
Une rarissime Opel Omega Lotus est aux enchères chez Benzin
La passion automobile, chez Opel, se conjugue essentiellement au passé. Bien avant l’apparition de l’éphémère gamme OPC, la marque au blitz a pourtant déjà été audacieuse ! Bien sûr, les modèles sportifs n’ont pas manqué mais la gamme des berlines est souvent restée dans l’ombre de ses concurrentes. L’Omega, apparue en 1986 n’a pas vraiment séduit. C’est une berline neutre, ni belle, ni moche, classiquement motorisée. Pour conjurer le sort, Opel a fait appel Lotus. Et là, le génie de la marque anglaise a opéré puisque l’Opel Omega Lotus fut purement géniale et assez unique sur le marché. Aujourd’hui, c’est une voiture d’initiés et cela tombe bien, un modèle est actuellement proposé aux enchères par Benzin.
Déchiantiser Opel : une démarche complexe
Succédant à l’Opel Rekord, l’Omega n’atteint pas les volumes de ventes espérés au milieu des années ’80. Si le style est alors contemporain, la belle ne séduit pas vraiment. La palette de motorisations était pourtant particulièrement vaste, avec une large sélection de moteurs essence et Diesel, à 4 et 6 cylindres, allant de 72 à 268 chevaux. Il était d’ailleurs possible de choisir entre la carrosserie berline ou break et la boîte de vitesses manuelle ou automatique.


En revanche, toutes ces versions étaient de strictes propulsions. Néanmoins, le manque de fantaisie, la concurrence rude et l’image un peu vieillotte n’a pas desservi l’Opel Omega de première génération, qui fut commercialisée de 1986 à 1993. S’adresser à Lotus pour tenter d’offrir un second souffle à la banale Opel Omega, c’est courageux. Créer une voiture sportive depuis la base de l’Omega, c’est un moyen comme un autre de faire parler du modèle et surtout, de toucher un public différent.
Nous sommes alors en 1989 et Lotus commence à s’afférer pour métamorphoser l’Omega. Cela passe bien sûr par un kit carrosserie. De la même manière que pour la Talbot Sunbeam Lotus, le constructeur anglais a développé de nouveaux boucliers, des jantes spécifiques, un capot nervuré, des ailes élargies, un aileron et divers appendices qui ne laissent présager aucun doute quant à la vocation de cette Opel Omega Lotus. Le constructeur a d’ailleurs choisi comme teinte officielle, le Vert Impérial, un vert anglais très foncé, lourd de symbolique !
Opel Omega Lotus : une puissance de 372 chevaux !
À l’intérieur de l’Opel Omega Lotus, les modifications sont plus timides avec quelques petits détails et notamment le logo Lotus appliqué sur le volant… Mais c’est tout ! La dotation est enrichie avec notamment la sellerie cuir et la climatisation de série. Quant au moteur, depuis la base du moteur 6-cylindres en ligne de série, tout a été revu par Lotus. Le vilebrequin, les bielles et bon nombre de pièces ont été largement optimisées.

La cylindrée grimpe notamment à 3,6 litres, avec deux turbo Garrett, pour délivrer 376 chevaux à 5 200 tr/m. L’ensemble est toujours distribué uniquement sur les roues arrière. Un autobloquant fait son apparition et la boîte de vitesses manuelle ZF compte désormais 6 rapports. Une boîte directement issue de la Corvette C4 ZR1 !



Si le compteur est gradué jusqu’à 300 km/h, la vitesse maximale est donnée pour 284 km/h tout de même. Comptez 5,8 secondes pour le 0 à 100 km/h et un moteur plein de caractère. Malgré un poids conséquent, supérieur à 1,6 tonne, l’Opel Omega Lotus est réputée pour être exigeante en entretien et particulièrement portée sur la boisson avec un appétit qui peut vite approcher des 15 litres aux 100 kilomètres. Très aérodynamique avec un Cx de seulement 0,30, c’est un modèle posé sur des jantes Ronal de 17 pouces, qui dissimulent de grands disques de freins ventilés, avec des étriers à 4 et 2 pistons. Quant aux aides à la conduite, la liste comprend uniquement l’ABS Bosch. La conduite est réputée pour être assez physique. Enfin une berline Opel de série avec du caractère !
Combien ça coûte ?
L’exemplaire ici illustré est en ce moment même soumis aux enchères, sur le site internet de Benzin. Un beau modèle de 1992, entretenu et bénéficiant de frais récent, comme l’embrayage. La carrosserie demeure dans un très bel état, avec un beau brillant tandis que l’intérieur est également bien préservé, avec une légère patine. Sa force, c’est de disposer de toutes les pièces d’origine et dans leur jus, notamment sous la baie moteur. La vente aux enchères a déjà débuté. À l’heure où j’écris ce post, l’enchère la plus haute est à 20 150 € mais il reste encore une bonne semaine. Avec ses 127 000 kilomètres et son superbe état, ce bel exemplaire sera probablement dans la bonne moyenne des prix, bien qu’elle ait déjà connu huit propriétaires.

Les années passant, l’Opel Omega Lotus est devenue une voiture très recherchée. Bien qu’elle soit assez exigeante en entretien, ce modèle vous le rendra bien ! Elle était même plus puissante que ses concurrentes d’époque, comme l’Audi RS2 ! En fonction des rares dernières transactions, on peut estimer grossièrement la cote entre 60 et 90 000 €. Une somme importante pour une Opel Omega… Mais intéressante lorsque l’on prend connaissance de la rareté de ce modèle, écoulé à seulement 59 exemplaires en France, entre 1990 et 1993.
Au même titre que la Renault Safrane biturbo, l’Opel Omega Lotus illustre la volonté de la marque allemande d’innover en jouant la carte de la sportivité. Une recette qui semble périmée depuis bien longtemps désormais… Vous pouvez enchérir dès maintenant et ce, jusqu’au dimanche 27 février 2022 à 21 h 15. Chaque nouvelle enchère repousse l’échéance de deux minutes. L’annonce est consultable juste ici !




Fatalement, l’Opel Omega Lotus n’a pas eu de descendance. Une seconde génération d’Omega a vu le jour en 1999 et fut commercialisée jusqu’en 2001. Un prototype d’Omega V8 a bien été créé… Mais celle-ci n’a finalement pas été mise en production. La branche OPC a alors pris la relève, pour une durée plutôt courte, avant qu’Opel ne retombe dans une certaine morosité. Pour l’anecdote, l’Omega a cédé sa place à la Signum en 2003. Un modèle qui se présente comme une grosse Astra, depuis un châssis raccourci de Vectra. Bref, cela a été un échec commercial à peine prévisible !