
Arrêt du thermique en 2035 : comment l’Europe pourrait finalement ne pas y arriver !
C’était dans l’air depuis plusieurs années, et cela s’est confirmé en ce début de mois de juin 2022. Dès 2035, les voitures et utilitaires neufs ne pourront plus être équipés de moteurs thermiques en Europe ! Une décision radicale “murie” longuement par le Parlement européen qui, rappelons-le, n’est composé d’aucun professionnel du secteur. Plus qu’un véritable choc, c’est une foule de questions qui ont suivi cette décision. Et les réponses venant des députés européens manquent cruellement… Du coup, personne ne se convainc que cela pourrait se passer de la sorte. Qui plus est qu’aujourd’hui, un énorme groupe automobile conteste cette décision de manière aussi brutale qu’inattendue.
Une interdiction dénuée de sens ?
En restant complètement neutre dans le “conflit” pro-thermique contre pro-électrique, cette décision de l’Europe n’est pas vraiment réfléchie. Le “boom” des véhicules à piles n’est sûrement pas un effet de mode, mais, en 2022, les résultats ne sont pas transcendants. Les vraies solutions sont coûteuses, et les rendements pourraient être améliorés, mais cela reste en développement. Le temps que toute cette technologie se démocratise, nous aurons dépassé les douze années et demie de délai. Et comme la majorité des constructeurs associent le véhicule électrique à la conduite autonome, on est loin d’obtenir la voiture non-thermique accessible.
Au final, interdire une énergie fossile n’est pas une mauvaise chose. Le président Emmanuel Macron souhaitait pourtant repousser cette décision à 2040, afin de donner une chance aux véhicules hybrides (et au groupe Renault). Il n’était pas seul dans ce combat, mais les autres membres du Parlement Européen en ont décidé autrement. Un “véritable saut dans le vide” nous attend, d’après Luc Chatel, président de la filière automobile française. Rien n’est prêt, et les frais demandés pour préparer les infrastructures de recharge et pour aider les consommateurs à passer le cap seront conséquents.
Des questions restées sans réponse dès l’annonce de la décision
Le principal moteur de cette décision est “la fin de la dépendance au pétrole”, d’après ce que jubilait M. Keynes (ONG Transport&Environment). Notons tout de même que la première question posée concerne la production de l’électricité. À part le fait que “chaque pays y travaille”, nous ne savons pas s’il sera envisageable d’accueillir autant de véhicules à charger en même temps par une électricité décarbonée. D’après plusieurs experts, il ne sera même pas possible de fournir suffisamment de courant d’ici 2035. Des automatisations existeront, afin de laisser charger les véhicules aux heures propices (ensoleillement, vent, …). Mais, d’ici-là, beaucoup de choses devront bouger, et la sortie de crise sanitaire ainsi que la guerre en Ukraine ne simplifient rien. Nous frôlons déjà le black-out à chaque hiver, il y a malheureusement peu de chance que cela s’améliore avec le temps.
La question de la mobilité de tout-un-chacun se pose ensuite, naturellement. En dehors du problème de quantité d’électricité, il s’agit aussi du coup d’achat et de revient du véhicule 100% électrique. Alors, personne ne peut nous garantir que nous aurons encore le plaisir de posséder un véhicule. Et personne ne peut nous promettre que le prix de l’électricité restera stable, ou tout simplement “abordable”. Si les États membres de l’Europe peuvent taxer les carburants à tout va, pourquoi pas l’électricité ? De plus, des taxes au poids sont déjà en préparation, pour des véhicules électriques toujours plus lourds pour proposer une autonomie décente. Et en Belgique, il y a même une taxe supplémentaire sur les véhicules électriques, augmentant au fil des années et se profilant dès 2025.
Objectif “Neutralité Carbone” en 2050, un argument-poubelle ?
Afin de parvenir à l’objectif neutralité carbone en 2050, la décision était tout bonnement obligatoire, d’après le Parlement Européen. Mais parler d’une neutralité carbone quand on n’arrivera à supprimer que 15% de la production de CO2 sur le continent européen, c’est le summum de la foutaise. Bien sûr que les transports de marchandises à travers le monde, les croisières et les avions tournant à vide sont à réguler. Mais l’Union Européenne ne semble pas vouloir toucher aux véritables problèmes ! On nous dira qu’il vaut mieux commencer quelque part, et autant ne pas froisser les multinationales n’ayant pas été visées par le dieselgate.
