
Désormais hybride, le PureTech gagne-t-il en fiabilité ?
Chez PDLV, on aime bien Peugeot ! Toutefois, comme toute marque automobile, la marque au lion a connu des bonnes et des mauvaises périodes. Le moteur essence que l’on trouve sur la gamme actuelle prend le nom de PureTech et se caractérise par le fait que la courroie de distribution baigne dans l’huile. Sur le papier, l’idée est plutôt bonne mais les casses ont été bien plus nombreuses que redoutées. Pour pallier ce problème, Peugeot a dégainé une troisième génération de son moteur PureTech, associé à l’hybridation. Nous l’avons testé sur la Peugeot 208 restylée. Peut-on espérer une fiabilité irréprochable désormais ?
Une conception totalement nouvelle
Ce nouveau moteur 3-cylindres de 1.2 litre ressemble beaucoup au précédent mais il est pourtant intégralement nouveau. Il reprend toutefois le nom de PureTech mais pas d’amalgame ! La marque au lion a commencé par supprimer la courroie de distribution au profit d’une chaîne, ce qui corrigera la principale faille de l’opus précédent. Les injecteurs sont nouveaux et tout a été pensé pour pouvoir répondre aux contraintes de la future norme Euro 7, qui devrait intervenir en milieu d’année 2025. Il adopte également le cycle Miller (développé par l’ingénieur américain éponyme dans les années ’40) qui maximise la récupération d’énergie en agissant sur les soupapes. Le catalyseur dispose aussi d’un système de réchauffage, pour optimiser la consommation.

Ce moteur hybride comprend en réalité une micro-hybridation, sous la forme d’un système 48 V. Ce moteur électrique de petite taille développe une puissance de 28 chevaux et peut fournir jusqu’à 55 Nm de couple. Il a la particularité de prendre place au sein même de la boîte de vitesses. D’ailleurs, Aisin, qui produit l’actuelle boîte EAT8 bien connue, n’a pas été retenue pour élaborer la nouvelle transmission. Punch Powertrain a été retenue pour développer la nouvelle boîte auto à 6 rapports et double embrayage, qui prend le nom de e-DCS6. Fait notable : cette nouvelle transmission est produite en France !
Une puissance en (légère) hausse
Notre Peugeot 208 hybride est une version de 136 chevaux. Il existe également une version hybride de 100 chevaux qui remplace le diesel Blue HDi qui délivrait aussi 100 chevaux. Peugeot en a profité pour repenser la boîte de vitesses de ses modèles afin de réduire les pièces internes. Comme pour toute voiture hybride (et/ou électrique), une batterie est présente, sous le siège conducteur. Pour la 208, la capacité est très faible avec seulement 0,9 kWh mais seulement 0,43 kWh en capacité utile. L’ensemble permet d’avoir une petite autonomie électrique d’à peine un kilomètre. Cela peut paraître négligeable mais la récupération est naturellement très rapide, d’autant plus que le frein moteur est pas mal !
En matière de performances pures, nous allons parler du 0 à 100 km/h, qui n’est pas le plus représentatif mais qui est tout de même un bon indicateur. Sur le précédent moteur PureTech 130, il fallait 8,7 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Sur cette version hybride, seulement 8,1 secondes sont nécessaires.

En parallèle, la masse augmente de 1 158 à 1 228 kg, soit 50 kg de plus. Pourtant, la consommation reste similaire en cycle mixte avec 4,7 litres aux 100 kilomètres. C’est surtout en ville que la différence est la plus remarquable. On passe d’une moyenne à 5,5 litres avec le PureTech à 4,0 litres pour cette version hybride. Durant notre essai, nous avons réussi à atteindre ces valeurs sans pour autant avoir une conduite molle et frustrante. De même, les émissions de CO2 descendent à seulement 104 g/km, ce qui permet d’échapper au malus !
Et pour la fiabilité ?
Ce moteur hybride est apparu au catalogue Peugeot en cours d’année 2023, d’abord sur les 3008 et 5008 de seconde génération, puis sur la 408, la 208 restylée, le 2008 restylé et enfin les 3008 et 5008 tout juste commercialisés. Il arrivera d’ailleurs prochainement aussi sur la 308. Forcément, nous n’avons pas encore de recul quant à la fiabilité. Mais ayons une approche rationnelle. La principale source de problème était la détérioration de la courroie de distribution.
Ce phénomène est désormais corrigé grâce à l’adoption d’une chaîne. Des problèmes de consommation d’huile ont aussi été largement recensés, en raison de soucis de segmentation principalement. Il y aussi le risque d’encrassement du bloc à cause des dépôts qui subsistent dans les chambres de combustion. La marque a également opté pour une admission variable, qui supprimera sans doute les soucis de cliquetis, qui pouvaient aller jusqu’à détruire les bougies et le moteur au passage.

Peugeot a-t-elle corrigé les différents problèmes inhérents au PureTech de seconde génération ? Dans les faits, c’est plutôt probable. L’intérêt de Stellantis, d’une manière générale, c’est d’aller de l’avant. Les problèmes de ce moteur ont clairement terni l’image du PureTech. Il est maintenant question de reconquérir la confiance des possesseurs de Peugeot (entre autres). Espérons que ce nouveau moteur hybride tiendra ses promesses dans la durée. Sur le papier et au volant, c’est plutôt convaincant en tout cas ! Prochainement, vous pourrez retrouver notre essai complet de cette Peugeot 208 hybride de 136 chevaux.






Même si il est encore un peu tôt, il faut se pencher sur la question de l’incorporation du moteur electrique dans la boîte de vitesse et du frein moteur qui pose de réels problèmes sur les anciennes versions hybrides comme d’autres marques d’ailleurs.