La Renault Clio, c’est une longue histoire, qui remonte à 1990. Elue deux fois voiture de l’année, la citadine de la marque au losange a longtemps été la voiture la plus vendue dans l’hexagone. Près de 16 millions d’exemplaires ont été vendus. Mais ça, c’était avant. Car la Renault Clio 5, lancée en 2019, s’est faîte voler la vedette par la Peugeot 208 mais également par la Dacia Sandero. Afin de relancer les ventes, le modèle star de Renault s’offre un restylage de la dernière chance. En matière de style, les évolutions sont nombreuses tandis que l’offre moteur se restreint davantage encore. Cela sera-t-il suffisant pour tenir tête à la 208, qui profitera bientôt aussi d’un restylage ?
Un restylage qui change (presque) tout
Le 29 janvier 2019, Renault présentait la Clio 5. Une annonce sans effet “whaou” car la marque au losange n’a pris aucun risque, à tel point que beaucoup considèrent la Clio 5 comme un simple restylage de la 4. Alors forcément, quand Peugeot, un mois plus tard, dégaine une 208 moderne et pleine de caractère, élancée, avec une large palette de motorisations et une peinture métallisée jaune de série, la Clio se prend un revers terrible en matière d’image. Et cela n’a pas manqué, la 208 a pris logiquement les devants.
Elle devance toujours la Citroën C3 III, vieille avant l’heure, qui n’a guère plus d’arguments à avancer, pas même un restylage visuellement discutable. Renault n’a donc pas eu le choix pour le restylage : il fallait enfin donner un peu d’âme à la Clio. C’est pour cette raison que l’avant a été totalement revu. La tâche est ardue car si la Clio 5 est réussie sur de nombreux points, son design insipide n’a pas aidé. Pire encore, la Dacia Sandero s’est même révélée être une concurrente redoutable pour la Clio !
Alors Renault n’a pas hésité à totalement redessiner l’ensemble. On trouve une calandre nettement plus large, agrémentée de petites pastilles rectangulaires, avec un dégradé noir vers le centre pour donner du volume. Au centre, le nouveau logo de la marque trône fièrement. Les optiques ont été amincies, ce qui donne un regard nettement plus dynamique. Mais surtout, on remarque des feux de jour verticaux, prenant la forme d’un demi-losange de chaque côté. Le tout comprend une multitude de petits motifs horizontaux.
Un design trop chargé ?
Un visuel assez chargé, qui n’est pas sans rappeler une certaine inspiration de chez Peugeot ou DS. Il n’en fallait pas moins pour attribuer la responsabilité de ce choix au patron du style de chez Renault, Gilles Vidal, qui opérait avant chez Peugeot. L’avant est composé autour d’une lame, peinte couleur carrosserie sur les finitions basses et en gris aluminium sur les finitions hautes. Celle-ci structure l’avant et apporte du visuel. On ne peut donc qu’apprécier ce facelift bienvenu… Mais on peut aussi craindre un style assez chargé. Il faudra voir la Clio 5 phase 2 pour s’en assurer. Car si l’avant est métamorphosé, il y a des choses qui ne changent pas…
À l’inverse, le profil est relativement classique. Celui-ci reste toutefois dans le coup bien que la sensation de déjà-vu puisse déranger. Forcément, lors d’un restylage, on ne touche généralement pas à la caisse en elle-même. De ce côté-là donc, il n’y a rien de bien intéressant à voir. L’arrière profite aussi d’un nouveau bouclier, incluant de petites écopes sur les côtés et un faux diffuseur. Mais surtout, il y a l’ajout de nouveaux feux. Ces dernières donnent un côté assez tuning, qui divise beaucoup. Dans l’ensemble, la marque au losange gère plutôt bien le dessin de ses optiques. Attendons donc de voir cela en vrai !
Un intérieur à peine retouché ?
