
L’Échange Standard : Peut-on économiser sur les pièces de rechange de sa voiture ?
Suite aux événements de ces derniers temps, notre pouvoir d’achat a une fâcheuse tendance à dégringoler. En plus, les réparations de votre automobile se targuent d’être excessivement chères. En dehors d’un coût de main d’œuvre parfois excessif, les tarifs des pièces de rechange augmentent mois après mois. Et les deux années précédentes y sont peut-être pour quelque chose… Qu’il s’agisse des pièces d’entretien, de réparation mais aussi des liquides et fluides, l’inflation se fait durement ressentir. Alors, une tendance s’installe de plus en plus sur le marché : l’échange standard.
Qu’est-ce qu’une pièce en “échange standard” ?
La notion d’échange standard peut paraître très vague. Par chance, c’est dans le secteur automobile que l’on utilise le plus ce type de pièces de rechange. Cependant, cela pourrait très bien se faire dans d’autres milieux. Le but de l’échange standard est de proposer une pièce d’occasion remise à neuf au consommateur. Bien sûr, l’équipement acheté vous parvient dans un nouvel emballage et aucune trace d’usage n’est visible, pour ainsi dire. Et derrière tout cela se cachent des hommes et des usines de restauration de pièces. Ils sont bien sûr équipés d’outillages et de pièces minutieuses que nous ne trouverions jamais au détail. Et comme c’est un travail répétitif, les prix peuvent devenir compétitifs.
En effet, si vous demandez une révision d’un moteur chez un garagiste lambda pour votre citadine lambda, la note sera bien plus élevée qu’une solution en échange standard. Le fait d’être équipé et habitué à cette tâche rend le montant demandé moindre. Et justement, l’économie réalisée sur ces pièces devient presque le principal argument. La différence avec la pièce neuve peut atteindre plus de 50%, pour un fonctionnement et une garantie identiques. Certes, la pièce d’occasion reste encore moins chère. Après, tout dépend de ce qui est à remplacer sur le véhicule, et de la somme accordée à la réparation. Le risque avec la seconde-main est le dysfonctionnement et la garantie raccourcie.
Que trouve-t-on sur le marché des pièces en échange standard ?
Plus le temps avance, plus les manufacturiers se mettent à proposer des pièces en échange standard. En fait, il est possible de trouver de quoi remplacer chaque pièce coûtant une petite fortune par ce procédé. Déjà, les marques généralistes proposent des moteurs et des boîtes de vitesses en échange standard. Pour les constructeurs Premium, il faudra généralement se tourner vers des réparateurs indépendants. Mais peu importe, car le procédé est le même et le prix reste avantageux. Évidemment, plus les pièces retravaillées sont complexes, moins elles sont abordables. Après, la règle du “presque moitié-prix” par rapport à l’équivalent neuf est généralement de mise.
Suivant le constructeur, une multitudes de références existent. Nous pouvons retrouver, dans les catalogues, des grands classiques comme les déjà cités moteurs et boîtes de vitesses, mais aussi les alternateurs, injecteurs, crémaillères et démarreurs. Les turbocompresseurs, kits d’embrayage, moteurs électriques de direction assistée et même les compresseurs de climatisation commencent à se démocratiser. Et on peut également retrouver des trains arrière de Peugeot 206 en échange standard… Bientôt viendront le tour des batteries des véhicules électriques…
En plus de tout cela, certaines marques lancent de nouvelles gammes. Ainsi, il sera bientôt possible de trouver des éléments de carrosserie en échange standard. Les jantes en alliage, de plus en plus demandées en occasion mais jamais en bel état, coûtent cher à la réparation. L’échange standard serait donc la solution, tout comme les portières, capots, bas de caisse, et toutes les pièces esthétiques, composées de plus en plus avec de l’aluminium, et donc hors de prix en neuf.
Quels sont les véritables coûts et avantages ?
Nous ne le répéterons jamais assez : comparer, c’est gagner. Que l’on cherche une sonde de température ou un siège pour sa Fiat Panda, le réflexe à avoir est de fouiller les sites et fournisseurs pour trouver le meilleur prix. Ci-dessous, notre tableau regroupe une partie des pièces que nous serions susceptibles de changer sur un véhicule exemple. Elles ont pour point commun de s’obtenir en neuf et en échange standard chez le constructeur, mais aussi sur le marché des pièces “parallèles”. Autrefois appelés “pirates”, ces marques se trouvent parfois être le fournisseur officiel du constructeur. Il y a donc possibilité de trouver des pièces très similaires à l’origine, à un prix bien inférieur.
