
Depuis quelques années, la taille des calandres n’a cessé d’augmenter chez BMW. Nous étions beaucoup à penser que le X7 avait atteint le stade de la caricature tout en redoutant que la BMW Concept 4 donne lieu à une voiture de série. C’est désormais chose faite. Je vous invite à découvrir la seconde génération de BMW Série 4. Un modèle hautement décrié. Mais laissons nos a-priori de côté cette fois et essayons de comprendre la démarche de la firme allemande. Voici d’ailleurs 10 raisons pas forcément valables d’apprécier ce nouveau modèle.
1. La grosse calandre a une explication

Quand on regarde la nouvelle génération de BMW Série 4, il est presque impossible de ne pas percevoir l’immense calandre. Ce signe distinctif ne joue plus la carte de la subtilité. Les haricots sont devenus des pastèques. Il est alors facile d’y voir un modèle ostentatoire et compensatoire. Pourtant, les grandes calandres verticales ne sont pas une nouveautés chez BMW. Certains modèles du passé, comme la BMW 328 de 1936, disposaient déjà d’une calandre immense, encore plus imposante que celle-ci. Toutefois, pas sûr que la volonté de BMW ait été de faire du néo-rétro. La grosse calandre est la solution la plus “facile” pour asseoir une image de marque. D’ailleurs, les lignes de caisse et l’intégration de cette nouvelle calandre pourrait être plus harmonieuse. Depuis une dizaine d’année, les calandres BMW n’ont cessé de grandir… Mais là, un cap est clairement passé.
2. La signature lumineuse est réussie

Comme a leurs habitudes, les constructeurs présentent souvent leurs nouveautés dans de superbes configurations bien optionnées. Toutefois, certains éléments sont communs à toutes les finitions. De base, la nouvelle BMW Série 4 intègre déjà de belles optiques, autant à l’avant qu’à l’arrière. Un très bon point puisque de nos jours, la signature lumineuse est un élément de style à part entière. Et là, il faut reconnaître que ça marche très bien ! En finition M, les optiques sont encore mieux dessinées…
3. BMW a pris des risques

Il est souvent reproché à Audi son style pantouflard et redondant. Une critique qui se généralise de plus en plus. Cette fois, on ne peut pas reprocher à BMW son manque d’audace. Cette nouvelle calandre est lourdement critiquée mais l’originalité pourrait finir par payer. Les gros changements engendrent très souvent des réactions vives. Par exemple, le Porsche Cayenne, lors de sa sortie, fut jugé comme une erreur. Quelques années plus tard, c’était le modèle le plus vendu ! L’actuelle Mercedes Classe A, avec son regard triste et ses découpes de carrosserie hasardeuses, se vend également très bien. La BMW Série 4 et son caractère bien affirmé a toutes les chances de séduire, même si cela prendra quelques mois.
4. Propulsion et 6-cylindres

Contrairement à la Série 1, la nouvelle BMW Série 4 conserve la propulsion de série. Elle est aussi proposée avec la transmission intégrale xDrive. Autre atout, sa palette de motorisations comprend notamment un 6-cylindres turbo avec hybridation légère : la M440i et ses 374 chevaux. Voici ci-dessous les versions qui seront proposées dès octobre 2020. Les deux dernières n’arriveront qu’en mars 2021. La 430i est également au programme, tout comme la 330e, hybride rechargeable.
- 420i / 4-cylindres turbo essence / 184 chevaux
- M440i xDrive / 6-cylindres turbo essence / 374 chevaux
- 420d / 4-cylindres turbo diesel / 190 chevaux
- 420d xDrive / 4-cylindres turbo diesel / 190 chevaux
- 430d xDrive / 6-cylindres turbo diesel / 286 chevaux
- M440d xDrive / 6-cylindres turbo diesel / 340 chevaux
5. La BMW Série 4 s’assume enfin
Bien sûr, le renouveau est fort et la critique est facile. Nous-même, chez PDLV, on s’est pas mal interrogés sur cette nouvelle génération de BMW Série 4. La première marquait clairement son appartenance avec la Série 3 dont elle incarnait les versions coupé et cabriolet. Cette fois, la Série 4 trouve enfin son identité, du moins pour la partie avant. Une quête d’âme qui pourrait servir à construire l’image de la Série 4 en tant que modèle à part dans la gamme. En revanche, le profil est relativement classique. S’il est élégant, il est très impersonnel. L’arrière gagne des feux profilés, une malle bombée sur la partie haute mais l’ensemble reste nettement plus consensuel que celui de la Série 2 Gran Coupé dont nous n’avons toujours pas digéré son titre de plus belle voiture de l’année 2019 !
6. Les américains vont apprécier

