Dans la vie, il y a certaines choses qui donnent directement le sourire : une belle entrecôte avec des frites (sauf si vous êtes végétarien bien sûr), recevoir l’héritage d’un vieil oncle d’Amérique et bien sûr entendre le délicieux “glouglou” d’un bon gros moteur de V8. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement l’essai d’une Ford Mustang GT un peu particulière que je vous propose, c’est un mythe roulant. Et si la Mustang était la meilleure des thérapies ? Notre modèle d’essai est l’édition spéciale 55ème anniversaire, vendue dès 2019 sous la forme d’un pack, en cabriolet et avec la boîte de vitesse automatique à 10 rapports. Photographies : Simon Lemaître.
Fiche technique Ford Mustang 55th
Dimensions | 4,78 x 1,96 x 1,39 mètres |
Poids | 1 893 kg |
Transmission | Propulsion |
Boîte de vitesse | Boîte auto 10 rapports |
Commercialisation | Depuis 2019 |
Moteur | 5.0 litres V8 atmosphérique |
Puissance | 440 chevaux à 7 000 tr/m |
Couple | 529 Nm à 4 600 tr/m |
0 à 100 km/h | 4,5 secondes |
Vitesse maximale | 249 km/h |
Puissance fiscale | 35 CV |
Consommation mixte | 11,6 L/100 km |
Prix du neuf | dès 56 000 € |
Essai vidéo de la Ford Mustang 55th
Un morceau d’Amérique
Si je vous parle de voiture américaine, il y a de bonnes chances que vous évoquiez la Ford Mustang. Née en 1964, cette icône ambitionnait de toucher les jeunes, en proposant un modèle dans l’air du temps, accessible et répondant aux standards américains… Et européens. La suite, vous la connaissez certainement. Les générations de Ford Mustang se sont succédé avec plus ou moins de succès et avec une constante : la présence d’un moteur V8 (même si des 4 et 6 cylindres ont aussi été de la partie). Pendant longtemps, la Mustang a évolué significativement jusqu’en 2005 jusqu’à ce que les premiers modèles deviennent mythiques. Depuis, la Mustang évolue tout en conservant un esprit néo-rétro qui fait l’unanimité. Une recette toujours aussi savoureuse…



La sixième génération de Ford Mustang est apparue en 2015. Elle inaugure une nouvelle base et affirme encore plus sa parenté avec la première Mustang. Le style est résolument moderne avec une signature lumineuse retravaillée, de beaux volumes et un habitacle toujours aussi spacieux. Le V8 de 5.0 litres est secondé par un petit 4-cylindres dont la commercialisation s’est arrêtée en 2019. En 2018, un restylage a eu lieu, avec un nouveau bouclier, une calandre encore plus large, des optiques à LED et une dotation améliorée. C’est justement cette version que je vous propose à l’essai. Elle bénéficie du pack 55ème anniversaire, une option à 3 200 €, qui rend le look encore plus agressif et qui commémore les 55 années de production de cette légende américaine.
La Mustang 55th : joyeux anniversaire
En 2019, Ford a donc édité la Mustang 55th. Celle-ci est proposée en coupé et en cabriolet (convertible) et n’est configurable qu’en version GT. C’est-à-dire avec le V8 atmosphérique de 5.0 litres qui développe 450 chevaux avec la boîte manuelle à 6 rapports et 440 chevaux avec la boîte automatique à 10 vitesses. Elle se reconnaît à ses logos et sigles noirs, des bandes noires sur le capot et les bas de caisse, d’un toit peint en noir et divers ajouts dans l’habitacle. De nouveaux coloris font leur apparition, comme le Vert Grabber qui équipe notre exemplaire d’essai. L’ensemble est complété par des jantes alliages de 19 pouces, au design exclusif.

