
Bon, on va remonter un petit peu le temps. En septembre 2020, la Nissan a présenté le “Z Proto“. Un nom évocateur et un style qui ne laisse planer aucun doute : c’est la future remplaçante de la Nissan 370Z. La saga Z, chez le constructeur japonais, c’est toute une histoire, débutée avec la 240Z, entretenue avec les 280Z et 300ZX et complétée par la 350Z. Bref, cette future Nissan 400Z avait tout pour plaire et beaucoup attendaient ce nouvel opus avec une certaine impatience. Dans les faits, elle plaira certainement en Amérique du Nord. Mais pas en France : c’est désormais officiel, le marché hexagonal n’a pas été retenue pour cette nouvelle génération. Et c’est carrément triste ; voici pourquoi.
1. La saga Z a marqué les esprits
Comme évoqué précédemment, il y a des légendes qui semblent éternelles et la branche Z en fait partie. La Nissan 350Z, c’est un modèle qui parle à tout le monde, surtout depuis sa popularisation grâce à certains films, comme Fast & Furious. Les modèles antérieurs étaient tout aussi savoureux et encore plus authentiques, avec notamment une masse bien inférieure. La Nissan 370Z a été encore plus loin, avec un style plus affirmé… Mais j’ai l’impression que ce modèle est toujours resté dans l’ombre de la 350Z. Lorsque la Nissan Z Proto a été dévoilée en 2020, beaucoup ont apprécié les choix stylistiques opérés. Nissan n’a pas renié le passé : elle en a extrait le nectar pour l’adapter sur une plateforme entièrement nouvelle.

« Les modèles Z, ce sont des sensations fortes à l’état pur. C’est la passion de Nissan sur quatre roues »
Ashwani Gupta, Representative Executive Officer et Chief Operating Officer de Nissan Motor Co., Ltd.
Dès le début, il n’a jamais été question de l’importation en France de cette future génération. Et c’est bien dommage tant l’accueil fut excellent. Les clins d’œils aux opus précédents ont été multipliés afin de mettre tout le monde d’accord. La version finale est directement calquée sur le prototype, ce qui est plutôt une très bonne nouvelle ! Seul un œil exercé pourra déceler les quelques améliorations et fines retouches dans la ligne. Beaucoup s’accordent (et j’en fais partie) à dire que cette nouvelle Z est clairement dans la continuité des précédentes…
2. Elle a une gueule !
Lorsqu’on regarde cette Nissan Z, il est difficile de ne pas tomber sous le charme. L’immense capot rappelle la belle époque des Datsun Z. La grande calandre béante évoque la 350Z tandis qu’une multitude de détails renvoient aux différentes productions Z. Le tout est harmonisé avec des traits modernes, de somptueux reflets, un arrière façon fastback du plus bel effet, un jonc chromé au-dessus du vitrage pour une ambiance faussement rétro…

On notera aussi le design des optiques, avant comme arrière. Visuellement, elles paraissent d’une grande simplicité. Et pourtant, l’efficacité est absolue. Trop souvent, les constructeurs optent pour le style de facilité : l’agressivité. Qu’importe que le design ait vraiment du sens, tant qu’il en mette plein la vue. Là, on a clairement un travail colossal qui a été accompli. En plus, ces nouveaux codes se rapprochent – pour certains seulement – de ceux de la Nissan GTR, ce qui est pertinent pour hiérarchiser la gamme.
Et c’est là qu’on apprécie pleinement l’audace de Nissan. Une marque capable de produire des voitures aussi déprimantes qu’un Qashqai, aussi impersonnelles qu’une Micra et fascinantes qu’une Z ! À l’intérieur, c’est un mélange néo-rétro. On distingue une planche de bord taillée à l’ancienne, avec un casquette épaisse. Elle accueille malgré tout des compteurs entièrement numériques (12,3 pouces) qui contraste. Les graphismes sont simples mais efficaces. On note aussi des sièges possiblement colorés, un écran tactile de 8 ou 9 pouces, des mises en couleur de la partie basse de la console, un levier de vitesses avec un débattement très court. C’est un style atypique, qui conserve tout ce que l’on peut attendre d’une voiture neuve. De toutes manières, les Nissan Z ne visent pas l’allègement maximal. Elles sont davantage typées GT que sportives pures.



