’à 4,9 m3 de volume de chargement.
3. Il renoue avec le nom “Express”
Mais le principal intérêt, c’est pour la déclinaison Kangoo Van, qui prend la forme d’un utilitaire directement dérivé du Kangoo. D’ailleurs, le Renault Express fait également son retour et il faut que l’on en parle puisque la gamme comprendra pas moins de quatre versions !

- Renault Kangoo : c’est la version ludospace traditionnelle, qui repose sur la nouvelle base et qui sera décliné en version essence, diesel et même électrique ;
- Renault Kangoo Van : il s’agit de la déclinaison utilitaire du Kangoo, avec des vitres tôlées. Pas de montant B pour un accès simple à bord ;
- Renault Express : ce modèle est en réalité le Dacia Dokker, qui n’est plus commercialisé, qui s’offre un restylage et qui repasse sous le giron de Renault. Par rapport au Kangoo, la dotation est plus légère et la finition bien inférieure, avec moins de technologie. Ce modèle ne sera pas importé en France ;
- Renault Express Van : tout comme l’Express, la déclinaison Van n’est autre qu’une modernisation esthétique du Dacia Dokker Van. Ce sera donc une version plus rustique du Kangoo Van, qui sera produite en parallèle du Kangoo Van.
4. Vous avez le choix du moteur
De nos jours, les offres en matière de motorisation sont souvent bien maigre. Le Renault Kangoo, c’est le véhicule à tout faire, il est donc tout à fait logique qu’il dispose d’un vaste éventail de motorisations. Du côté des moteurs essence, on trouvera le 1.3 TCe s’offrira certainement sur plusieurs niveaux de puissance. On trouvera le diesel 1.5 BluedCi qui permettra de choisir 95 ou 115 chevaux. La grande nouveauté vient du côté de l’électrique puisqu’une telle version arrivera aussi bien sur le Kangoo que le Kangoo Van. Le Renault Express Van, de par sa conception vieillotte, conservera sa palette thermique actuelle.

Une palette qui fait néanmoins l’impasse sur la technologie E-Tech, consistant à associer un “vieux” moteur atmosphérique à un bloc électrique. De par sa vocation utilitaire, il n’y aura pas de grosse puissance sous le capot du Renault Kangoo… L’offre ne devrait pas excéder les 130 chevaux.
5. Il va occuper le terrain avec succès
Ensuite, la gamme Renault se déplume. Nous assisterons prochainement à la disparition des Espace, Scenic et probablement de la Talisman. Trois modèles qui ont fait leur temps et dont les chiffres de vente baissent. Autant dire qu’en déplumant ainsi la gamme des familiales, les acheteurs de la marque au losange n’auront d’autres choix que de passer au SUV… Ou bien au Kangoo ! Une stratégie qui vise donc à repositionner le Kangoo comme modèle familial et polyvalent. Un bon moyen de diminuer les coûts tout en rationalisant un maximum la gamme. Nissan et Mercedes reprendront cette même base pour leurs futurs utilitaires légers.

Mais le public tombera-t-il sous le charme du Kangoo ? En soi, c’est un véhicule très pratique mais l’image du ludospace chiant est tenace. Malgré cela, c’est un véhicule pratique et bien pensée. D’ailleurs, on note une vraie montée en gamme ! Exit l’intérieur de camionnette ! Le Kangoo se pare d’un grand écran tactile, d’un volant multifonction et même des finitions haut de gamme. De nombreuses aides à la conduite seront incluses ce qui en fera – de nouveau – une voiture dans l’air du temps.
Bonus : le Kangoo sera produit en France !


Contrairement aux idées reçues, certaines voitures françaises demeurent produites en France. Les Kangoo et Kangoo Van seront ainsi assemblés à Maubeuge, pas loin de Lille. Un moyen d’amortir les 5 milliards d’euros de prêt obtenus auprès de l’État en juin dernier ?