Sans dénaturer la Mustang originelle, cette édition limitée permet d’enrichir la dotation tout en apportant une touche d’originalité au design. Notre exemplaire, on le repère de très loin avec ce joli vert, assez difficile à retranscrire à l’image. Contrairement à ce que je pensais, il s’agit d’une teinte opaque et non métallisée, malgré tout facturée à 750 € en option. Il est maintenant temps de voir plus en détails ce bel intérieur.
Une belle montée en gamme
L’intérieur des voitures américaines du début des années 2000 a souvent été une succession d’ajustements hasardeux, de finitions bâclées et de dessin sans âme. Mais cette fois, notre Mustang cabriolet 55ème anniversaire m’a bluffé. La planche de bord, habillée d’inserts en carbone offerts sur cette édition limitée, apporte un vrai plus en terme d’image. On remarque aussi rapidement l’écran de 12,3 pouces, au centre, qui accueille le système Sync 3 (avec Android Auto et Apple CarPlay). Les fonds de compteur, entièrement numériques, sont très élégants. Les animations sont fluides, le tactile est réactif… Les intérieurs de porte s’habillent d’alcantara, tout comme la sellerie qui le mixe avec du cuir surpiqué. Tout est relativement fin et bien construit. Cela respire la qualité même si certains détails nous rappellent que Ford n’ambitionne pas de concurrencer Audi sur ce point !



Les sièges sont bien enveloppants et offrent un grand nombre de réglages. La marque américaine a fait le choix de laisser un frein à main “à l’ancienne”, qui ne dénote pas. On se sent rapidement bien à bord de cette Mustang ! Les commandes tombent bien sous la main, la visibilité est excellente même si le gabarit demande un temps d’adaptation…
Malgré cela, on reste admiratif face au beau volant qui accueille le cheval au galop en son centre. Ford a travaillé les ambiances lumineuses, en proposant différents coloris qui varient notamment en fonction des modes. Autant de détails subtils qui donnent encore plus de caractère à cette belle américaine. Quant à l’habitabilité, la Mustang se revendique avant tout comme une GT. La forme de la capote, qui suit la ligne du coupé, autorise une bonne place à l’arrière, surtout en version décapotée. L’espace aux jambes est généreux et le coffre, d’une contenance de 408 litres, est excellent pour partir en vacances ou aller faire les courses.
Le cœur de la bête

De nos jours, l’efficience d’une voiture est devenu un aspect clé. Sauf pour la Mustang, naturellement. La simple évocation des phrases à suivre donnera des sueurs froides aux écolos. Imaginez seulement. Un moteur V8 de 5.0 litres… Une consommation de 12 litres aux 100 kilomètres en conduite souple… Un malus écologique de 20 000 € et des émissions de CO2 à 264 g/km… Notre Mustang est définitivement une incomprise. Mais si l’on met de côté toutes ces considérations barbantes, on découvre une voiture particulièrement attachante. Tout commence en appuyant sur le bouton Start. La magie opère de suite. La sonorité du gros V8 de 5.0 litres est immédiatement identifiable. Un “glouglou” caractéristique qui cristallise l’attention, qui fait tourner les têtes et qui fait flipper les mamies. Puis là, on se rend compte que les clapets d’échappement sont en position semi-ouverte seulement. C’est beau, putain.



Ce nouvel échappement actif n’est pas discret mais il a l’avantage de ne pas aller dans l’excès et de tomber dans le bling-bling. C’est caverneux, mélodieux et ça régale les oreilles. Ça pétarade quelque peu, mais toujours avec une semi-sobriété dosée à la perfection. En revanche, dès que les clapets sont ouverts, on découvre une sonorité presque rageuse qui fait vite oublier que cette Mustang 55th est parfaitement de série. J’apprécie aussi le “Quiet Mode” qui permet de démarrer avec plus de discrétion, pour rester élégant en toute circonstance et pour éviter les conflits de voisinage. Un vrai couteau suisse, cette Mustang.
Sur la route : une GT inlassable

