Propulsion, boîte manuelle, poids réduit… Il n’a pas fallu beaucoup d’arguments pour me convaincre d’essayer la Mazda MX-5 Eunos Edition. Peinture noire métallisée, jantes Rays, intérieur en cuir rouge… C’est certain : le petit roadster ne laisse personne indifférent. Je vous propose d’embarquer avec moi pour un essai d’une petite semaine à son bord. Le petit moteur 1.5 litre de 132 chevaux tient-il ses promesses ? Cette finition vaut-elle vraiment le coup (et le coût) ? Faut-il se précipiter en concession pour acheter l’un des 110 exemplaires produits et numérotés ?
Fiche technique Mazda MX-5 Eunos Edition
Dimensions | 3,91 x 1,73 x 1,22 mètres |
Poids | 995 kg |
Transmission | Propulsion |
Boîte de vitesse | Manuelle, 6 rapports |
Commercialisation | 2020, à 110 exemplaires |
Moteur | 1.5 litre atmosphérique, 4-cyl. en ligne |
Puissance | 132 chevaux à 7 000 tr/m |
Couple | 152 Nm à 4 500 tr/m |
0 à 100 km/h | 8,3 secondes |
Vitesse maximale | 205 km/h |
Puissance fiscale | 7 CV |
Consommation mixte | 6,1 litres aux 100 kilomètres |
Prix du neuf | Dès 34 600 € |
Essai vidéo Mazda MX-5 Eunos Edition
L’histoire se répète
La Mazda MX-5 de première génération (NA) a vu le jour en 1989. Et depuis, malgré trois générations suivantes, le plaisir est intact. La marque japonaise a continué d’exploiter ce qui fait le succès du petit roadster : la propulsion, un poids mesuré, une boîte de vitesse manuelle bien étagée et toujours la carrosserie roadster avec capote en toile. Ce n’est pas pour rien que la MX-5 ND fut élue voiture de l’année 2016 !
En 1992, l’Eunos Roadster S-Limited incarnait une version plus haut de gamme de la MX-5 qui se caractérisait par une robe noire, des jantes BBS dorées de 14 pouces et un intérieur tout cuir rouge qui comprenait des moquettes assorties. Pour faire un clin d’œil à cette série limitée à 110 exemplaires seulement, Mazda a eu l’idée de renouveler cette version sur le modèle actuel, la MX-5 ND. L’objectif, c’est aussi de fêter les 100 ans de Mazda même s’il y a un siècle, la marque japonaise ne produisait pas de voitures… Mais des bouchons de liège. L’automobile n’est apparue qu’en 1960 avec la R 360 !

L’Eunos Roadster S-Limited de 1992
Désireuse de segmenter sa gamme, Mazda a créé la branche Eunos, qui, à la manière de Lexus, devait être premium. Le Roadster était une MX-5 améliorée. Bien que cela soit un échec en termes de volumes de vente, l’Eunos Roadster vit le jour dans une version S-Limited, identifiable à sa peinture noire Jet Black, ses jantes dorées BBS, son intérieur en cuir rouge et son système audio Pioneer. Seuls 110 exemplaires numérotés ont été édités.
Le projet Eunos fut arrêté définitivement en 1996. Chez Mazda, on ne renie pas son passé et notamment certains choix de l’époque. Ainsi, la Mazda MX-5 Eunos Edition de 2020 fait pleinement référence à l’Eunos Roadster S-Limited de 1992.
La peinture noire Jet Black Mica est reconduite mais les jantes BBS dorées laissent place à un modèle Rays, de couleur anthracite, en 16 pouces. Plus qu’une retranscription, Mazda a cherché à respecter les codes stylistiques actuels. À bord, on retrouve une somptueuse sellerie cuir Nappa Burgundy mais heureusement, on nous épargne la moquette rouge. Cet attirail exclusif à cette édition limitée en fait l’une des MX-5 les plus désirables. Pour aller encore plus loin, pas d’options possibles et il faut choisir le plus petit moteur et la carrosserie roadster. Mais est-ce vraiment dérangeant ? En tout cas, elle en impose cette MX-5 Eunos Edition ! Un beau mix entre élégance et sportivité qui décroche pas mal de regards dans les rues.
Un design toujours aussi séducteur
La Mazda MX-5 a toujours eu un côté intemporel. La quatrième génération, que nous avons ici (ND) n’y déroge pas. Le plus bluffant, c’est bien sûr ce profil avec ce long capot, ces ailes superbement galbées, les petites roues, la capote en toile et un parfait équilibre avec des lignes bien dosées sans arêtes. Bien qu’elle soit commercialisée depuis 2015, la MX-5 actuelle n’a jamais vraiment évolué au niveau du style. Mais est-ce dérangeant ? Aujourd’hui encore, elle demeure parfaitement dans l’air du temps. L’avant affiche un regard acéré avec des phares à LED à fond noir, un pare-choc ajouré mais sans aller dans l’excès. L’ensemble ne vieillit pas.