D’ailleurs, les sièges semi-baquets sont en tissu noir de série. En option, il est possible d’avoir une belle sellerie colorée et même les réglages électriques et la fonction chauffante. Leur dessin est inspiré de celui de la GTR mais l’ergonomie a été totalement revue. Ils ont l’air particulièrement enveloppants et confortables à la fois. En revanche, la Nissan Z est un plaisir qui s’apprécie à deux uniquement puisqu’il n’y a pas de places arrière.
3. Cette nouvelle Nissan Z avait l’air géniale
Nous avons vu brièvement l’extérieur, l’intérieur ; ouvrons maintenant le capot. On découvre un savoureux moteur V6 de 3.0 litres (d’origine Infiniti), accompagné d’un turbo double entrée affichant 400 chevaux et 475 Nm de couple. Vous avez le choix entre une boîte de vitesses manuelle à 6 rapports ou bien une boîte séquentielle à 9 rapports et donc les palettes au volant. Une fonction Launch Control est incluse sur cette dernière. À l’heure où les sportives s’aseptisent, la Nissan Z cru 2021 demeure une stricte propulsion. Deux versions sont proposées, la Sport, qui dispose de jantes 18 pouces et d’étriers de frein à deux pistons à l’avant et un seul à l’arrière. La seconde, c’est la Performance. Elle accueille des jantes de 19 pouces Rays (chaussées en Bridgestone Potenza S007), passent sur des étriers 4 pistons à l’avant et 2 à l’arrière et un différentiel à glissement limité…

Nissan promet une rigidité accrue, avec des suspensions revues pour plus de fermeté. Une barre anti-rapprochement est incluse de série. Tout laisse à penser que Nissan a vraiment bien retravaillé ce modèle afin d’offrir ce qui manque cruellement de nos jours : des sensations, tout en gardant une certaine sécurité de conduite. Le lien “homme-machine” est souvent évoqué dans le communiqué officiel, ce qui laisse penser que l’on pourrait avoir un ressenti d’antan. La stabilité serait meilleure grâce notamment à une géométrie entièrement revue de la suspension avant. Par ailleurs, la marque japonaise a utilisé un système de soupape d’admission à calage variable électronique dont l’objectivité est d’améliorer la réactivité générale. D’ailleurs, les 475 Nm de couple sont constants de 1 600 à 5 600 tr/m. Pas mal !
4. C’est l’une des dernières sportives thermiques à sensations
Cette nouvelle Nissan Z fait donc fortement envie. En associant la boîte de vitesses manuelle à la propulsion, la firme nippone marque déjà beaucoup de points. L’aboutissement du modèle semble particulièrement bon. Mais surtout, le travail effectué sur le châssis semble très pertinent, à mi-chemin entre GT et sportive. Selon le communiqué officiel, les designers et ingénieurs devaient marier la tradition aux technologies modernes. Pour l’heure, nous n’avons aucune information tangible quant aux performances. On nous précise simplement une amélioration de 15%… Mais sans point de comparaison. Qu’en est-il vraiment ?

Espérons que Nissan soit parvenue à limiter le poids de cette nouvelle Z. Et même si c’est assez difficile à admettre, le poids réel d’une voiture est parfois différent de celui du poids perçu ou ressenti. Pour rendre l’ensemble encore plus fun, le rev-matching est inclus de base avec la boîte manuelle, ce qui permet de gérer électroniquement le talon-pointe. Et puis, la sonorité d’un moteur V6, c’est quand même quelque chose…
5. Son prix est contenu
Enfin, le dernier argument pour nous faire regretter la Nissan 400Z (ce nom sonnait pourtant bien), c’est son prix. Puisqu’elle sera commercialisée en Amérique du Nord, le prix annoncé sur place est de 40 000$, soit à peine plus de 34 000 €. Si on tient compte du prix des voitures au pays de l’Oncle Sam, nous serions à un prix français d’environ 45 000 €. Et malheureusement, il faudrait composer avec un fort malus, qui peut monter jusqu’à 30 000 €. On comprend mieux le choix stratégique, et finalement tristement logique, de ne pas importer la Nissan Z dans l’hexagone… Car contrairement aux mouvantes actuelles, il n’y a pas l’ombre d’une hybridation au sein de cette nouveauté.





