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Kia Picanto Sport Edition 1.0 T-GDI 100 : une vraie petite sportive ?

Chez PDLV, on aime bien les voitures qui sortent un peu de l’ordinaire. Quelle ne fut pas ma surprise de voir qu’aucun média n’avait alors testé la Kia Picanto T-GDI 100, basée sur la troisième génération de la mini-citadine coréenne ! Voici donc l’essai complet de ce modèle que j’attendais de tester avec une certaine impatience. Vais-je trouver le même feeling qu’avec ma Fiat Panda 100HP ? À vrai dire, le positionnement est quelque peu différent, avec du bon et du moins bon ! Mettez votre ceinture, on embarque !

Fiche technique Kia Picanto 1.0 T-GDI 100

Dimensions3,60 x 1,60 x 1,49 mètres
Poids953 kg
TransmissionTraction
Boîte de vitessesManuelle, 5 rapports
Commercialisationdepuis 2018
Moteur1.0 T-GDI 3-cylindres turbo
Puissance100 chevaux à 4 500 tr/m
Couple171 Nm dès 1 500 tr/m
0 à 100 km/h10,0 secondes
Vitesse maximale180 km/h
Puissance fiscale5 CV
Consommation mixte4,5 L/100 km
Prix du neufdès 17 550 €

Essai vidéo de la Kia Picanto T-GDI 100

Mini-citadines vitaminées : en voie de disparition ?

J’ai beau essayer régulièrement des voitures qui « marchent fort », je dois vous avouer que j’adore tout autant essayer des mini-citadines vitaminées et pas trop lourdes. Mais ça devient carrément rare… à l’image de ma Fiat Panda 100HP, j’avais déjà pu essayer la Volkswagen Up! en TSI 90 et la Nissan Micra 160SR… Autant vous dire que quand j’ai appris que Kia allait décliner une version Sport Edition – limitée et numérotée à 200 exemplaires – mon sang n’a fait qu’un tour. Je me suis donc naturellement dirigé vers une concession de la marque.

De nos jours, les voitures montent constamment en puissance. Fatalement, les poids augmentent en parallèle. Alors si ce procédé est flatteur sur le papier, il n’en est rien en pratique. De nombreuses voitures modernes sont ainsi fades et ne délivrent pas vraiment de sensations de conduite. Alors forcément, une mini-citadine vitaminée, ça promet un beau ressenti sur les petites routes de campagne et c’est justement le but de notre essai. Je tiens avant tout à remercier la concession Kia de Laval, du groupe Bourmy Automobiles, pour le prêt de cette Picanto Sport Edition T-GDI 100 que j’attendais impatiemment depuis son annonce officielle courant 2018.

Un look sportif.. Mais pas trop !

Esthétiquement, je la trouve très réussie cette Kia Picanto de troisième génération. Exit le style très impersonnel de la première du nom. Notre Sport Edition reprend le look GT Line en l’agrémentant de petites touches pour rendre l’ensemble encore plus sportif. De toutes manières, il y avait un budget à tenir et l’idée, c’était de faire évoluer la Picanto vers plus de sportivité sans pour autant y mettre trop d’argent non plus… Ce qui aurait fait exploser le prix de vente !

Directement, on remarque un bouclier avant assez proéminent, constitué d’une grande bouche accueillant la plaque d’immatriculation, les antibrouillards et sur les côtés, des entrées d’air entourées d’une écope rouge. Le rouge, justement, c’est la couleur symbolique de la sportivité chez Kia. La calandre s’habille d’un fond rouge tandis que les bandes chromées de cette dernière se poursuivent dans les phares. Cela donne une belle unité et je dois l’admettre : j’aime bien cet avant !

À l’inverse, le profil est nettement plus sage. Outre un léger rabaissement, on notera des bas de caisse rajoutés soulignés d’un filet rouge qui accentuent le côté sportif. Les ailes semblent avoir été élargies mais il s’agit d’une savante illusion d’optique. À l’arrière, on notera un discret aileron qui n’est en fait que le prolongement du coffre. Le tout est coiffé d’une antenne « requin » du plus bel effet.

Bref, un profil trop sage et pas vraiment exubérant. Cela est confirmé par les jantes alliage de 16 pouces, qui paraissent bien dimensionnées. Elles ont un design à huit double branches. Nous aurions aimé des étriers de frein rouges pour renforcer le côté agressif. D’autant plus que la Picanto dispose de quatre freins à disque dès le deuxième moteur (le 1.2 litre de 84 chevaux). Enfin, la porte conducteur gauche dispose, sur son montant, d’un badge « Sport Edition » mentionnant le numéro de l’exemplaire en question.

