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Nissan Qashqai III E-Power : le meilleur des deux mondes ?

En 2021, Nissan a entamé la commercialisation de la troisième génération de son crossover à succès : le Qashqai. Une nouvelle génération, de type J12 pour les intimes, qui progresse à tous les niveaux en proposant un design plus dynamique. Mais surtout, ce nouvel opus renouvelle son offre de motorisation en misant à fond sur l’électrification. Aux côtés des versions micro-hybrides, il est aussi possible de choisir le modèle E-Power. Un modèle de 190 chevaux surprenant à tous les niveaux, qui s’appréhende surtout comme un Qashqai électrique agrémenté d’un moteur thermique en guise de génératrice. Faut-il se laisser tenter par le Nissan Qashqai E-Power ? Notre avis complet sur ce modèle.

Fiche technique du Nissan Qashqai E-Power

Dimensions4,43 x 1,84 x 1,63 mètres
Poids1 685 kg
TransmissionTraction
Boîte de vitessesAutomatique
CommercialisationDepuis 2021
MoteurMoteur électrique
Moteur essence 3-cylindres en ligne
Puissance190 chevaux à 4 600 tr/m
Couple330 Nm
0 à 100 km/h7,9 secondes
Vitesse maximale170 km/h
Puissance fiscale8 CV
Consommation mixte5,2 L/100 km
Prix du neufdès 39 600 €

Le crossover : une recette à succès ?

En 2007, Nissan a entamé la commercialisation du Qashqai avec un argument marketing : le concept du crossover. Comprenez par là qu’il s’agit d’un mix entre le SUV et le monospace. Autrement dit, c’est un segment assez porteur qui séduit assez vite les familles. La seconde génération du Qashqai s’est même enrichie d’une version longue, proposant 7 places tandis que le troisième opus ne propose plus qu’une unique carrosserie, longue de 4,42 mètres et proposant 5 places. D’ailleurs, le Nissan Qashqai III conserve son appellation de crossover même si le design tend davantage vers le SUV ! Malgré tout, ce modèle familial plaît plutôt bien. Il faut dire que la marque japonaise a plutôt bien cerné les attentes des familles au sein de ce segment très concurrentiel. Cela passe par un design très affirmé, presque caricatural, qui se rapproche de ce qui a été fait sur le Juke. Et ça marche assez bien !

Le Qashqai III surprend par sa ligne forte, sa signature lumineuse joliment esquissée, de grandes jantes élégantes et un côté assez “rassurant”. Aussi, Nissan a fait le choix de recentrer son offre de motorisations en excluant le Diesel, trop controversé. L’offre se concentre autour de motorisations hybrides, ce qui permet d’éviter le malus écologique tout en correspondant mieux aux attentes des familles en 2023. Et ça marche plutôt bien puisque ce nouvel opus a été assez bien accueilli. Si Nissan a une image plutôt timide en France, elle peut compter sur certains modèles à succès et le Qashqai en fait assurément partie ! D’ailleurs, Nissan peut aussi tirer sa force de l’Alliance avec Renault et Mitsubishi pour proposer des modèles qui sortent de l’ordinaire… Et qui reposent sur des bases plus ou moins standardisées !

Qashqai III : un design fort et moderne

Le Nissan Qashqai III repose donc sur la même base technique que les Renault Austral et Espace VI. Pourtant, le nouveau venu se démarque sur bien des aspects. Déjà, sa ligne s’inspire des opus précédents tout en proposant une évolution intéressante. Les projecteurs avant à étage affirment davantage l’identité Nissan, sans pour autant que cela fasse too much. Et ça fonctionne ! Il y a même un petit côté concept-car qui ressort du dernier-né de la marque japonaise. Notre exemplaire d’essai dispose par ailleurs de la finition Tekna et s’habille du gris Argile. On appréciera les multiples éléments en noir laqué ainsi que les touches de chrome, judicieusement dosées. Les jantes sont aussi plutôt réussies. Mais surtout, j’ai bien aimé le travail des lignes. La partie basse des optiques s’inscrit parfaitement dans la continuité du bouclier.

À l’arrière, les optiques sont bien dessinées même si leur design est assez chargé. Le bouclier est assez classique dans sa forme, tout comme l’implantation des logos. La lunette arrière s’étend visuellement sur les côtés et donc sur le vitrage. Un artifice qui permet d’alléger la ligne, au même titre que le toit en noir brillant. Le profil est assez classique, avec des formes “simples” mais efficaces. Il y a par exemple cette ligne montante qui s’étend de la partie inférieure des optiques avant et qui s’achève au-dessus des feux. Pas révolutionnaire, le Qashqai III entretient donc une saine continuité. Il se positionne comme un crossover moderne… Mais pour être tout à fait franc, je considère le Qashqai davantage comme un SUV.

