Opel Astra Electric : une alternative séduisante ?

La sixième génération d’Opel Astra est commercialisée depuis 2022. La compacte de la marque au blitz a signé son grand retour. Fruit de la nouvelle entité Stellantis, la nouvelle venue arbore fièrement la nouvelle identité Opel, tout en profitant d’une large banque de pièces. Pour autant, l’Opel Astra ne peut pas être résumée en tant que simple adaptation de la Peugeot 308. Elle se démarque par une ligne résolument moderne, un intérieur entièrement repensé et une image bien différente. Nous avons donc pu prendre le volant d’une Opel Astra Electric à l’occasion d’un agréable séjour dans les environs de Tours. Et nous avons été agréablement surpris !

Fiche technique de l’Opel Astra Electric 156

Une Opel Astra qui sort du lot ?

Présentée en juillet 2021, l’Opel Astra L (sixième du nom) a été commercialisée l’année suivante. Elle reste relativement timide sur le marché puisqu’elle n’a été produite qu’à 4 000 unités durant cette année 2023. Une performance assez timide qui s’explique aussi par l’absence de la version break, nommée Sports Tourer, qui n’est toujours pas commercialisée. Malgré cela, Opel va de l’avant et entend bien amorcer la transition vers l’électrique au plus vite. La part grandissante de marché de cette énergie devrait s’intensifier dans les années à venir. Durant notre séjour dans le sublime château de Rochecorbon, nous avons pu prendre les commandes des dernières Corsa et Astra, dans leurs versions électriques. Une partie technique directement tirée de Stellantis. L’Opel Astra de sixième génération arbore la nouvelle identité de la marque avec notamment la calandre Vizor, des traits plutôt taillés à la serpe et un intérieur qui mise sur la technologie.

Cette version électrique vient d’ailleurs épauler une version thermique essence de 110 ou 130 chevaux, un Diesel de 130 chevaux et une version hybride rechargeable de 180 ou 225 chevaux. Une version électrique, pour compléter la gamme, a donc tout son sens. Sans surprise, on retrouve une base technique similaire à celle de la Peugeot E-308, à savoir la plateforme EMP2. Le moteur électrique employé développe une puissance de 156 chevaux et promet une autonomie de 418 kilomètres en cycle WLTP. Il profite également de la nouvelle chimie de batterie NMC (composée à 80 % de Nickel, 10 % de Manganèse et 10 % de Cobalt), d’une capacité de 54 kWh. Une fiche technique assez pertinente donc, qui a pas mal d’arguments pour séduire. Mais comme souvent, c’est une fois au volant que l’on peut pleinement apprécier (ou non) une voiture.

L’Opel Astra réinventée

Lorsqu’il s’agit de dévoiler une déclinaison électrique d’un modèle, il y a plusieurs écoles. Il y a les constructeurs qui ont une approche un peu “bobo”, consistant à appliquer une calandre pleine assez vilaine, des jantes aérodynamiquement laides et des touches de bleu… Et les autres qui misent sur un style plutôt passe-partout car, après tout, une voiture électrique reste une voiture comme les autres. Opel a choisi son camp et abat la seconde carte. Et c’est plutôt une bonne nouvelle car le style de cette compacte est plutôt cool.

Longue de 4,37 mètres, l’Opel Astra a une ligne plutôt élancée. L’élément principal de son design, c’est la calandre Vizor, intégralement noire, qui intègre les optiques. C’est un museau plutôt bien dessiné, qui fait l’impasse sur les chromes et les touches d’aluminium. Fini le style blasant des années 2010 de chez Opel, la marque allemande veut se moderniser. Elle ose la couleur et multiplie les touches de noir. Un bon moyen de s’inscrire dans les tendances du moment.

Dans les faits, cela fonctionne assez bien. La ligne est dynamique et plutôt jolie. Comme souvent, tout est question de goût et de couleur. Ce qui est certain, c’est que le style est désormais bien dans l’air du temps. Le capot, long et assez haut, donne une image très sérieuse. Cela est renforcé par la présence des montants A en noir brillant. Même traitement pour les jantes de 18 pouces, avec une finition diamantée foncé. De profil, les traits sont assez dynamiques également, donnant une vraie identité à l’Astra. À l’arrière, les optiques à LED sont bien dessinées. Les logos passent en noir et le becquet, assez massif, vient donner un côté plus trapu. À cela s’ajoute un travail sur les optiques Intelli-Lux intégrant 84 LED chacune. Seul élément identifiant à coup sûr une version électrique : le “E” sur la malle.

