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Un pneu de voiture de plus de 5 ans devient-il dangereux ?

Faut-il être inconscient pour oser rouler une voiture dont les pneus ont sept ou huit ans ? Le Code de la route n’indique aucune durée de vie légale pour un pneu de voiture. Pourtant, de nombreuses recommandations font écho d’un renouvellement des pneus nécessaire tous les cinq au maximum. Mais qu’en est-il vraiment ? Nous avons cherché à déterminer ce qui était réellement pertinent et ce qui ne l’était pas. Une chose est sûre : cette recommandation n’est pas sans fondement mais il y a des subtilités qui doivent être prises en compte pour ne pas dépenser de l’argent inutilement.

Ce qui use vraiment un pneu de voiture

Les bandes de roulement des pneus de nos voitures sont mises à rude épreuve. En contact permanent avec le goudron, elles s’altèrent petit à petit. Elles doivent aussi supporter des contraintes assez extrêmes avec des températures très élevées l’été parfois très fraiches. En plus de cela, le stationnement engendre une pression répartie de manière très inégale. Et ne parlons pas de la conduite sportive qui augmente considérablement l’usure, le sous-gonflage ou même l’humidité. Pour autant, un autre facteur est déterminent dans l’usure d’un pneu : le temps qui passe.

Un pneu comprend plusieurs matériaux : du caoutchouc, des polymères, une structure et des agents anti-oxydants. Avec le temps, ces matériaux peuvent perdre en élasticité et se durcir. La conséquence directe se ressent avec des distances de freinage qui s’allongent, une tenue de route moins performante et de potentielles pertes d’adhérence sur route mouillée, ce qui engendre un risque d’aquaplaning. Le risque d’éclatement est alors plus important, ce qui a un impact immédiat sur la sécurité. D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus, je vous invite à consulter ce guide vraiment bien fait pour tout savoir sur les pneus de nos voitures.

Remplacer ses pneus tous les 5 ans

D’un point de vue légal, il existe des textes de loi relatifs à l’usure des pneus. Par exemple, l’article R314-1 du Code de la route précise que la profondeur des structures doit être strictement égale ou supérieure à 1,6 millimètre. Aussi, aucune déformation, hernie, fissure, déchirure ou craquelure doit apparaître. D’ailleurs, l’état des pneumatiques est évalué lors du contrôle technique. Des pneus trop usées peuvent entraîner une contre-visite. Aussi, dans le cas d’un sinistre, des pneus trop anciens ou défectueux peuvent être relevés par l’assurance qui peut alors refuser d’indemniser totalement le conducteur responsable d’un sinistre.

Aucun texte de loi ne préconise donc de remplacer les pneus au bout d’un certain temps. La recommandation des cinq ans provient surtout des manufacturiers. Par exemple, Michelin recommande de faire inspecter les pneus d’une voiture par un professionnel, dès lors qu’ils atteignent les cinq ans d’utilisation. Le cinquième anniversaire ne correspond donc pas à un âge « limite » mais bien à une recommandation.

Le code DOT : un paramètre important

Si vous examinez les pneus de votre voiture, vous verrez un petit encadré qui comprend un code qui se termine par quatre chiffres. Il s’agit de ce que l’on appelle plus communément le DOT (department of transportation) qui désigne la date de production d’un pneu. Ces quatre chiffres sont à interpréter deux par deux. Les deux derniers désignent l’année, les deux premiers le numéro de la semaine. Un pneu dont le DOT se termine par 2920 indique qu’un pneu a été produit durant la vingt-neuvième semaine de l’année 2020.

Cela permet de déterminer assez précisément la date à laquelle un pneu a été produit et potentiellement mis en circulation. Toutefois, il faut bien prendre en compte qu’un pneu est généralement monté quelques semaines après sa production… Mais qu’il peut aussi rester un petit peu plus longtemps en stock dans un garage ou dans une concession. Cette valeur doit donc être prise en compte pour déterminer l’âge réel d’un pneu. D’une manière générale, il est déconseillé de garder un pneu plus de 10 ans : c’est une valeur maximale.

Et pour les pneus d’entrée de gamme ?