À l’intérieur de la Clio 5 phase 2, les évolutions semblent plutôt timides en apparence. Hormis le nouveau logo sur le volant, il faut se concentrer sur les détails. Là, on remarque que l’instrumentation est numérique dès l’entrée de gamme, avec un petit écran de 7 pouces. Sur les finitions supérieures, la dalle de 10 pouces demeure. Au centre, le système Easy Link s’appuie toujours sur un écran tactile horizontal de 7 pouces ou bien de 9,3 pouces en verticale, en fonction de la finition. On notera que la prise en charge d’Android Auto et Apple CarPlay est désormais possible sans fil. La qualité d’assemblage progresse également, notamment au niveau des selleries. Ces dernières font aussi appel à de la cellulose de bois, afin d’améliorer le bilan carbone de ce modèle.
Pour le reste, rien ne change vraiment. De toute manière, l’habitacle de la Clio 5 reste dans la moyenne. Les quelques modifications et ajouts permettent de rester dans l’air du temps. D’ailleurs, ces choix se vérifient aussi au niveau des coloris. Le gris Rafale s’invite au catalogue. Pour le reste, on retrouve les couleurs déjà présentes : blanc, rouge, orange, gris et noir. Une palette simple mais suffisante.
Une inédite version Esprit Alpine
Depuis la disparition de Renault Sport, c’est désormais Alpine qui prend la relève pour les modèles sportifs, en tant que marque à part entière. Celles et ceux qui veulent s’offrir une Renault avec une présentation plus sportive pourront opter pour une finition Esprit Alpine. Cette finition est proposée également sur la Clio restylée. Elle s’identifie à sa présentation plus soignée, des jantes spécifiques de 17 pouces qui font un petit peu “tuning”, des détails en gris mat, une sellerie spécifique et un badge sur les ailes avant. Seulement, Esprit Alpine se concentre sur le plumage uniquement. Cette finition n’apporte, en effet, aucune motorisation spécifique.
La Clio 5 Esprit Alpine séduira sans doute par sa présentation plus dynamique mais on regrettera qu’une finition Alpine à part entière, qui aurait été une descendante indirecte de la Clio RS, ne soit pas au programme. C’est bien dommage… Malheureusement, Renault ne cherchera pas à aller plus loin que Peugeot, c’est même l’inverse. La marque au losange restera sur une unique carrosserie 5-portes et fera même l’impasse sur la motorisation la plus dynamique à ce jour : le 4-cylindres TCe de 1.3 litre, développant 130 ou 140 chevaux.
Une offre de moteurs assez réduite
La Renault Clio 5 phase 2 conserve son offre moteur dans sa globalité, il n’y a pas d’évolution majeure. L’entrée de gamme est toujours assurée par le 3-cylindres atmosphérique SCe de 0.9 litre, développant une puissance de 65 chevaux. Pour le cœur de gamme, c’est le 0.9 TCe de 90 chevaux qui prend place. Une version GPL, dont la puissance est portée à 100 chevaux est aussi de la partie. Du côté du Diesel, seul le Blue dCi de 100 chevaux est proposé. Enfin, la version hybride E-Tech non-rechargeable de 145 chevaux est toujours là. En 2022, celle-ci comprenant pas moins de 30 % des ventes. Une telle performance pourrait être reconduite car l’autonomie est de 900 kilomètres tout de même.
La commercialisation de la Renault Clio V restylée débutera au mois de juin. Les premières livraisons auront lieu en septembre. Il faudra encore attendre deux petits mois avant de connaître la grille tarifaire définitive. Enfin, ce restylage de la Clio apportera sans doute beaucoup en matière d’image. Sans être révolutionnaire, il bouscule un petit peu les conventions… Mais hormis la face avant, le reste est malheureusement assez creux. Peugeot, qui peaufine le restylage de la 208, ne doit probablement pas beaucoup trembler…
Finitions
- New Evolution
- Techno
- Esprit Alpine
Moteurs
- SCe 65
- TCe 90
- TCe 100 GPL
- E-Tech hybride 145
- Blue dCi 100
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