À bord du Nissan Qashqai E-Power

À bord du Nissan Qashqai E-Power, pas de mauvaise surprise : les premières impressions sont plutôt bonnes ! Si l’ambiance intérieure paraît assez austère de prime abord, on découvre une jolie sellerie qui mêle tissu et cuir. Des sièges plutôt jolis qui s’avèrent confortables. Notre finition Tekna apporte des touches d’un bleu très foncé ainsi qu’un habillage façon bois foncé. C’est chic et cela donne du caractère à cet habitacle. L’espace à bord est tout à fait honnête et on s’y sent bien. L’instrumentation est entièrement numérique et se montre agréable, avec plusieurs modes d’affichage. La vitesse défile sous la forme de disques virtuels, ce qui est assez satisfaisant. L’affichage est plutôt de qualité, avec une bonne fluidité d’ensemble. Rien à redire !

L’écran central, d’une diagonale de 12,3 pouces, centralise toutes les fonctions du Qashqai et donne même accès à Apple CarPlay et Android Auto. Un troisième écran est présent, de manière virtuelle cette fois, c’est l’affichage tête-haute, de 10,8 pouces. Ce dernier a été une vraie bonne surprise puisque son éclairage est intense et que les informations sont bien organisées. C’est fluide et très pratique pour suivre le GPS d’une manière plus intuitive, sans quitter les yeux de la route.

Aux places arrière, on ne peut pas faire coulisser la banquette arrière mais l’espace est correct. Comme souvent, la place centrale est à considérer comme du dépannage. Le volume de coffre de la version E-Power est légèrement réduit : 455 litres, soit 25 de moins que les versions micro-hybrides. Quant à la petite batterie de 2,1 kWh, elle est positionnée sous les sièges avant.

Technologie E-Power : comment ça marche ?

En haut de la gamme, culmine la motorisation E-Power. Une motorisation que l’on peut qualifier d’hybride, dans le sens où elle combine des moteurs thermique et électrique. Concrètement, le Nissan Qashqai E-Power tient davantage de la voiture électrique. C’est ce dernier moteur qui passe la puissance aux roues avant, en toute circonstances. Sans surprise, la petite batterie de 2,1 kWh a une capacité assez limitée, ne permettant qu’une autonomie très réduite. Et de plus, elle n’est pas rechargeable ! En fait, le Nissan Qashqai E-Power consomme du sans-plomb ! Il faut en réalité alimenter un moteur thermique 3-cylindres de 1.5 litre et d’une puissance de 158 chevaux. Ce moteur agit exclusivement comme une génératrice, pour alimenter en continu la petite batterie. L’énergie ainsi collectée peut alors passer aux roues par l’intermédiaire du moteur thermique.

Un mode de fonctionnement qui présente des avantages, comme un plus grand silence de fonctionnement et une plus grande souplesse. Et c’est assez agréable, notamment lors des phases de démarrage. Sans surprise, le moteur essence se réveille (très) régulièrement. La consommation de carburant annoncée, de 5,2 L/100 km, est plutôt prometteuse. Mais dans les faits, elle est assez difficile à tenir. Nous avons d’ailleurs eu bien du mal à descendre sous la barre des 7,0 litres aux 100 kilomètres. En tout, on dispose alors d’une puissance de 190 chevaux et 330 Nm de couple, ce qui est plutôt intéressant. L’électronique gère d’elle-même le fonctionnement des moteurs, il y a juste à rouler ! Sans surprise, pas de boîte de vitesses puisque le Qashqai se comporte comme une voiture électrique… Bien qu’il consomme du sans-plomb !

Fait amusant aussi : la course des pistons est variable, grâce à un mécanisme intégré sur le vilebrequin. Le taux de compression peut ainsi varier de 14/1 à 8/1 en fonction du type de trajet pour favoriser la performance ou la consommation. Nissan ne s’est donc pas reposée sur ses lauriers… Le moteur essence n’est d’ailleurs pas relié aux roues, il agit exclusivement en tant que générateur d’énergie pour le moteur électrique.

Sur la route : que vaut le Qashqai ?

Tout d’abord, les performances sont assez décevantes… Le 0 à 100 km/h en 7,9 secondes ne vous collera pas au siège. Et si les reprises sont correctes, on ressent bien peu la puissance annoncée. Il n’y a bien que sur le 80 à 120 km/h que le Qashqai E-Power surprend agréablement. Pour le reste, c’est un modèle assez souple et agréable, qui se montre doux. Lorsque le moteur essence se lance, on ressent quelques vibrations légères et un petit peu plus de bruit mais cela reste acceptable. Malgré un poids plutôt élevé, le Qashqai se révèle très plaisant à conduire avec un amortissement idéal, ni trop ferme ni pas assez et une direction offrant un bon ressenti et une bonne consistance. La tenue de route est également satisfaisante, avec une prise de roulis maîtrisée. Notons aussi le système e-Pedal, permettant de ne conduire qu’avec la pédale d’accélérateur. Décélérer permet d’augmenter le frein moteur et d’aller jusqu’à l’arrêt (presque) complet du crossover. Quatre niveaux de régénération sont disponibles.