À bord : de la rigueur et beaucoup d’écrans

Lorsque l’on accède à l’intérieur de l’Opel Astra, il y a plusieurs choses qui se passent. Dans un premier temps, on constate que l’ambiance est assez austère : les tons noirs dominent très largement. C’est assez froid… Toutefois, il y a véritablement un ressenti de qualité que l’on a. Les ajustements sont plutôt bons et cet alignement d’écrans, derrière le volant, présente bien. La sellerie est aussi plutôt jolie. Opel a opté pour des lignes faussement simples, qui donnent un côté assez épuré et rassurant. La planche de bord s’articule d’ailleurs autour d’un épais bandeau horizontal, qui intègre une aération pour le conducteur et deux écrans de 10 pouces.

Le rendu assez lisse est vraiment sympa. Le design du volant est sympa également, avec une bonne prise en main et des commandes bien disposées. Même remarque pour l’épaisse console centrale, reprise de chez Peugeot. C’est fonctionnel même si je reste nostalgique du précédent sélecteur de vitesses. L’éclairage d’ambiance, qui propose 8 ambiances colorées, est bien sympa !

On remarque également des touches d’aluminium, sur les contre-portes et la planche de bord. Cela renforce la qualité perçue. D’ailleurs, on note aussi que les commandes sont clairement orientées vers le conducteur. Sans surprise, l’écran face à vous comporte tout le système d’instrumentation, avec plusieurs modes d’affichage. L’interface s’appuie sur des graphismes élégants et personnalisables. C’est bien présenté et les informations sont facilement accessibles. L’écran multimédia, juste à droite, tombe bien sous les yeux. Son ergonomie est tout aussi satisfaisante. C’est plutôt fluide et parfaitement compatible avec Android Auto et Apple CarPlay. La navigation donne aussi accès à la météo, à la localisation des bornes de recharge et même aux parkings à proximité. L’espace dédié à la gestion de la température à bord est aussi facile à prendre en main.

Saluons la volonté d’Opel de conserver pas mal de commandes physiques et agréables au toucher. Cet habitacle comporte aussi pas mal de rangements bien disséminés. La position de conduite est plutôt bonne. Il faut dire que les sièges sont certifiés AGR, attestant que des ergonomes se sont penchés sur la question. Le maintien est bon et le revêtement en Nappa est agréable. À l’arrière, le bilan est aussi positif avec des places agréables et un espace suffisant aux jambes. Sans surprise, la place centrale fait office de dépannage. Mais c’est le cas de l’immense majorité des compactes donc pas de mauvaise surprise. L’Opel Astra s’offre même quelques coquetteries comme des revêtements moussés. Un intérieur dans la bonne moyenne donc ! Le coffre, de 268 litres, est dans la moyenne plutôt basse.

Un moteur électrique bien connu !

D’abord intégré chez Peugeot, Citroën et DS Automobiles, le moteur électrique Emotors de 156 chevaux trouve désormais sa place sous le capot des Opel Corsa et Astra. Il demeure l’unique proposition pour les versions électriques. Un moteur de dernière génération, positionné à l’avant et qui s’appuie sur une batterie lithium-ion de nouvelle génération, comprenant pas moins de 102 cellules, composées majoritairement de Nickel. La batterie de 54 kWh (dont 51 kWh utiles) peut paraître légère mais la consommation mixte est mesurée, avec une moyenne inférieure à 15 kWh aux 100 kilomètres. Lors de notre essai, nous avons réussi à atteindre cette valeur sans difficulté, preuve de l’efficience de l’Astra Electric.

Accusant tout de même 1 679 kg, l’Astra Electric propose trois niveaux de puissance, en fonction du mode de conduite. Justement, voici les trois modes proposés :

• Eco : mode permettant d’abaisser au maximum la consommation, en réduisant la réactivité de la pédale d’accélérateur, en favorisant la régénération, tout en limitant la puissance à 108 chevaux ;
• Normal : mode classique, proposant une puissance de 136 chevaux. Il veille à optimiser la consommation tout en permettant d’exploiter plus facilement la puissance :
• Sport : ce mode favorise la performance et permet de délivrer les 156 chevaux. La réactivité de la pédale d’accélérateur est plus importante.

La puissance, si elle est confortable, ne fait pas de l’Opel Astra Electric, une sportive. Comptez 9,2 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Les accélérations sont assez franches mais s’épuisent assez vite. On appréciera en revanche les belles reprises. Le mode B (pour Brake) permet de maximiser la force de recharge, en augmentant le frein moteur. Si cela demande un petit temps d’adaptation, cela permet de réduire efficacement la consommation… D’ailleurs, on trouve de série une pompe à chaleur, qui permet d’éviter la surconsommation en hiver.

Tout cela s’inscrit dans la stratégie de la marque, qui vise l’électrification totale pour 2028. D’ici-là, Opel étoffera considérablement son offre. Elle concentre ses efforts autour de trois piliers. Le premier, Detox, vise à proposer une expérience de conduite avec une approche à la fois naturelle et technologique. Le second, Modern German, entretient l’image de la voiture allemande et notamment la rigueur qui en découle. Le troisième aspect, Greenovation, vise à réduire l’impact environnemental de la marque. Cela passera principalement par l’électrification de toute la gamme. Les chiffres sont d’ailleurs plutôt encourageants, avec une part de marché grandissante. Sur le premier semestre 2023, les immatriculations de modèles électriques Opel ont augmenté de 49 %.