Ce splendide coup de crayon s’apprécie aussi à l’arrière, avec un dessin très aérien du bouclier arrière. Là encore, aucun élément ne vient perturber le regard. La légère malle en aluminium est parfaitement intégrée, les feux ont un design très original qui évolue cependant par rapport aux générations précédentes. Car si l’ADN MX-5 est immuable, des évolutions ont lieu à chaque millésime afin de ne pas s’enterrer dans une image néo-rétro. Quant à cette version, les jantes Rays forgées de 16 pouces apportent un design plus affirmé encore. On perçoit d’ailleurs un badge “Made in Japan” dessus. La double sortie d’échappement demeure de série et la sonorité est très agréable. Le choix des étriers de frein gris est judicieux à mon sens.
La MX-5 Eunos Edition étant basée sur la finition haute Sélection, elle en reprend la dotation et notamment la caméra de recul, intégrée de manière discrète sur la partie haute du bouclier arrière. Nous percevons également les logos propres à cette série limitée où chaque exemplaire porte un numéro unique, de 001 à 110. Nous avons eu le privilège d’avoir le tout premier modèle de la série. Enfin, il y a cet intérieur, largement perceptible depuis l’extérieur qui sublime, telle une cerise sur le gâteau, la MX-5. Je crois que le charme a opéré… D’ailleurs, officiellement, on parle “d’un” MX-5 et non “d’une” MX-5.
Bienvenue à bord de la MX-5 Eunos Edition !
Quand on descend à bord de la Mazda MX-5 ND, on est toujours agréablement surpris par la position de conduite très basse. Mais on s’y sent rapidement bien. On découvre alors des sièges semi-baquets accueillants réglables seulement en profondeur, recouverts de cuir Nappa Burgundy avec des surpiqures de couleur blanche. Par rapport aux autres MX-5 obligatoirement habillées de noir, l’ambiance est totalement différente et il se dégage quelque chose de luxueux. La qualité perçue est largement supérieure. On retrouve ce même habillage sur les contreportes ainsi que sur la planche de bord. D’ailleurs, notre regard est rapidement attiré par le badge numéroté face au passager, sur fond doré. Un clin d’œil subtil aux jantes dorées de l’Eunos Roadster de 1992.
La planche de bord est toujours aussi bien présentée et flatteuse à l’œil. Les aérateurs sont bien dessinés, on trouve un écran tactile central de 7 pouces avec le système MZD Connect supportant Apple CarPlay et Android Auto. La particularité, c’est que cet écran perd sa capacité tactile dès lors que vous dépassez les 10 km/h. La finition Sélection apporte aussi la caméra de recul, l’aide au démarrage en côte, les phares, les essuie-glaces et la climatisation automatiques, le système audio Bose et même les sièges chauffants. Sans aller dans un excès inutile, le niveau d’équipements est satisfaisant. Le Stop & Start, fourni de série, peut être désactivé manuellement à chaque démarrage grâce au bouton “i-Stop” situé sur la gauche du volant pas très loin du bouton pour déconnecter l’ESP.

La finition est bonne dans l’ensemble, on note une bonne rigueur dans les assemblages, notamment au niveau des boutons. Les matériaux sont assez valorisants, sauf dans les parties basses mais ça, c’est très commun. Mais n’oublions pas que nous sommes dans un cabriolet pas cher et qu’il a fallu faire des concessions. Pour les vacances, il faudra voyager à la légère puisque le coffre n’a qu’une capacité de 130 dm3.



Néanmoins, on se sent très vite à son aise. La visibilité avant est médiocre car si l’on perçoit bien les ailes galbées, il est assez difficile de cerner précisément l’espace disponible devant malgré une longueur de seulement 3,91 mètres. En version décapoté, la visibilité est maximale. Bien qu’elle soit une stricte deux places, la MX-5 Eunos Edition ne donne pas un sentiment de confinement.