Dans l’imaginaire collectif, les produits d’entrée de gamme sont généralement moins endurants, d’une fait de matériaux plus basiques. Mais est-ce vrai aussi pour les pneus ? La réponse est à nuancer. Déjà, les pneus doivent répondre à des contraintes très strictes. Ils sont évalués sur différents aspects et même les pneus les moins onéreux du marché sont déjà suffisamment endurants. Toutefois, leur conception est souvent un peu plus simple. Les gommes sont moins travaillées, avec moins d’additifs anti-oxydants et anti-UV. Les couches de renforts sont parfois moins nombreuses et moins denses. Conséquence : ils peuvent s’user plus vite et/ou perdre plus rapidement leurs propriétés.

D’ailleurs, nous avons pu interroger des professionnels sur la question. Tous nous confient les mêmes constats : les pneus premier prix auraient une durée de vie plus courte, de l’ordre de 20 à 30 % qu’une gomme de grande marque. Mais surtout, l’usure ne serait pas aussi régulière, avec un risque plus important de craquelures. Autre aspect : la résistance au roulement de ces pneus seraient plus importante, avec un impact immédiat sur la consommation, qui augmente alors un petit peu.

L’importance de bien gonfler les pneus

Autre aspect, la problématique de la pression des pneus. Pas simple négligence, de nombreuses personnes omettent de vérifier régulièrement le gonflage pneumatique. Or, des pneus sous-gonflés s’usent plus vite. Les bords extérieurs ont tendance à s’écraser davantage, ce qui crée une usure plus prononcée. À l’inverse, le sur-gonflage n’est pas préférable pour autant. Il met à mal le centre de la bande de roulement, ce qui aboutit sur une usure irrégulière.

Prenez l’habitude de vérifier la pression de vos pneus au moins une fois par mois et avant chaque long trajet. Cette pression, il est toujours préférable de la réaliser à froid, en adaptant la pression à celle qui est mentionnée sur l’étiquette présente dans le montant de porte conducteur, parfois sur la trappe à carburant et dans le manuel du véhicule.

Augmenter la durée de vie d’un pneu

Remplacer les pneus d’une voiture représente une dépense importante. Pour augmenter la durée de vie d’un pneu (mais sans excéder les dix ans donc !), il existe plusieurs astuces que nous avons récapitulé ci-dessous :

  • Faites la pression régulièrement : une fois par an, ajustez la pression des pneus pour qu’elle soit toujours dans le bon intervalle. Cela permet d’améliorer la tenue de route tout en évitant le risque d’éclatant et d’usure irrégulière. C’est rapide et gratuit alors ne passez pas à côté de cela ;
  • Ayez une conduite plus souple : les démarrages brusques, les freinages violents et les virages serrés consomment davantage de somme, ce qui induit une usure plus rapide des pneus. À l’inverse, une conduite douce réduit les contraintes, ce qui sera bénéfique pour votre budget pneu ;
  • Permutez les roues : sur une voiture traction, les pneus avant s’usent généralement plus vite que ceux de l’arrière. Permuter les roues avant et arrière permet de lisser l’usure. L’opération n’est pas très compliquée à réaliser mais assurez-vous de pouvoir la réaliser en toute sécurité ;
  • Surveillez aussi vos amortisseurs : des suspensions usées engendrent une usure plus rapide des pneus. Une voiture entretenue régulièrement ne présente généralement pas de problème. Les freins doivent aussi être surveillés de près car ils peuvent aussi avoir un impact significatif sur la durée de vie d’un pneu !
  • Évitez la surcharge : même si c’est du bon-sens, un véhicule surchargé augmente les contraintes à tous les niveaux et notamment sur les pneus.

Ce qu’il faut retenir

Non, il n’est pas dangereux de rouler avec une voiture dont les pneus ont cinq ans ou plus… Mais à partir de cet âge, il convient d’être plus vigilant. Tout signe d’usure ou de durcissement doit être pris au sérieux et déclencher un remplacement. Une voiture qui dort en garage et qui ne roule pas dans des conditions extrêmes peut généralement garder ses pneus sept à huit ans. En revanche, dix ans est un âge maximal que nous vous déconseillons de dépasser.

Thomas Drouart

J'ai fondé PDLV à 13 ans, c'était il y a... Pas mal de temps déjà ! Ma passion pour l'automobile n'a fait que s'intensifier. Depuis, ce blog a prospéré et nous permet de vivre notre passion à 100%. Mon pêché mignon ? Les Fiat Panda 100HP, les Porsche 911 type G et les brochettes bœuf-fromage. Je m'intéresse à tout ce qui roule, même si mon allergie au diesel me rapproche bien souvent du pistolet vert.

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