L’arrière est celui de la Picanto GT Line, avec un design très cohérent. Le bouclier arrière accueille sur sa partie basse un petit diffuseur avec une double sortie d’échappement du côté droit. Notons qu’il s’agit de véritables sorties. Un filet rouge souligne le diffuseur. Un design simple mais efficace qui aurait mérité à mon sens quelques folies supplémentaires pour que cette édition spéciale soit reconnaissable immédiatement. C’est d’autant plus vrai que les coloris proposés sur la Sport Edition sont presque trop classiques : Blanc Celeste (UD), Gris Acier (KCS), Noir Ebène (ABP) et Gris Titane (IM). Les touches de rouge sont les mêmes quel que soit le coloris de la carrosserie de cette Kia Picanto T-GDI.

Un équipement très honnête

Que l’on apprécie ou non la Kia Picanto, on ne peut que reconnaître que la dotation de série est généreuse. Ainsi, notre Picanto Sport Edition dispose de tous les équipements de la finition GT Line, auxquels s’ajoutent le système de freinage d’urgence FCA, une sellerie en cuir de synthèse rouge et noir, une caméra de recul avec lignes de guidage dynamique, les jantes alliage de 16 pouces, un écran tactile de 7 pouces intégrant le GPS, un chargeur à induction, la climatisation automatique ou encore les quatre vitres électriques. Une dotation riche de très loin supérieure à celle de mon italienne. Des stickers rouges sont également proposés gratuitement à la commande.

Un intérieur qui présente bien… avec de la place

Bon, quand on monte à bord d’une mini-citadine, même s’il s’agit d’une finition haute, il ne faut jamais oublier que la réduction des coûts a été l’un des objectifs principaux. La Picanto Sport Edition présente en revanche très bien, avec une planche de bord bien dessinée. Ne cherchez pas le moindre plastique moussé mais les assemblages sont assez rigoureux et des surpiqures rouges sont disséminées à différents endroits. L’ambiance est donc assez agréable, pas trop austère. Le volant offre une bonne prise en main, avec un revêtement en cuir réussi.

On regrettera en revanche que la partie inférieure de la jante du volant, singeant l’aluminium, soit en plastique. C’est pas très flatteur à l’œil et encore moins au toucher. La sellerie est d’ailleurs très jolie, surtout à l’avant, où deux semi-baquets en cuir de synthèse noir et rouge permettront de voyager confortablement. Car s’ils manquent de maintien pour une utilisation sportive, ils ont l’avantage de ne pas créer de fatigue en se montrant confortables au quotidien.

En plus, les équipements tombent bien sous la main, avec par exemple les commandes des – quatre – vitres électriques sur le panneau de porte. À vrai dire, on parvient même à oublier qu’il s’agit d’une mini-citadine puisque nous n’avons pas de sentiment de confinement. Kia a en plus installé un accoudoir central, en cuir surpiqué rouge, idéal pour les longs trajets. Bien que la qualité des matériaux soit perfectible, c’est un intérieur agréable qui fait très 2019 d’un point de vue composition et technologie. La visibilité est bonne, la climatisation automatique est appréciable, tout comme les rangements pour canettes qui sont réversibles. Elle est bien conçue, cette Kia Picanto T-GDI 100 !

Une offre attrayante sur le papier

Sous le capot, nous trouvons un 3-cylindres en ligne en position transversale, accompagné d’un turbo. L’ensemble permet d’atteindre 100 chevaux à 4 500 tr/m. Le couple atteint quant à lui 171 Nm dès 1 500 tr/m. De nos jours, ces chiffres paraissent bien maigres mais il est évident que pour apprécier une mini-citadine vitaminée, il faut prendre du recul vis-à-vis des données purement techniques pour apprécier le ressenti global. On ne tape pas des chronos en Picanto mais on apprécie au contraire le fait d’avoir un petit kart entre les mains. Avant de parler ressenti de conduite, ajoutons le fait que nous disposons d’une boîte de vitesse manuelle à cinq rapports seulement. Ainsi motorisée, cette Picanto “Sport” ne pèse que 953 kg à vide. Un rapport poids/puissance attractif qui permet de réaliser le 0 à 100 km/h en 10 secondes.

Point fort : le passage au turbo permet de répondre à la très-exigeante norme Euro 6d en affichant des émissions de CO2 de seulement 104 g/km et une consommation en cycle mixte de 4,5 litres aux 100 kilomètres. Forcément, quand on lit cela, il y a ceux qui seront satisfaits de voir là une voiture relativement écologique. Puis il y a ceux qui prendront peur et qui se diront que pour parvenir à de telles émissions de CO2, la boîte de vitesses doit être désespérément longue et que tout a été fait pour lisser le comportement. Mais qu’en est-il vraiment ? C’est sans a priori que j’ai pris les commandes de la Picanto, sur différents types de parcours afin de voir si j’avais le même feeling qu’avec ma Panda 100HP.