La Ford Mustang, c’est une voiture qui fascine tout le monde (hormis les écolos bien sûr). Pour beaucoup, c’est même la sportive “par défaut” puisqu’elle incarne l’image de la voiture sportive ET celle de la voiture américaine. Toujours est-il que sur la route, notre Mustang 55ème anniversaire fait preuve d’un confort remarquable. Elle se conduit avec une facilité déconcertante. Il est donc temps de passer sur un mode de conduite plus amusant, comme le Sport +, pour ajuster la réactivité de la boîte de vitesse. En effet, de série, notre joli monstre est équipé d’une boîte manuelle à 6 rapports. En option, il y a la boîte automatique à 10 rapports. Une boîte qui ne chôme pas puisque les passages sont incessants tout en étant discrets. Heureusement, il y a les palettes au volant, qui offrent un meilleur contrôle, malgré le bon étagement de base.
Avec près de 1,9 tonne sur la balance, la Mustang tient davantage de l’éléphant plutôt que la gazelle. Pourtant, elle parvient à faire oublier son surpoids. Déjà, il y a la sonorité du V8 qui est une attraction à elle seule. Ensuite, il y a malgré tout un châssis plutôt bien affûté. La suspension adaptative Magneride permet d’affiner les réglages avec plus ou moins de fermeté, en fonction des envies du moment.
Du caractère à revendre !
Ensuite, ces configurations à la carte donnent encore plus de piment et permettent de varier les plaisirs. Stricte propulsion, la Mustang n’en est pas piégeuse pour autant. Les nombreuses aides à la conduite sont là pour rattraper tout excès d’optimisme. Et finalement, on se plait surtout à cruiser sur les routes de campagne (puisqu’il n’y a pas la mer en Mayenne). On prend le temps de savourer chaque kilomètre. Et dès que l’envie survient, une bonne pression sur la pédale de droite permet de passer de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes.

Enfin, le freinage est puissant, avec une bonne endurance. Le train arrière s’avère plus ou moins piégeur en fonction des modes et bien sûr, du rythme de cadence. En montant le rythme, le plaisir de conduite s’intensifie encore. Le souffle du V8 atmosphérique semble inépuisable, avec une belle réserve de couple. Les 440 chevaux répondent tous présents. La direction se veut assez précise, permettant de bonne trajectoire même s’il ne faut pas hésiter à appuyer certains freinages pour réaliser des transferts de masse et ainsi pouvoir aborder plus sereinement certains virages serrés.
Enfin, la boîte auto à 10 rapports n’offre pas de mode manuel, en basculant le levier à gauche ou à droite. À mon sens, c’est un manque puisque cela autoriserait un meilleur contrôle entre des passages parfois trop mou ou au contraire trop rapides… Il en découle une consommation évidemment très généreuse, qui excède parfois les 20 litres aux 100 kilomètres. Malgré tous ses défauts, cette Mustang GT qui commémore les 55 ans du modèle est toujours aussi onctueuse et fascinante. Malheureusement, il faut composer avec un maxi-malus de 20 000 €, qui représente plus d’un tiers du prix de vente et qui alourdit considérablement la note…



Équipements de série
Sièges et garniture en alcantara | Système multimédia SYNC 3 |
Audio Bang & Olufsen | Sièges chauffants et climatisés |
Démarrage à distance | Hotspot Wi-Fi |
Kit décoration noires | Jantes alliage 19″ noires |
Inserts en carbone | Modes de conduite |
Principales options
Carrosserie cabriolet (4 000 €) | Peinture métallisée (dès 750 €) |
Suspensions Magneride (2 000 €) | Boîte auto 10 (2 000 €) |

Le mot de la fin
Je vous l’accorde, une Ford Mustang de nos jours, ça ne sert pas à grand chose. C’est anticonformiste à 100% et cela va à l’encontre totale de l’image de la voiture de 2020 aux tendances bobo-écolo. Et pourtant, c’est une voiture fascinante. Ce n’est pas la plus sportive, ni la plus efficace et encore moins la plus raisonnable. Mais elle a quelque chose de plus que les autres n’ont pas. Un art de vivre qui ne s’explique pas, mais qui se vit. Une voiture avec un moteur V8 atmosphérique de 5.0 litres, c’est vraiment beau.
Un grand merci à Ford France pour le prêt de cette Mustang haute en couleur et bien sûr à Simon Lemaître, dont le talent n’est plus à démontrer !
Très bon article qui donne envie d’acheter cette formidable voiture à sensations ! Et puis ce V8, quelle sonorité, on en redemande ! 🙂