Une Astra Electric agréable… Mais un peu ferme !

L’Opel Astra Electric est facile à conduire, comme beaucoup de voitures électriques. Elle se prend assez vite en main, au même titre que le gabarit d’ailleurs. Les nombreuses aides à la conduite ne sont pas trop envahissantes. On trouve la reconnaissance des panneaux de signalisation, le freinage d’urgence automatique avec détection de piétons ou encore le régulateur de vitesse adaptatif et la caméra 360° (Intelli-Vision). Autant d’équipements qui s’apprécient pour le confort qu’ils procurent. Au niveau de la direction, elle se montre précise et bien calibrée, surtout en mode Sport. L’amortissement est correct bien qu’assez “ferme” sur chaussée dégradée. Même si un petit peu plus de puissance aurait été appréciable, l’Opel Astra électrique se montre tout à fait convenable. Elle offre une bonne insonorisation et des bruits de roulement plutôt réduits.

En conduite dynamique, rien à signaler. C’est rigoureux mais pas spécialement amusant pour autant. Très rationnelle, cette Astra tient ses promesses, notamment en matière de consommation. Durant notre trajet, nous avons expérimenté plusieurs types de terrain et l’Astra s’en sort bien à chaque fois. Même en haussant le rythme, l’arrière a du grip ! La tenue de route est rigoureuse et le diamètre de braquage court est idéal en ville. Pour le reste, rien de spécial à rajouter ! Cette compacte fait tout bien et ne présente pas de défaut majeur. Elle mérite clairement d’être plus connue mais souffre toujours d’un déficit d’image assez regrettable.

Précisons aussi que l’offre de finitions est très réduite pour cette version électrique. L’entrée de gamme s’appelle simplement Astra et offre déjà une belle présentation, comprenant les jantes de 18 pouces Falcon, le régulateur de vitesse adaptatif, les projecteurs à LED ou encore la climatisation automatique. Voulue plus sportive, la finition GS ajoute le toit noir, la caméra 360° ou encore une sellerie spécifique… Mais elle conserve les mêmes pare-chocs et jantes.

Quant à la recharge, seulement 26 minutes seraient nécessaires pour recharger jusqu’à 80 % la batterie, depuis une borne rapide de 100 kW. De série, on trouve un câble de recharge de 3,7 kW en monophasé. En accessoire, pour 249 € TTC, il est possible de s’offrir le câble de 7,4 kW, qui accélère le temps de recharge à la condition de disposer d’une Wall Box adaptée. Notre essai s’étend déroulé à cheval sur deux jours, nous n’avons pas eu besoin de recharger la voiture par nous-même.

Les couleurs de l’Opel Astra électrique

Illustration	Couleur & code couleur	Prix
	Blanc Arktis opaque (P0WP)	250 €
	Rouge Kardio métallisé (M5PQ)	650 €
	Jaune Kult métallisé (M0RV)	0 €
	Gris Kristall métallisé (M0ZR)	650 €
	Gris Vulkan métallisé (M0VL)	650 €
	Noir Karbon métallisé (M49V)	450 €
	Bleu Kobalt métallisé (M6SM)	800 €

Équipements de série

Principales options

Le mot de la fin

Vendue à partir de 42 990 € en finition GS, l’Opel Astra Electric est clairement une voiture à découvrir. Sans être parfaite, elle se montre agréable et bien construite, tout en étant très efficiente et suffisamment puissante. Son habitacle n’est pas en reste, bien que l’on pourra reprocher une certaine austérité. Malgré cela, cette compacte ne souffre que d’une chose : une image de marque qui reste sur la touche. Et c’est bien dommage car l’époque des Opel “chiantes” est pourtant résolue. La marque cherche désormais à séduire un public plus jeune, tout en se démarquant. Résumer l’Opel Astra à une simple Peugeot 308 carrossée différemment, ce serait passer à côté de l’essentiel…

Merci à Opel France pour l’invitation et la prise en main des dernières nouveautés électriques de la marque. Remerciements également aux équipes de l’Art Hôtel de Rochecorbon pour leur accueil impeccable.

Notre avis sur l'Opel Astra Electric

dès 42 990 €

6

Niveau de satellisation

6.0/10

Feeling

10.0/10

Provocation d'acouphènes

3.0/10

Nécessité de vendre un rein

5.0/10

On a aimé...

• Design moderne
• Consommations
• Habitacle agréable

Ça nous a déplu...

• Intérieur austère
• Fermeté de l'amortissement