Sur le papier, ces deux voitures semblent très similaires, avec un gabarit proche (3 centimètres de plus en longueur pour la coréenne), une puissance identique, un look travaillé, un poids similaire (+ 17 kg pour l’italienne) et quatre freins à disque. Mais dans les faits, les différences sont nombreuses. Moteur 4-cylindres atmosphérique pour l’une, 3-cylindres turbo pour l’autre. Boîte 5-vitesses longues pour la Picanto et boîte 6-vitesses courte pour la Panda… Bref, l’heure est donc venue de passer au test routier.

Beaucoup de bonne volonté… Et de confort

En tournant la clé de contact, on reconnaît directement la sonorité typique des trois-cylindres, qui ressemble à moitié à un Flat-6 Porsche. Et pour cause. La voiture s’élance. L’embrayage est très mou, ce qui est assez déroutant mais on s’y habitue très vite d’autant plus que cette Picanto Sport Edition se conduit avec une facilité déconcertante. Après un bon temps de chauffe, nous pouvons passer à des exercices dynamiques, sans pour autant oublier qu’il s’agissait d’une voiture neuve, avec tout juste 160 kilomètres au compteur. Les montées en régime sont très linéaires, le turbo intervenant très tôt. C’est donc un peu frustrant…

Mais comme souvent avec les moteurs turbo, la conduite est très typée diesel. Couple et puissance s’épuisent assez vite, inutile donc d’aller au delà de 4 500 tr/m. Les accélérations ne vous colleront pas aux sièges mais elles sont suffisantes pour s’insérer rapidement. Les reprises sont aussi correctes mais un souci majeur apparaît : la boîte de vitesse est désespérément longue. Cela bride fortement le côté sportif de la Picanto Sport Edition. Ainsi, les sensations sont assez gommées, lissées, ce qui induit un comportement davantage typé GT que GTI.

Cela se confirme en analysant le comportement routier. Dans les virages pris à la corde, la Picanto prend excessivement du roulis mais en conservant un comportement sécurisant. Les aides à la conduite interviennent régulièrement pour toujours prévenir et anticiper le comportement. Ainsi, la voiture se conduit très facilement mais l’aspect petit kart est bien effacé. Les suspensions, beaucoup trop souples, privilégient très largement le confort à l’efficacité. Tout l’inverse de la Panda 100HP en somme.

La Picanto est toutefois agréable à rouler et à l’aise sur tous les terrains, c’est assez bluffant. C’est même une voiture attachante à la condition qu’elle soit perçue comme une minicitadine bien motorisée et non pas comme une petite sportive. Bon point cependant : l’ESP est désactivable. Mais cela ne suffit malheureusement à modifier le comportement. Si on devait transposer cette Kia Picanto Sport Edition 1.0 T-GDI 100 dans la gamme Audi, elle serait un modèle de la gamme S : un bon compromis entre passion et raison. Efficace, mais pas décoiffante pour autant.

Équipements de série

Écran tactile 7 poucesVitres arrière surteintées
Jantes alliage 16 poucesVitres avant et arrière électriques
GPSAntibrouillards avant
Sellerie cuir de synthèseClimatisation automatique
Rétroviseurs dégivrants/électriquesBadge numéroté montant B

Principales options

Peinture métallisée (550 €)

Le mot de la fin

La Kia Picanto Sport Edition est vendue à partir de 17 550 €. Notre exemplaire d’essai était doté d’une unique option : la peinture métallisée facturée 510 €. À la vue du niveau d’équipement, le rapport qualité/prix n’est finalement pas si mauvais. À titre de comparaison, la Volkswagen Up! GTI – en cinq portes – débute à 17 110 €. Quant à la Suzuki Swift Sport, elle est à la fois nettement plus puissante et volumineuse, démarrant à 20 700 €.

Bien que manquant de caractère à mon goût, la Picanto Sport Edition demeure une petite voiture sympa, agréable au quotidien. Avec des suspensions plus fermes (ou combinés filetés ?) et une reprogrammation (il est possible de monter à 140 chevaux), il y a clairement du potentiel… Cette série limitée à 200 exemplaires ne sera probablement pas un collector avant pas mal d’années mais elle constitue un excellent choix pour ceux qui apprécient les petites voitures dynamiques mais qui ne sont pas prêts à sacrifier leur confort pour autant. Bien joué Kia !

Encore un grand merci à Alexandre B. et Frédéric L., commercial et directeur de la concession Bourny Automobiles, à Laval pour l’accueil et la mise à disposition du véhicule !

Source
Press.kia.com

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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