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La fois où j’ai pris du plaisir au volant d’un diesel…

Dans la vie comme en automobile, nous avons tous des goûts et souvent des convictions. Dans mon cas, je n’ai jamais porté dans mon cœur les moteurs Diesel. Je leur reproche leur sonorité agricole, les vibrations, le fait de stagner à 4 500 tr/m et souvent d’avoir plus de lourdeur sur le train avant (on ne parlera pas du pistolet à carburant gras et malodorant). Toutefois, il y a parfois de très bonnes surprises et il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour critiquer l’Alfa Romeo Giulia motorisée par le moteur 2.2 litres Diesel de 210 chevaux. J’ose même le dire : j’ai pris du plaisir au volant de cette belle italienne. Il faut que je vous raconte.

Une invitation qui ne se refuse pas

En début d’année 2023, les Alfa Romeo Stelvio et Giulia ont été restylés. C’est plutôt timide, mais pourquoi changer une bonne recette ? À cette occasion, nous avions été invités par la marque italienne pour venir dans la Marne, tester ces deux nouveautés. On peut dire que la marque italienne sait recevoir puisque nous avons rapidement pu prendre les commandes de ces modèles. Il s’agit de véhicules ramenés d’Italie (en plaques italiennes donc) et configurés avec beaucoup de goût. D’ailleurs, vous pourrez très bientôt retrouver sur le site l’essai du Stelvio essence de 280 chevaux, que nous avons testé sur pas mal de terrain tout en restant prudents bien sûr pour éviter d’avoir à payer des pièces détachées Alfa Romeo sur France Casse !

La seconde journée de notre périple prenait la forme d’un trajet d’une bonne heure et demie, reliant notre hôtel à la gare d’Epernay. Notre modèle du jour ? Une superbe Alfa Romeo Giulia, en finition Competizione, habillée de l’élégant bleu Misano, des jantes alliage de 19 pouces en finition foncée et des étriers de frein rouges. Quand on aime les belles voitures, notre regard ne peut être qu’aimanté par un tel modèle. Alors oui, une concession était à faire : celui d’accepter de rouler à bord d’une voiture Diesel.

Car oui, notre belle italienne ne propose qu’un unique moteur essence : le 2.0 litres de 280 chevaux, associé à un très fort malus. Du côté des Diesel, le choix est à faire parmi un 2.2 litres de 160 ou 210 chevaux. Ce dernier est associé d’office à la transmission intégrale Q4 et à la boîte automatique à 8 rapports. Une gamme restreinte donc, si l’on exclut les savoureuses versions GTA et QV. La Giulia est, selon moi, la plus belle berline du moment…

Comment ne pas craquer ?

Bon, l’Alfa Romeo Giulia, c’est un modèle que j’ai toujours aimé ! Commercialisée depuis 2015, elle séduit par son design à la fois épuré et plein de caractère, cultivant pleinement les symboles du passé tout en adoptant les dernières technologies. Elle s’offre une large panoplie de couleurs, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur et propose des moteurs savoureux, allant jusqu’au V6 biturbo de 510 chevaux. Fait sympa : bien qu’elle remplace la 159 reposant sur une architecture traction, la Giulia revient à la propulsion. La transmission intégrale Q4 est proposée sur certaines versions, de série ou en option. L’opération séduction est instantanée, la Giulia respire l’Italie et donne envie de tailler la route. Je l’avais d’ailleurs essayée il y a quelques années, en finition Veloce, avec le moteur essence de 280 chevaux. C’était chouette.

Alors forcément, quand ce bel exemplaire bleu est apparu devant nous, nous étions plutôt enthousiastes. Sans surprise, l’intérieur est également très chic, avec une sellerie en cuir noir surpiquée de rouge. L’ambiance intérieure n’évolue pas vraiment bien que l’on découvre une instrumentation numérique bien plus moderne. Assez vite, on démarre la belle italienne et bien vite, les vocalises entrent dans nos oreilles. Pas de doute possible : c’est un Diesel. À l’heure du downsizing, c’est pourtant un « gros » 2.2 litres qui officie. Un bruit relativement banal qui ne m’a pas réconcilié avec le Diesel de prime abord. Puis, on prend la route. D’abord dans les villages où on apprécie la souplesse et le confort de notre belle berline…