Les rangements sont peu nombreux puisqu’il n’y a ni vide-poche, ni boîte à gants mais simplement un rangement situé au centre, derrière les sièges, fermant à clé. On trouve des commandes bien disposées, des écrans lisibles et une instrumentation numérique suffisante avec notamment le rappel du rapport engagé. Deux ports USB sont disposés en bas de la planche de bord avec un petit espace pour y disposer son smartphone et la clé puisque nous avons le démarrage main-libre. En revanche, l’ambiance est nettement plus terne une fois la capote en place mais ça, c’est logique !
Le moteur 1.5 litre SkyActiv-G 132 chevaux
La Mazda MX-5 ND fut proposée, dès 2015 avec deux moteurs. D’un côté, nous avions le 1.5 litre de 131 chevaux et de l’autre, le 2.0 litres de 160 chevaux. Ces deux moteurs atmosphériques ont évolué respectivement à 132 et 184 chevaux en 2018. Pour cette MX-5 Eunos Edition, Mazda a choisi de proposer uniquement le plus petit des deux. Ce 4-cylindres atmosphérique de 132 chevaux atteint sa puissance maximale à 7 000 tr/m. Tout le plaisir de l’atmosphérique en somme ! Le couple, de 152 Nm est assez faible mais suffisant quand on se rappelle que notre sympathique roadster nippon est à 995 kg.
D’office, nous retrouvons la boîte de vitesse manuelle à 6 rapports, parfaitement étagée, et son petit pommeau caractéristique qui offre une très bonne prise en main. La sixième vitesse, très longue, se destine à l’autoroute et permet d’abaisser significativement la consommation. La sonorité est très agréable et varie énormément en fonction du régime moteur. C’est réellement à partir de 4 000 tr/m, là où le couple maximal se rapproche, que la sonorité devient plus présente. Un son bien dosé, sans aller dans l’excès. En cycle mixte, la consommation est donnée pour 6,5 litres aux 100 kilomètres. Dans les faits, même à bon rythme, nous n’avons pas dépassé les 10 litres. Light is right !
Surtout, Mazda a conservé la propulsion mais sans différentiel à glissement limité. Cela autorise une parfaite répartition des masses. Quant au moteur, il est reculé le plus loin possible à l’avant, ce qui donne une direction à la fois légère, précise et suffisamment réactive. Quant au malus écologique 2020, il n’est que de 250 € sur ce modèle.
La MX-5 Eunos Edition sur la route
Une simple pression sur le bouton de démarrage permet de mettre en éveil le 4-cylindres SkyActiv-G. La sonorité est assez rauque. Forcément, on décapote ; la manipulation est manuelle et ne vous prendra que quelques secondes puisqu’il suffit de tirer une poignée au dessus du rétroviseur intérieur puis de basculer la capote vers l’arrière. Celle-ci n’empiète aucunement sur le petit volume de coffre. Le maniement de la boîte de vitesse est vraiment très agréable, l’embrayage est doux, le faible débattement du levier permet des passages très rapides et n’incite pas vraiment à une conduite tranquille. Pourtant, la MX-5 est une voiture de balade et non une véritable sportive. Si le moteur 2.0 litres est plus tonique et typé sport, le 1.5 litre s’avère plus sage en conduite normale. Par contre, il monte plus haut dans les tours que le 2.0 litres.

En conduite souple, on apprécie le confort de la MX-5 et la conduite cheveux au vent. Filet anti-remous en plastique aidant, les bruits aérodynamiques sont largement maitrisés, même sur autoroute en mode décapoté ce qui est très appréciable. La direction est précise et on se plait à augmenter la cadence au fur et à mesure que les petites routes de campagne se dessinent. Dans les tours, la sage MX-5 de 132 chevaux révèle son caractère. On se plait à jouer de la boîte de vitesse pour rester dans les tours, la sonorité n’en est que plus présente. Le talon-pointe n’est qu’une formalité et le freinage est très endurant. Le centre de gravité bas permet de belles vitesses de passage en courbe bien que le tarage pas assez ferme des suspensions implique de rester humble.
Les accélérations ne collent pas au siège puisqu’il faut compter 8,3 secondes sur l’exercice du 0 à 100 km/h. Les reprises sont bonnes dans l’ensemble et le poids léger s’apprécie pleinement. Mais ne vous focalisez pas sur la faible puissance ! Atteindre les limitations de vitesse se fait bien plus vite que ce que l’on pense ! Malgré tout, les aides sont relativement présentes et les glissades sont bien difficiles à réaliser tant les aides vous rappellent à l’ordre.

