
Bagnoles Moteurs Classiques : un succès tempéré par le coronavirus !
Bagnoles de l’Orne, en voilà un beau nom de patelin pour un passionné de voitures. Rendez-vous était donné ce dimanche 15 mars 2020 sur la place de l’Office de tourisme pour un rassemblement pas comme les autres. Il est 10 heures du matin, je suis le second arrivé. Les quatre organisateurs du rassemblement s’appellent Christophe, Benoit, Henri et Olivier. Et ils ont l’air plutôt surpris de me voir. En effet, la veille au soir, le gouvernement a pris la décision d’interdite tous les rassemblements à cause du coronavirus. La fièvre automobile semble l’avoir emporté puisqu’une dizaine de voitures sera de la partie. Mais revenons plus en détail sur le but de ce rassemblement car l’organisateur est une association.
Une association de passionnés d’anciennes
L’association Bagnoles Moteurs Classiques est toujours en cours de création. Mais cela ne saurait tarder. Ce premier rassemblement, c’est l’occasion de faire découvrir au public les ambitions de cette association qui voit les choses en grand. L’équipe, présidée par Christophe Cousin comprend également Benoit Dubreuil, Henri Lenoir et Olivier Morel. La principale motivation de ce rendez-vous, c’est de partager la passion automobile et plus particulièrement celle de la voiture ancienne. D’ailleurs, les voitures de plus de 30 ans seront le cœur de cible même si des exceptions seront possibles, mais ce sera du cas-par-cas.

Le temps est passablement maussade, alternant une fine pluie avec de belles éclaircies mais cela ne décourage pas les propriétaires de véhicules anciens. Une somptueuse DS 21 s’invite, tout comme une Excalibur de 1979 et une Corvette C3 Stingray. Un beau plateau complété peu après par un Renault Avantime V6 Vert Taiga. Un rassemblement assez hétéroclite donc où les échanges se font en toute simplicité. Les capots s’ouvrent successivement pour admirer les mécaniques, s’échanger des astuces ou bien parler réfection de pièces. Le cadre est relativement appréciable et il suffit de rouler quelques centaines de mètres pour rejoindre le lac et ses environs chatoyants. Il fait bon y rouler ce dimanche matin !

Des banderoles sont installés sur le devant de l’Office du tourisme et cela fait son petit effet. Des visiteurs viennent admirer les belles carrosseries, se renseignent et découvrent au passage l’association Bagnoles Moteurs Classiques. “C’est un bon prétexte pour sortir les voitures” lâche Henri. L’association visera aussi à organiser des sorties un petit peu partout en France, en participant à des événements très divers, aussi bien des rallyes que des salons. Elle permettra aussi de mutualiser les connaissances concernant l’entretien et les formalités administratives.
Les voitures présentes
Malgré l’interdiction des rassemblements annoncée quelques heures plus tôt, les passionnés de voitures n’ont pu s’empêcher d’aller voir “au cas où” il y aurait quelqu’un. Passons brièvement en revue les voitures. Notons que l’association envisage de faire de Bagnoles de l’Orne, un village de voitures anciennes, en invitant les propriétaires à sortir davantage leurs autos et pourquoi pas même à aller chercher le pain avec ! Un programme aux antipodes du contexte automobile actuel !







Il y a tout d’abord cette magnifique Excalibur série 4, à moteur V8, de 1979. Un joli monstre qui rappelle la belle époque ! À peine dans la démesure, la belle cristallise tous les regards et on le comprend aisément. C’est une voiture qui se savoure en regardant ses détails. Quant à la consommation, elle n’est pas si déraisonnable que cela, selon son propriétaire, qui possédait auparavant un Hummer. Du nom de l’épée magique du roi Arthur, la marque Excalibur fut active entre 1965 et 1989. Elle s’attela à produire de longues découvrables inspirées des années ’20.





Mon regard est assez rapidement attiré par une Porsche 924. Pour beaucoup, c’est la Porsche du pauvre ou une Renault Fuego de luxe. Pourtant, même si cette version de 125 chevaux n’offre pas des performances de premier ordre, elle offre du plaisir de conduite. Et ça, beaucoup de modèles actuels n’en sont plus vraiment capables. La configuration de cet exemplaire est particulièrement réussie avec un bleu très pâle, les feux de brouillard jaune et bien sûr, les strippings à l’arrière. Et que dire de ces belles jantes ?






L’automobile, elle s’apprécie en famille. Cette famille, qui possédait déjà un Renault Avantime V6, vient d’en acquérir un deuxième. De couleur Vert Tayga, l’atypique monospace a pleinement sa place dans l’association. Acheté après un long stockage, cet Avantime fera l’objet d’une remise en état. Il bénéficie lui aussi de l’onctueux V6 et d’un intérieur crème du plus bel effet. J’adore.








Fleuron de la gamme DS, la Palace comprend une dotation très riche. À bord, on note le volant mono-branche et une multitude de chromes savamment disposés. Un bel exemple de l’élégance à la française. On la croirait sortie de concession…





La “deuche” de Franck-Alain fut la première arrivée. Un très bel exemplaire de 1978 qui dispose des phares rectangulaires. On notera le sticker du garage Doublet. Ce dernier fut obtenu auprès des enfants du propriétaire du garage en question, a été numérisé, imprimé et replacé à sa place initiale.






Le calme apparent est troublé par le délicieux “glouglou” d’un V8 américain. Ce n’est autre qu’une Corvette C3 Stingray. Véritable concentré de muscle, la belle américaine fascine et impressionne. On notera en prime les plaques d’immatriculation à l’américaine qui appuient encore davantage le pays d’origine de ce joli monstre.








Une MG TD Mk II des années ’50 était là. Elle s’apprécie également par le soin accordé aux détails, avec par exemple ses jantes à rayons, ses grilles d’aérations le long du capot et sa malle arrière d’époque. Quant à l’association du vert anglais et du crème, elle fait toujours son petit effet. Des images valent mieux qu’un long discours…




À l’entrée de l’Office du tourisme, cette Alfa Romeo Giulia 2000, du début des années ’60 attire inéluctablement l’œil. Cette ligne n’a vraiment pas pris une ride…



Enfin, une Citroën Traction 11 de 1953 est venue. Disposant d’une malle, la belle accueillait sur son pare-brise un disque d’époque. Et même si elle n’a pas le prestige de la Traction 22, cette belle 11 demeure à mes yeux l’une des plus belles voitures françaises.
Rejoindre l’association
Il est possible de rejoindre l’association Bagnoles Moteurs Classiques en contactant le bureau par mail à l’adresse bagnolesmoteursclassiques@gmail.com. Pour adhérer, il faut dans l’idéal disposer d’un véhicule d’au moins 30 ans et bénéficier du parrainage d’un membre. Les véhicules hors charte mais disposant d’une rareté suffisante peuvent être admis. Il est possible d’adhérer en tant que membre actif pour 60 € par an ou bien comme sympathisant pour 30 €. Les partenaires doivent quant à eux s’acquitter de 140 € annuels. Les prochains rendez-vous n’ont pas encore été fixés, ils seront communiqués en temps et en heure sur un futur site internet.