Vernis écaillé : réparation miracle ou fausse bonne idée ?

Cela commence généralement par de minuscules points blancs, qui deviennent ensuite des cloques… Et ensuite, ce sont des plaques entières de vernis qui se décollent de la carrosserie de votre voiture. Ce phénomène, il est particulièrement dérangeant puisqu’il donne un aspect négligé à une voiture. Même parfaitement propre et avec un super detailing, votre voiture n’aura plus son brillant originel (sauf quand il pleut). Existe-t-il vraiment des solutions pour rattraper un vernis qui s’écaille ? Nous avons posé à la question à un ami carrossier. Son bilan est sans appel : il faut repeindre. Mais existe-t-il des solutions pour atténuer le problème ?

Pourquoi un vernis s’écaille ?

Classiquement, la peinture d’une voiture comporte trois couches. Sur la carrosserie en métal, on trouve une couche d’apprêt, destinée à éviter la rouille mais aussi à favoriser l’accroche de la peinture. Ensuite, nous avons les couches de peinture puis celles du vernis. Cette dernière protège la peinture et permet d’avoir un beau brillant. Seulement, le vernis constitue la couche extérieure, il est donc très exposé. Il vieillit prématurément, subit des lavages parfois agressifs, les projections de gravillons et surtout, les UV. Au fil du temps, il peut donc « cuire ». La couche supérieure peut devenir opaque, cassante et entrainer l’écaillement bien visible.

Dans les années 2000, les constructeurs automobiles ont été contraints de répondre à de nouvelles normes environnementales. Conséquence directe : des bases à l’eau sont utilisées pour les vernis. Les années qui passent nous ont appris une chose : ces vernis vieillissent assez mal. Certaines couleurs sont encore plus fragiles que les autres, comme le rouge. Cette couleur absorbe davantage les longueurs d’onde et s’altère plus rapidement. De nos jours, les peintures vieillissent un peu mieux… Mais faire dormir sa voiture à l’abri est toujours vivement recommandé.

Une seule solution : la peinture

Dans un monde idéal, il suffirait d’appliquer une couche de vernis supplémentaire, qui viendrait combler les « trous » et fusionner avec le vernis encore présent. Dans la réalité, c’est un peu plus complexe. La couche de peinture mise à nu s’altère rapidement, ce qui entraine des irrégularités. Un vernis écaillé implique de repeindre un élément entier. Pour cela, il est conseillé de faire appel à un bon carrossier. Celui-ci mettre à nu l’élément concerné (généralement le capot, le toit et parfois le coffre) avant d’apprêter, de peindre puis de vernir.

Si vous aimez les challenges, vous pouvez tenter l’opération par vous-même. C’est d’autant plus intéressant si votre voiture n’a pas une grande valeur et que vous souhaitez simplement lui remettre un petit côté plus neuf. Il existe plein de tutoriels à ce sujet. Toutefois, ne faites pas d’économiser sur la qualité des produits… Une bonne peinture auto est indispensable, tout comme une préparation méticuleuse de la surface. Faites-vous accompagner par une personne qui a déjà peint, sous peine de commettre des erreurs simples qui peuvent grandement altérer le rendu.

Traitez le problème au plus tôt

Vous craignez que le vernis de votre voiture commence à cloquer ? Regardez-là de plus près. Si vous voyez de multiples petits points blancs sur la peinture, il est fort probable qu’il s’agisse d’un début d’écaillement du vernis. Pour éviter que le phénomène prenne de l’ampleur, il est possible d’agir, même si cela vous demandera un peu de temps ! Armez-vous d’un scalpel fin et percez ces minuscules bulles. Ensuite, achetez un petit vernis correctif de carrosserie et appliquez une minuscule goutte de vernis pour combler l’interstice. La « réparation » sera toujours visible de loin mais elle évitera d’avoir une amplification du problème. Gardez à l’esprit que l’opération sera à renouveler à chaque nouvelle apparition de point.

En amont, vous pouvez aussi appliquer une cire de protection anti-UV ou un produit céramique sur votre carrosserie de voiture. Cela ne corrigera pas le souci d’écaillement mais vous gagnerez du temps. Une préparation de la surface est nécessaire, avec une décontamination et un polissage. Ainsi, le produit pénétrera mieux et résistera encore plus longtemps. Il faudra alors répéter l’opération assez régulièrement, surtout si votre voiture dort en extérieur. C’est néanmoins un bon moyen de préserver le brillant durablement.

Revernir, c’est jouable ?

Puisque le vernis de la carrosserie est en train de partir, on pourrait être tenter de gratter le vernis restant, afin d’avoir une surface uniforme de peinture. Un petit coup de polish pour abraser légèrement la peinture puis ensuite revernir. Seulement, ça ne fonctionne pas… Le vernis qui part oxyde la peinture et donne un rendu assez inégal. Vernir une peinture déjà usée n’apportera rien de bon. Le risque d’usure prématurée du nouveau vernis est très fort et vous connaîtrez le même souci. Bâtir le plus beau des bâtiments sur des fondations instables n’est jamais la solution : un vernis bien tendu doit forcément reposer sur une base parfaitement saine. Sans cela, il va mal vieillir.

D’ailleurs, il suffit de voir le travail de certains carrossiers pour s’en rendre compte. Certains visent le rendement avant la qualité. Si le visuel est correct, le vernis devient vite cassant. Même si votre budget est limité, je vous déconseille donc très fortement d’opter pour un simple revernissage, vous y perdrez du temps et de l’argent.