Cependant, c’est un gros plus pour la sécurité puisque malgré le fait qu’il s’agisse d’une propulsion, la MX-5 Eunos Edition tient très bien la route et n’est pas piégeuse. Elle est d’ailleurs d’une facilité déconcertante à conduire. Et bien qu’elle prenne un petit peu de roulis, on savoure ce comportement joueur, la belle sonorité rauque du moteur et le tempérament. Avec 132 chevaux, on parvient à avoir de belles sensations de conduite et de faire corps avec la voiture. Un très beau jouet !

En l’absence de différentiel à glissement limité (de série sur le moteur 2.0 litres), on pourrait s’attendre à mieux niveau sortie de virage. Mais là encore, Mazda a réussi à bien différencier les deux motorisations en leur donnant à chacune un caractère. Le moteur 1.5 litre s’apprécie dans les tours et pour sa polyvalence tandis que le 2.0 litres est plus performant mais aussi moins confortable, avec une puissance maximale qui arrive plus tôt. Deux écoles et je ne me risquerais pas à affirmer lequel des deux est le meilleur…
En mode décapoté, tous les sens sont en éveil. Sur les petites routes de campagne, on profite du chant des oiseaux, l’odeur de l’herbe fraichement coupée et de la bouse de vache. Une expérience très agréable qui fait de chaque trajet, un moment unique. Les sièges chauffants compensent le vent frais parfois et finalement, on se sent vraiment bien et la conduite s’avère plutôt tranquille. Lorsqu’il pleut de manière modérée, avec la vitesse, la pluie “glisse” et n’atteint pas le poste de conduite. Parmi les nombreuses aides à la conduite, il y a le contrôle automatique des angles morts, très appréciable puisqu’une fois la capote en place, la rétrovision est mauvaise. En ville, la conduite est agréable, grâce notamment à un diamètre de braquage de seulement 10 mètres.

Bien sûr, aucune voiture n’est parfaite et heureusement : c’est ce qui fait également le charme. À bord de la MX-5 Eunos Edition, je regrette avant tout le système multimédia qui demeure malheureusement lent et peu réactif. Il manque d’intuitivité et accuse le poids des années dans sa présentation. Surtout, pour rester un maximum attentif à la route, l’écran n’est plus tactile dès que vous roulez. Il faut alors utiliser la molette sur le bas de la console centrale pour entrer une nouvelle adresse GPS par exemple. Pas très pratique. L’absence de rangements est aussi assez handicapante à bord. Malgré cela, le compromis offert par cette MX-5 est très séduisant.
Cette édition limitée a-t-elle un intérêt ?
Même si j’adore les Mazda MX-5, je pense qu’il est important de prendre du recul. La MX-5 Eunos Edition, avec sa belle présentation extérieure et sa sellerie en cuir rouge, impressionne et séduit. Elle propose quelque chose de différent, d’élégant tout en étant passe-partout. Les sigles et badges (avec porte-clé assorti) vont en ce sens et le surcoût de 1 900 € est plutôt justifié à mon sens. Certains regretteront que Mazda ait fait le choix du moteur 1.5 litre mais je trouve pour ma part qu’il est suffisant dès lors que l’on ne cherche pas la performance pure. La sagesse à bas régime d’un côté, la fougue dans les tours !

Ce que j’apprécie tout particulièrement, c’est que Mazda a pleinement réussi son clin d’œil. Si l’on reconnait l’ADN de l’Eunos Roadster S-Limited de 1992, les codes esthétiques sont très actuels. Le fait de disposer à nouveau de 110 exemplaires renforce en tout l’exclusivité de cette série. Vendue à partir de 34 600 €, la Mazda MX-5 Eunos Edition est donc un modèle tout à fait recommandable. Pour ce prix, vous aurez un roadster savoureux, capable d’offrir des sensations, avec un tempérament joueur et malgré tout, une dotation tout à fait respectable. Que demander de plus ?
Équipements de série
Jantes alliage RAYS 16 pouces | Sellerie cuir Nappa rouge |
Peinture Jet Black Mica | Badges numérotés |
Caméra de recul | Reconnaissance des panneaux |
Phares et feux à LED | Climatisation automatique |
Démarrage mains libres | Système audio Bose |