La pédale de frein offre un ressenti assez curieux avec un dosage compliqué. Cela donne un côté assez “bateau” par moment. Hormis cela, le Nissan Qashqai E-Power s’avère plutôt être une bonne surprise à la condition d’adapter ses attentes. Déjà, n’espérez aucune once de sportivité ou de dynamisme : ce n’est absolument pas ce que le Qashqai vous offrira. À l’inverse, si votre recherche porte sur un SUV économique et souple, alors vous serez sans doute comblé(e). Il faudra alors prendre vos habitudes pour avoir la conduite la plus souple possible… En revanche, sur autoroute, n’espérez pas de miracle : la consommation grimpe facilement à 8,5 L/100 km… Heureusement, en milieu urbain, l’appétit se réduit et tombera régulièrement sous la barre des 6,0 L/100 km. Pas de miracle donc avec cette technologie d’origine Nissan ! Sur autoroute, la consommation explose ; ce n’est pas le terrain de prédilection du Qashqai. Un conseil : utilisez le mode B pour accroître la récupération d’énergie.

La version Tekna s’offre par ailleurs un train arrière multibras, qui permet d’encaisser le surplus de poids, tout en offrant une meilleure qualité d’amortissement. D’ailleurs, en option gratuite, il est possible de réduire le diamètre des jantes d’un pouce. Le silence de fonctionnement est également à noter ! Sachez également que lorsque la batterie est pleine, une petite autonomie électrique de 2 à 3 kilomètres est possible… Mais il ne faut pas attendre bien longtemps avant que le moteur thermique ne s’éveille !

Un vrai modèle familial ?

Le Nissan Qashqai E-Power s’offre une architecture atypique. Elle présente des avantages avec une conduite façon voiture électrique… Seulement, ce fonctionnement complexe entraîne inévitablement des perditions de puissance et cela se ressent assez fortement. Malgré cela, le Qashqai constitue un très bon choix pour les familles qui veulent un véhicule familial agréable et moderne de conception. D’ailleurs, cette motorisation E-Power est accessible dès le niveau de finition Acenta, qui offre de série les jantes alliage 18 pouces, la caméra de recul, le démarrage sans clé ou encore la climatisation automatique bi-zone. Notre exemplaire, en finition Tekna, offre tout ce qui se fait de mieux, pour un budget maîtrisé.

Vous l’aurez compris, le Nissan Qashqai n’est pas parfait. Malgré tout, il évolue de manière intelligente et propose une architecture inédite sur le marché. Si la consommation annoncée est compliquée à tenir, on retiendra la grande souplesse de fonctionnement, à condition d’avoir une conduite lissée. Pour ma part, je reste un petit peu sur ma faim. Mais après tout, il en faut pour tous les goûts ! Saluons les efforts de Nissan pour tenter de se démarquer, aussi bien sur le fond que sur la forme ! Il faut aussi mentionner que des ondes sonores spécifiques sont émises pour “annuler” certains bruits mécaniques et offrir une sensation de silence en roulant.

Équipements de série (Tekna)

ProPilot avec Navi-LinkJantes alliage 19 pouces
Sellerie mixte TEP/TissuSiège conducteur réglable électriquement
Affichage tête haute 10,8 poucesHayon mains libres
Combiné d’instrumentation digital 12,3″6 haut-parleurs
Caméra de reculFeux avant et arrière à LED

Options

Peinture métallisée (650 à 1 450 €)Seuils de portes rétroéclairés (391 €)
Pack Hiver (pare-brise chauffant, phares antibrouillard avant LED, sièges avant chauffants, volant chauffant) (750 €)Pack Design (toit panoramique en verre,
rails de toit longitudinaux)
(850 €)

Le mot de la fin

Bon, on ne pourra pas parler d’un coup de cœur pour qualifier le Nissan Qashqai. Si la technologie de sa motorisation E-Power est intéressante, elle ne procure aucune émotion particulière à son volant. Pourtant, l’intérêt réside justement dans une certaine sobriété et un grand confort de fonctionnement. Si vous cherchez un modèle familial de dernière génération, avec une bonne habitabilité et qui sort de l’ordinaire, alors le Nissan Qashqai E-Power constitue une alternative intéressante face à ses (nombreux) concurrents. Sans être parfait, il remplit très bien son rôle !

Merci à Nissan Laval, du groupe Espace 3, pour la mise à disposition de ce superbe exemplaire !

Nissan Qashqai E-Power 190

6.3

Niveau de satellisation

5.0/10

Feeling

9.0/10

Provocation d'acouphènes

5.0/10

Nécessité de vendre un rein

6.0/10

On a aimé...

  • Design original
  • Motorisation atypique
  • Intérieur moderne et bien équipé
  • Confort de conduite

Ça nous a déplu...

  • Peu de sensations
  • Consommation sur autoroute
  • Performances

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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