Skoda a eu l’idée de créer un sleeper pour rendre hommage à la Superb de troisième génération, qui s’apprête à quitter le catalogue. La grande routière de la marque – ici en version break Combi – a fait l’objet d’une préparation très surprenante qui permet d’atteindre une puissance record. Malheureusement, il s’agit d’un exemplaire unique et sa mise en vente n’est pas prévue. Malgré tout, l’objectif est rempli : faire parler et célébrer le beau succès du modèle. Cela pourrait aussi laisser entrevoir une potentielle version RS de la Superb IV. Mais sur ce point, rien n’est encore fait. Prenons le temps de revenir sur cette préparation audacieuse qui devrait ravir nos confrères anglais, qui auront la possibilité de l’essayer en parc presse.
Une génération à succès…
La Skoda Superb a vu le jour la première fois en 2001 ; c’était alors la grande routière de la marque et jusqu’à maintenant, plus de 1,6 million d’exemplaires ont déjà été produits. Preuve en est que la Superb a trouvé son public. Et cette recette du succès perdure largement puisque la troisième génération, commercialisée à partir de 2016 a déjà été vendue à plus de 860 000 unités à ce jour. La marque tchèque propose une gamme assez cool avec de belles finitions et la possibilité de choisir une version break, qui plaît beaucoup aux familles réfractaires des SUV. Pour l’occasion, Skoda UK a développé une version exclusive de ce modèle, qui prend le nom de Superb Sleeper Edition. Et le nom est plutôt bien choisi car « sleeper » sous-entend un véhicule qui paraît discret mais qui offre des performances surprenantes…
Côté design, tout laisse effectivement penser que nous avons une Skoda Superb break joliment configurée mais sans plus. On peut alors s’attendre au plus gros moteur proposé, à savoir le 4-cylindres de 2.0 litres fournissant 280 chevaux en transmission intégrale… Et c’est effectivement ce moteur qui a servi de base à la préparation. Et pourtant, peu de choses le laissent transparaître. On remarque cependant un abaissement de la garde au sol de pas moins de 50 millimètres grâce à des combinés filetés kW ainsi que l’apport de gros freins. Les disques avant ont un diamètre de 390 millimètres et de gros étriers rouges AP Racing à 6 pistons viennent appuyer ce freinage. On découvre aussi une superbe livrée verte qui rend admirablement bien…
Une préparation à 477 chevaux
Le plus impressionnant réside donc sous le capot avant. Le moteur de 2.0 litres a bénéficié d’une préparation assez remarquable. Cela passe par l’apport d’un nouveau turbo Garrett PowerMax, par un nouvel échangeur, des bougies NGK Racing, un système de refroidissement intermédiaire spécifique et une admission entièrement revue. La puissance passe alors à 477 chevaux à 6 035 tr/m et le couple grimpe à 661 Nm dès 3 690 Nm. Autant dire que les performances doivent être assez impressionnantes. Pour l’occasion, des réglages châssis spécifiques ont été réalisés tandis que l’on retrouve la traditionnelle boîte automatique DS7 à double embrayage et sept rapports. Skoda n’a pas communiqué sur les performances mais on peut s’attendre à un 0 à 100 km/h autour des 4,1 secondes.
Les plus observateurs remarqueront le nom de « Laurin & Klement ». Il s’agit du nom de la finition la plus haute chez Skoda. Elle apporte une dotation complète qui comprend les jantes alliage de 19 pouces, les phares avant Full Matrix LED, le contrôle adaptatif du châssis DCC ou encore la sellerie en cuir, l’assistance au stationnement ou la caméra de recul. En option gratuite sur cette finition, on peut d’ailleurs avoir une superbe sellerie Cognac, portée par cet exemplaire. Cela apporte une touche encore plus chic tout en apportant un superbe contraste avec le vert de la carrosserie. Une teinte de carrosserie qui, sauf erreur de ma part, n’est pas proposée en France. Ce sleeper avait aussi pour but de montrer les différentes innovations apportées par la Superb, comme le pare-brise chauffant, la navigation par satellite ou encore le système audio Canton.
Une future Skoda Superb RS en vue ?
Il y a plusieurs manières d’interpréter ce prototype… On peut la voir factuellement, c’est-à-dire comme un hommage, un modèle « final » qui commémore la belle carrière et le beau succès commercial de la Superb III. Mais il ne faut pas analyser bien longtemps avant de rêver d’une Superb IV RS. Pourtant, cela me semble assez probable. Dans le segment des routières, la sportivité de la ligne n’est pas l’aspect le plus recherché, ni même la montée en puissance. Si Skoda voulait expérimenter une version plus puissante, il serait très probable qu’elle se tournerait vers une technologie hybride rechargeable. Mais y aurait-il une demande ? Là encore, le groupe Volkswagen dispose de plusieurs marques qui pourraient facilement se cannibaliser entre elles si les différentes marques sortaient de leur zone habituelle.
Je pense donc qu’il faut donc apprécier cette Superb de 477 chevaux pour ce qu’elle est : l’occasion de faire plaisir et de monter que la voiture plaisir n’est pas (encore totalement) morte. D’ailleurs, nos collègues anglais auront le privilège de pouvoir essayer cette superbe Superb puisqu’elle intègre désormais le parc presse de Skoda UK. Si vous ne le saviez pas, les marques automobiles nous permettent, en tant que média, de réaliser des essais de voitures de leur gamme. Pour cela, chacune d’entre elle dispose d’un parc presse, qui regroupe les dernières nouveautés, qui nous sont mises à disposition pour nos différents essais. Malheureusement, un tel modèle n’est pas prévu aussi pour le marché français et c’est plutôt dommage car j’aurais beaucoup aimé l’essayer…