Prix en neuf | Prix en échange standard | Prix en pièce parallèle neuve | |
---|---|---|---|
Turbocompresseur | 1 630 € | 875 € | A partir de 900 € (Garrett) |
Alternateur | 1 090 € | 615 € | A partir de 565 € (Valeo) |
Démarreur | 740 € | 360 € | A partir de 340 € (Valeo) |
Kit embrayage | 470 € | 235 € | A partir de 300 € (LuK) |
Double volant moteur | 835 € | 570 € | A partir de 470 € (LuK) |
Cardan | 515 € | 290 € | A partir de 205 € (SKF) |
Étrier de frein | 310 € | 180 € | A partir de 155 € (TRW) |
Même si l’échange-standard n’est pas toujours le moins cher, la différence de prix avec la pièce parallèle n’est jamais très grande. Effectivement, la pièce remise à neuf est entièrement vérifiée et, souvent, la plupart des éléments d’usure sont remplacés. L’état est donc similaire à la pièce parallèle, mais l’excellente compatibilité est garantie. Après, le fait que le logo du constructeur posé sur un carton vaut-il un surplus face au même équipement d’une autre marque ?
Les pièces auto “échange standard” : peut-on leur faire confiance ?
Une pièce en échange standard inclut une couverture en garantie de 24 mois, identiquement égale à celle d’une pièce neuve. Les fournitures remises à neufs ne tombent pas dans le clan des pièces d’occasion, qui n’ont droit qu’à une garantie théorique de 6 mois. Nous pourrions clore ce chapitre sur ces deux phrases. Mais…
D’une autre part, les pièces en échange standard sont remises en état par des professionnels. Il peut s’agir de personnel d’usine ne faisant que cela. Un véritable travail à la chaîne qui, lorsqu’il est coordonné par le constructeur-même, est idéal. La charte est respectée et les pièces d’usure sont remplacées par des pièces de qualité.
Toutefois, certains garagistes profitent d’une panne arrivée sur un véhicule jeune pour expliquer que les pièces en échange standard ne se montent que lorsque le véhicule atteint un certain âge. Évidemment, c’est une fausse raison. Les pièces en échange standard provenant du constructeur conservent la garantie officielle du véhicule, si bien qu’il est parfois plus facile d’obtenir la pièce remise à neuf qu’une nouvelle pièce…
L’échange standard : aussi une attention portée à la question environnementale
D’une manière générale, le milieu automobile est très visé lorsque l’on parle de pollution, et des efforts lui sont donc demandés. A tort ou à raison ? Pendant que certains pays continuent à croire au charbon pour produire de l’électricité, d’autres imposent aux compagnies de transport aérien à “voler à vide”. En attendant, les changements se font. Nous le constatons avec l’interdiction du thermique dès 2035, et à toutes les nouvelles mesures de dépollution qui débarqueront d’ici là. Mais ce n’est pas le seul moyen. Les marques s’efforcent de trouver des matériaux nouveaux et moins énergivores à obtenir. On peut alors parler des intérieurs en cuir végétal, ou des pneus à caoutchouc synthétique obtenu par le sucre issu de la biomasse.
Par ailleurs, le véhicule d’occasion joue son rôle dans les efforts écologiques à réaliser. Loin d’être un effet de mode, il s’agit tout de même d’une catégorie de véhicules se vendant de plus en plus, surtout au vu de la pénurie grandissante. Certains garagistes se spécifient même dans ce domaine, en allant jusqu’au bout de la chose. Le résultat est que, bien souvent, le véhicule d’occasion en ressort presque comme neuf, et repart pour une nouvelle vie. Nous pouvons également citer Renault, avec sa division “Renew”.
Du coup, pourquoi ne pas faire cela avec les pièces ? En plus de l’économie budgétaire, le gain en usage de matériaux et en émissions de CO2 est considérable. Comptez déjà 12 kg de CO2 économisés sur un démarreur (pour 3,5 kg de matériaux), et jusqu’à 400 kg de CO2 non émis dans le cadre du choix d’une boite automatique en échange standard chez Stellantis. D’une part un score très impressionnant, mais aussi une bonne raison de plus de partir sur l’échange standard !