En conduite sportive ? C’est bluffant…

Je dois le reconnaître, le moteur Diesel de 210 chevaux donne des ailes à la Giulia. Alors bien sûr, n’attendez pas d’être collé au siège. Le 0 à 100 km/h en 6,4 secondes n’est pas particulièrement violent… Mais étrangement, j’ai davantage apprécié le feeling de ce moteur Diesel à celui de la version essence de 280 chevaux. Bien que notre exemplaire d’essai dispose d’office de la transmission intégrale, le comportement typé propulsion est bien réel. La boîte automatique à 8 rapports répond parfaitement mais je recommande d’utiliser les palettes, pour encore plus de plaisir. Si 210 chevaux parait être une puissance raisonnable, l’impressionnant couple de 470 Nm est là pour offrir des reprises assez bluffantes, dès 1 750 tr/m. C’est un moteur assez plein qui se montre vif et qui passe l’essentiel de la puissance à l’arrière. À l’avant, jusqu’à 50% peut passer en cas de besoin.

Et la magie opère assez rapidement. Forcément, cela m’a un peu ennuyé de le reconnaître mais j’ai vraiment pris du plaisir au volant de cette Alfa Romeo Giulia Diesel. Le poids est contenu, avec 1 565 kg sur la balance, tandis que la répartition des masses semble idéale. La direction a un super feeling, le freinage fait le taff et le châssis répond parfaitement bien, même lorsque l’on hausse le rythme. On peut alors clairement s’amuser mais sans se faire peur car le feeling est excellent. Bien sûr, je vous recommande le mode Dynamic lorsque vous voulez vous amuser un petit peu, ce qui affine les réglages et notamment le toucher de pédale et la réactivité de la boîte.

La Giulia devient alors facile à placer et assez vite, on peut s’amuser à faire un petit peu « chasser » l’arrière. Le couple important et les aides parfaitement calibrées permettent de clairement s’amuser et de bien augmenter le rythme. C’est simple : on en arrive à rapidement oublier que l’on conduit un Diesel et ça me fait mal de l’admettre ! Ce n’est pas rageur, au contraire. Cette Giulia, c’est un petit peu la force tranquille, avec du plaisir de conduite en plus. Alors oui, il ne faudra pas aller chercher la puissance dans les tours bien sûr… Preuve en est que le plaisir de conduite peut revêtir pas mal de formes bien différentes.

Une Giulia vieillissante mais toujours dans le coup

L’Alfa Romeo Giulia a entamé sa huitième année de commercialisation. Deux restylages ont eu lieu, en 2019 et 2023, permettant à la berline italienne de se moderniser. Cela reste néanmoins assez subtil mais peut-on en vouloir à la marque ? Acheter une Alfa, c’est souvent suite à un coup de cœur, ce n’est pas le genre de modèles que l’on achète par défaut. La clientèle est souvent amatrice de belles carrosseries et sera sans doute moins sensible au renouvellement constant de la gamme. Ajoutons à cela que la marque a toujours un côté un petit peu hors du temps, intemporel. C’est pour cette raison que la marque évolue tout en gardant un lien fort avec le passé. La nouvelle Alfa Romeo 33 Stradale illustre parfaitement ce phénomène.

Je terminerai sur le fait que cette Alfa Romeo Giulia Diesel de 210 chevaux a été une agréable surprise. J’adore ressentir une certaine appréhension à l’idée de tester un véhicule et d’en finir conquis. Là, c’était clairement le cas. Comme quoi, avoir des préjugés, ce n’est pas une bonne chose ; restons ouverts d’esprit. Si vous cherchez une berline radicale, les versions QV ou GTA seront à privilégier. À l’inverse, si vous cherchez une Giulia dynamique, avec un moteur agréable, joueuse et qui échappe au gros malus, alors cette version est tout indiquée… À la condition bien sûr de ne pas avoir un usage purement urbain sous peine d’encrasser le filtre à particules.

Je ressors de cet essai perplexe mais plutôt content d’avoir pu voir une autre facette des moteurs Diesel. De tous mes essais, c’est véritablement la seule fois que j’ai pris plaisir à conduire une voiture dotée d’un moteur Diesel. Maintenant, il faudra bien sûr dissocier la voiture en elle-même du moteur… Mais je préfère rester sur ce ressenti positif !

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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