Aussi, pour M. Chatel, si le véhicule électrique devient obligatoire, le bénéfice en reviendra aux constructeurs chinois. Les maîtres du low-cost sont déjà en pleine expansion (citons MG, Aiways, Xpeng, …), tout le contraire de l’industrie française. Et nous ne parlons pas de la pollution engendrée par le transport de ces véhicules, ou même des pièces et batteries venant en dehors du continent, et assemblées, si possible, dans nos pays. Selon Mme Delli (députée européenne et présidente de la commission du Transport au Parlement européen), un total de 100 000 emplois ont été perdus à cause du dumping social et de la délocalisation. Elle veut donc que la France, industriellement forte dans l’automobile, supporte cette décision. Ne crachant pas sur ses idées, elle semblerait estimer qu’il s’agit d’une chance pour nous. Oui.
Quelques constructeurs se sauvent totalement, ou provisoirement…
Alors, relativisons, nous, passionnés de l’automobile. Sachez que plusieurs demandes ont été déposées par différents décideurs italiens (liés ou non à Ferrari) suite à l’annonce de la fin du thermique en 2035. Des décisions ont donc été prises, et il y a donc des cas particuliers ! Déjà, si un constructeur immatricule moins de 1 000 véhicules neufs par an, cette réglementation ne devrait pas le toucher. Du pain béni pour des constructeurs de niche, comme Koenigsegg, Bugatti ou encore Morgan, qui pourront toujours créer des véhicules thermiques nobles. Et pour les marques immatriculant entre 1 000 et 10 000 véhicules par an, ils bénéficieront d’une seule année de sursis. Ferrari, Lamborghini ou encore Aston Martin produiront donc du thermique jusqu’au 1er janvier 2036.
Coup de tonnerre : Stellantis conteste la décision et quitte l’Association Européenne des Constructeurs Automobiles !
Pour tous les autres constructeurs, la messe est dite : zéro émission à l’échappement. L’objectif neutralité carbone en 2050 doit absolument être atteint, et la majorité des constructeurs y seront contraints. Alors que Volkswagen et Mercedes s’en frottent les mains, le groupe Stellantis n’était pas vraiment content de la décision. Et ce, malgré l’annonce de ne travailler que sur le 100% électrique dès 2030. Le CEO de Stellantis ne digère pas la décision prise par le Parlement Européen pour plusieurs raisons.
D’abord, l’approche, d’après Carlos Tavares, ne s’est pas faite “à 360°”, et tous les éléments n’ont pas été pris en compte. Ensuite, le fait que les citoyens et experts n’aient pas donné leur avis sur la question l’a dérangé. Il s’agit ensuite d’une frustration due à la non-réaction de l’AECA (Association Européenne des Constructeurs Automobiles). Dès lors, il a décidé de créer un Forum sur la liberté du mouvement. Il s’agira d’un rassemblement public annuel pendant lequel des experts de la mobilité trouveront des solutions pour la mobilité. D’après M. Tavares, “l’accès à une mobilité propre, sûre et abordable pour les citoyens du monde entier est en jeu”. Je ne sais comment lui donner tort. Et donc, cette activité étant contraire aux principes de l’AECA, Stellantis a annoncé quitter l’assemblée dès la fin de l’année 2022. Et la perte de quatorze marques pour l’association fait l’effet d’une bombe !
Une nouvelle pénalisation pour le consommateur, et un massacre dans l’emploi !
Et le conducteur, dans tout cela, que devra-t-il faire ? Eh bien, il s’adaptera et il se taira, évidemment ! Les moins aisés devront louer des véhicules ou les partager, les plus riches achèteront. Ou nous n’aurons plus nos propres véhicules, et donc plus d’espace roulant réellement personnel. De toutes façons, les technologies de conduite autonome avancent parce que la majorité des conducteurs n’aiment pas (peut-être parce qu’ils ne savent pas) conduire. Et il vaudra mieux qu’il en soit ainsi, car les frais de réparations d’un véhicule électrique sorti de garantie sont excessifs, et les pannes sont plus fréquentes que l’on ne le croit… Mais les voitures électriques sont et seront vendues comme moins chères à l’usage, avec un coût d’entretien réduit.
Enfin, c’est la théorie. Et qu’en sera-t-il des mécaniciens, techniciens, ou encore des chefs d’atelier des garages ? Ils ne serviront plus vraiment, tout comme les vendeurs, remplacés par des configurateurs. Évidemment, le travail est garanti jusqu’en 2050. En effet, la vente de véhicules d’occasion pourra de toute façon avoir lieu après 2035. Mais la disparition des concessions automobiles est réelle, et les travailleurs du domaine devront changer de métier, ou se perfectionner. Un plan d’action pour une réinsertion se dessine, mais cela coûtera encore de l’argent… À moins qu’on ne trouve, d’ici quelques années, un diesel plus propre, polluant moins que la production d’électricité des usines à gaz ou au charbon… L’histoire nous dira si nous prenons un mauvais chemin. Peut-être suis-je rétrograde, mais les craintes sont fondées et resteront longtemps sans réponse.
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