L’immense calandre est quelque peu perdue au milieu de ce part choc avant. L’intégration est discutable mais le pire vient certainement de la plaque d’immatriculation avant, qui prend place en plein milieu. On voit bien que quelque chose gêne et esquinte le rendu. Les américains et les états qui n’imposent pas de plaque d’immatriculation à l’avant auront un rendu nettement plus cohérent et moins ridicule.
7. Elle conservera une bonne habitabilité
La nouvelle BMW Série 4 gagne 13 centimètres de longueur avec désormais 4,77 mètres. Elle devance ainsi la Série 3 de 6 centimètres. L’empattement est ainsi similaire à la berline. L’habitabilité sera donc légèrement meilleure, du moins sur le papier car de série, la Série 4 s’offre avec d’épais sièges semi-baquets qui auront un impact direct sur la place à l’arrière. Cependant, les coupés offrant deux vraies places à l’arrière sont plutôt rares et il est important de souligner que ce modèle persévère en ce sens. Cela s’explique par le fait que la Série 4 reprend la plateforme CLAR qui sert déjà de base à la Série 3.
8. Elle n’est pas chère

C’est bien sûr faux. La BMW Série 4 de seconde génération impose un surcoût d’environ 4 300 € par rapport à la précédente. L’équipement est heureusement meilleur avec de série les radars avant et arrière avec stationnement automatisé, les phares Full LED ou encore la climatisation trizone, la sellerie tissu/similicuir ou les jantes alliage de 17 pouces. Une dotation correcte mais un rapport prix/équipement assez peu convaincant. Le moteur le moins onéreux, fourni de base, est le 4-cylindres turbo essence de 184 chevaux, avec la boîte automatique Steptronic à 8 rapports puisque la boîte manuelle a disparu.
9. Vous choisirez le pack M

Sans surprise, les constructeurs souhaitent pousser les acheteurs à s’orienter vers les finitions les plus hautes. Habituellement, les modèles sans pack M sont souvent élégant dans leur ligne. Cette fois, on sent bien que la BMW Série 4 (G22) a été imaginée directement en version pack M. Sans ces appendices esthétiques, l’avant est manque de sens. L’immense calandre est juxtaposée avec de petites écopes. Si on devait y transposer une image, ce serait comme une personne qui ne se musclerait que les bras mais jamais les jambes, avec de gros biceps et de petits mollets. Bref, ça marche pas visuellement mais c’est bon pour les affaires de la marque allemande.
10. La BMW M4 sera renouvelée

Enfin, il semblerait que la BMW M4 soit reconduite, bien que nous ne soyons pas en mesure de vous fournir avec certitude, davantage d’informations. Nous n’avons aucun doute que ce nouvel avant construit autour d’une calandre immense, se mariera encore mieux avec les lignes de la M4. Affaire à suivre ! Dans tous les cas, la nouvelle BMW Série 4 demandera un temps d’adaptation mais nous n’avons aucun doute quant au fait que cette calandre ne choquera plus vraiment d’ici quelques mois ou années. Cela rappelle quelque peu le passage à la Single Frame chez Audi, qui fut rapidement adoptée…
Personnellement je la préfère de loin sans le pack M.