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L’Austin Mini 4 portes, cette belle inconnue (et disparue)

L’histoire de Mini tire souvent son inspiration du passé. Bon, on ne parlera bien sûr pas du Countryman et autres “Maxi Mini”. En 2014, les Mini cinq-portes ont fait leur apparition au catalogue. Une idée qui n’est pas nouvelle car dès la fin des années ’50, on envisageait très sérieusement de produire une déclinaison quatre-portes de l’Austin Mini. Ce projet avorté était pourtant prometteur. Aujourd’hui, je vous propose de remonter brièvement l’histoire de cette version. Nous parlerons aussi de incroyable Mini quatre-portes présentée au Musée BMW de Munich. Mais que s’est-il donc passé ?

Une entrée de gamme qui a du coffre !

La Crise du canal de Suez a eu une conséquence directe : l’augmentation du prix de pétrole et de facto, le prix du carburant. Chez BMC, on a rapidement pris conscience qu’il fallait miser sur des modèles plus petits, plus efficients et économiques. C’est ainsi qu’est née la Mini, conjointement chez Austin et Morris. La première se veut plutôt cossue tandis que la seconde se montre un peu plus spartiate. La grande nouveauté, c’est l’architecture traction à moteur avant. Celle-ci permet de dégager un volume de coffre intéressant tout en offrant un habitacle étonnamment spacieux pour la taille de seulement 3,05 mètres.

Dès 1957, le projet ADO15 débute et prend rapidement la forme d’une petite voiture. La vocation citadine est directement devenu un élément clé. Pour autant, la Mini est pensée comme l’instigatrice d’un segment de petites voitures et non pas comme une finalité. Dès lors, un châssis disponible en deux empattements voit le jour. Le plus petit accueille la traditionnelle version à deux-portes telle que nous la connaissons. Le plus grand dispose d’un empattement allongé de 10 centimètres. Sur ce dernier, on a pu trouver les versions break (Clubman), commerciales ou encore pick-up. Cela améliorait la capacité de chargement tout en conservant un gabarit inférieur aux standards de l’époque. La carrière de la Mini, débutée officiellement en 1959, a rapidement été un succès. Popularisée par de nombreuses célébrités, la petite anglaise a rapidement souffert de son mode de fabrication, majoritairement artisanal. Bon, et la version quatre-portes de la Mini alors ?

Une Mini 4-portes, et pourquoi pas ?

Dès l’origine du projet, la Mini avait été pensée pour être déclinée en version à deux et quatre portes. D’ailleurs, un prototype de Mini 4-portes a rapidement été réalisé. En 1962, un exemplaire roulant a même vu le jour. Il a permis de procéder à un certain nombre de tests destinés à s’assurer de l’industrialisation de cette version. Le but, c’était d’avoir plus de place et une meilleure accessibilité, grâce notamment à l’empattement allongé … Mais sans dénaturer le look original. Si Austin et Morris se partagent le marché, c’est bien l’identité Austin qui est arborée par la Mini 4-portes. Le rendu général est plutôt séduisant bien que de rares photos existent encore. Il faut dire que cette version à quatre portes n’a jamais vu la voie de la production en série.

À l’origine, la Mini disposait d’un timide bicylindres de 34 chevaux. S’il suffisait à mouvoir la Mini “classique”, cela s’avérait trop léger pour la version à empattement allongé et deux portes supplémentaires. Précisons aussi que les vitres arrière coulissaient latéralement, comme à l’avant. Plutôt volumineuses, les portes participaient sans nul doute à la rigidité de la caisse… Au détriment du poids. De même, Mini a préféré jouer la carte de l’originalité en favorisant la Clubman. Ce break à deux portes correspondait sans doute mieux à la philosophie un peu décalée de la Mini. La production totale des Austin Mini 4-portes n’est malheureusement pas connu. Il semblerait toutefois qu’aucune n’ait survécu. Mais alors, d’où viennent les quelques Mini à quatre portes que l’on peut voir ? Et celle du musée BMW de Munich ?

Des répliques en veux-tu-en-voilà !

Si vous visitez le musée BMW de Munich, en Allemagne, vous croiserez très certainement une incroyable Mini à quatre-portes, dans une superbe livrée bleue. Celle-ci n’est malheureusement pas originale. Immatriculée B312TBXL ou M432BLT en fonction du moment, elle a été créée de toutes pièces depuis la base d’une Rover Mini à deux-portes de couleur rouge. Désormais transformée, celle-ci est assez proche du prototype originel mais elle s’en différencie par le fait qu’il s’agit d’une Rover Mini. En somme, c’est un modèle nettement plus récent ! De plus, le profil n’est pas parfaitement similaire. Sur l’original, les portes avant et arrière étaient imbriquées l’une dans l’autre. Ce n’est plus le cas désormais. Contrainte technique ? Très probablement ! L’auteur de cette réalisation, c’est le préparateur allemand Mengers, qui propose un kit de transformation complet et de grande qualité. Celle exposée à Munich porte le numéro 04. Les deux premières ont été livrées… au Japon !

Les nombreuses répliques réalisées sont toutes plutôt bien exécutées et plus ou moins proches de l’originale. Malheureusement, aucune n’est authentique. Cette déclinaison à quatre-portes est relativement méconnue… Et beaucoup préfèrent le charme d’une Mini cabriolet Karmann !

Mini 5-portes : la renaissance du phœnix en 2014

Chez Mini, l’inspiration du passé est une constante immuable. Cela a été le cas pour la version Clubman, c’est aussi le cas de la nouvelle Mini 5-portes. En effet, on passe de 4 à 5 puisque les nouvelles générations de Mini sont passées au hayon. Commercialisée depuis 2014, la nouvelle génération de Mini à quatre-portes a grandi de 16 centimètres. Elle culmine désormais à 3,99 mètres de long et 278 litres pour le volume de coffre. Un score dans la moyenne basse du segment. Cette fois, l’objectif était clairement de tenir tête face à la concurrence. En effet, les carrosseries 5-portes sont largement majoritaires. De nombreux constructeurs ont d’ailleurs tourné la page des 3-portes.

Quant à Mini, la marque continue de tenter de conjuguer le passé au présent, avec plus ou moins de succès, un peu d’audace mais aussi un conformisme de plus en plus marqué.

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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